Actualités - CHRONOLOGIE
UE - Neuf pays rejoignent aujourd’hui les Pays-Bas, l’Irlande et la France L’euro, monnaie unique de 304 millions d’Européens, à partir de minuit
le 28 février 2002 à 00h00
L’Europe parachève aujourd’hui à minuit la plus grande révolution monétaire de l’histoire. Neuf pays diront adieu à leur monnaie nationale, dans le sillage des Pays Bas, de l’Irlande et de la France, et l’euro sera bel et bien la monnaie unique de 304 millions d’Européens. Ce sera au tour de la Belgique, du Luxembourg, de l’Autriche, de l’Italie, de la Finlande, de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et de l’Allemagne de signer l’acte de décès de leur monnaie nationale. D’un pays à l’autre, on célébrera, avec plus ou moins de solennité, la fin de la période de double circulation entre monnaies nationales et euro, commencée le 1er janvier avec l’introduction des pièces et des billets. Très rapidement, l’utilisation de l’euro s’est généralisée, et les vieilles devises ont été marginalisées. En Italie, l’enterrement de la monnaie nationale, symbole depuis 140 ans de l’unité du pays, aura lieu sans fleurs ni couronnes. «Le regret n’est pas si grand qu’on lui fasse des funérailles nationales», indiquait récemment la Banque d’Italie, ajoutant que dans les faits la lire a déjà disparu des poches des Italiens depuis la fin janvier. Les Grecs, quant à eux, vont devoir jeter aux oubliettes la plus vieille monnaie du monde, la drachme, apparue en Asie mineure au VIIe siècle avant notre ère. En Allemagne, l’abandon du mark aura finalement été moins douloureux que prévu. Certains craignaient un traumatisme sans précédent, dans un pays où le mark a représenté pendant un demi-siècle la prospérité allemande d’après-guerre et le redressement démocratique. Pourtant, point de mélodrame. Même le ministre allemand des Finances, Hans Eichel, n’a pas hésité à balayer d’une formule l’attachement à la sacro-sainte monnaie : «Je ne crois pas qu’ils aient oublié le mark», déclarait-il récemment au sujet de ses compatriotes. Mais «il n’existe pas, à l’opposé, de nostalgie ni de regret», concluait-il. Si le mark disparaîtra totalement aujourd’hui, la monnaie allemande avait théoriquement été privée de toute valeur légale dès le 1er janvier, selon le principe du «big bang». Mais les commerçants se sont engagés à l’accepter jusqu’à la date fatidique du 28 février et se sont ainsi alignés sur la plupart des autres pays. Ici et là l’euro a connu quelques critiques. Sur les hausses de prix par exemple, car elles ont bien eu lieu, certains commerçants n’hésitant pas à arrondir à la hausse. Toutefois, les statistiques officielles montrent que l’impact aura finalement été modéré. En outre, si la conversion euro/mark est très facile à effectuer, puisqu’elle consiste à peu près en une multiplication par deux (un euro vaut 1,9555 DM), d’autres pays ont hérité des taux de conversion plus ardus, comme la France avec un euro fixé à 6,55957 francs. Autre inconvénient de l’euro : ses multiples petites pièces. La monnaie européenne compte en effet huit pièces différentes contre quatre d’usage courant pour la lire par exemple en Italie. La Finlande a d’ores et déjà décidé de supprimer les pièces de 1 et 2 centimes d’euro, exhortant les commerçants à arrondir les prix aux cinq centimes d’euro. Une expérience qui en tente plus d’un : le débat s’est déjà engagé en Italie sur l’opportunité de mettre à la retraite anticipée les pièces trop petites de centimes d’euro. En France, où l’idée a été évoquée par certains commerçants, les pouvoirs publics tiennent bon, jugeant une telle suppression «absolument hors de question». Le passage en douceur à l’euro a renforcé les interrogations de la Suède, de la Grande-Bretagne et du Danemark, dans l’attente de l’hypothétique référendum qui les mènera peut-être vers l’euro.
L’Europe parachève aujourd’hui à minuit la plus grande révolution monétaire de l’histoire. Neuf pays diront adieu à leur monnaie nationale, dans le sillage des Pays Bas, de l’Irlande et de la France, et l’euro sera bel et bien la monnaie unique de 304 millions d’Européens. Ce sera au tour de la Belgique, du Luxembourg, de l’Autriche, de l’Italie, de la Finlande, de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et de l’Allemagne de signer l’acte de décès de leur monnaie nationale. D’un pays à l’autre, on célébrera, avec plus ou moins de solennité, la fin de la période de double circulation entre monnaies nationales et euro, commencée le 1er janvier avec l’introduction des pièces et des billets. Très rapidement, l’utilisation de l’euro s’est généralisée, et les vieilles devises ont été...