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CORRESPONDANCE « Playboy » : bientôt cinquante ans et affaire de famille(PHOTO)
Par MOSALLI Irène, le 28 février 2002 à 00h00
WASHINGTON-Irène MOSALLI Tout récemment, le Magazine Publishers of America a attribué le Henry Johnson Fisher Award à Richard Smith, PDG de Newsweek, et à Hugh Hefner, fondateur et propriétaire de la revue Playboy. Une manière de saluer (malgré les protestations des féministes et des conservateurs) l’impact de la création des Bunnies sur l’industrie de la presse et sur la culture populaire d’après la Seconde Guerre mondiale. Hugh Hefner, aujourd’hui 75 ans et toujours fidèle au mode de vie prôné par sa revue (rêve, fantaisie et ouverture sur le monde), a passé partiellement le flambeau à sa fille aînée Christie, 49 ans. Ils ont fait équipe pour garder son tonus à ce titre, qui a fait date et qu’ils ont évoqué dans plusieurs émissions télévisées. Playboy, cinquante ans l’an prochain et qui reste le best-seller des revues masculines, doit quand même compter avec un titre du genre plus récent, Maxim. Créé aux États-Unis en 1997 (deux ans après sa sortie en Angleterre), ce magazine, qui s’adresse à des hommes plus jeunes (la tranche 20-30 ans), est plutôt axé sur le sport, le sexe et l’humour. Il a en moins de Playboy la nudité et les articles de fond. Sur l’échiquier du XXIe siècle Deux avantages pour Playboy. Mais toujours est-il que, malgré ces acquis et malgré l’appoint donné par son image de marque (une réplique de l’hédonisme de sa revue), Hugh Hefner avait besoin de positionner toute l’entreprise Playboy sur l’échiquier du XXIe siècle. Tâche qu’il a confiée à sa fille. Celle-ci dirige la totalité de l’empire paternel, négocie les affaires (publication et chaînes télévisées, investissements, opérations boursières, etc.) à partir du quartier général de l’entreprise situé à Chicago, alors que son père a établi son bureau dans son immense propriété, à Los Angeles. Dans son somptueux manoir de style Tudor (29 pièces, un zoo, piscine, grotte artificielle et cuisine fonctionnant 24 heures sur 24), il travaille (uniquement à la revue), reçoit et vit dans le plus pur style hollywoodien. Le domaine abrite également une autre demeure, non moins luxueuse, où vivent sa seconde épouse, Kimberley Conrad (dont il est divorcé), et leurs deux enfants, Marston (11 ans) et Cooper (9 ans). Ces deux derniers doivent prendre en charge, plus tard, l’affaire paternelle. À noter que Hefner, toujours entouré d’un bataillon de belles filles, ayant souvent posé nues pour le «Centerfold» (le célèbre poster pliant de sa revue), a toujours mené ses affaires en famille. Lorsqu’il avait lancé Playboy en 1953, avec un capital de 8 000 dollars (empruntés), sa mère y était allée de sa coopération en lui donnant 1 000 dollars. «Cela lui a rapporté des millions, mais elle n’a jamais lu la revue», dit-il. Son père, qui avait été au départ son comptable et son trésorier, n’a jamais lu la revue lui non plus. Ses parents formaient un couple très conservateur. À cette époque, précise Hefner, tout le pays était conservateur et on ne parlait pas de sexualité. Les revues pour hommes se préoccupaient surtout d’aventures et de sujets exclusivement masculins. Puis est venu Playboy, avec le concept suivant : «Un mode de vie tel que perçu par un homme célibataire, intéressé par une connexion romantique entre les sexes». Sortant de la guerre, le public était fin prêt pour ce genre d’évasion qui lui était proposé. La couverture du premier numéro était consacrée à Marilyn Monroe, que l’on retrouvait posant nue dans les pages intérieures.
WASHINGTON-Irène MOSALLI Tout récemment, le Magazine Publishers of America a attribué le Henry Johnson Fisher Award à Richard Smith, PDG de Newsweek, et à Hugh Hefner, fondateur et propriétaire de la revue Playboy. Une manière de saluer (malgré les protestations des féministes et des conservateurs) l’impact de la création des Bunnies sur l’industrie de la presse et sur la culture populaire d’après la Seconde Guerre mondiale. Hugh Hefner, aujourd’hui 75 ans et toujours fidèle au mode de vie prôné par sa revue (rêve, fantaisie et ouverture sur le monde), a passé partiellement le flambeau à sa fille aînée Christie, 49 ans. Ils ont fait équipe pour garder son tonus à ce titre, qui a fait date et qu’ils ont évoqué dans plusieurs émissions télévisées. Playboy, cinquante ans l’an prochain et qui reste le...