C’est un spectacle tout public et sans paroles, donc compréhensible par tout le monde. «Pour la censure, il nous est arrivé récemment d’entendre dire que ce spectacle peut avoir un côté cruel, mais il y a également beaucoup de poésie», note la compagnie dans son livret de spectacle. À voir donc à partir de 7/8 ans, aujourd’hui jeudi 28 février, puis le 1er et le 2 mars, à 20h30 au Théâtre de Beyrouth, Aïn el-Mreyssé. En collaboration avec Shams et la Mission culturelle française. C’est des histoires d’amour et de naissance. Deux personnages se partagent la scène. Il y a «O», Joël Colas, clown, danseur, funambule, sorti du CNAC en 1992 avec les félicitations du jury. Et «A», le second protagoniste, joué par Miriam de Sela et qui apparaît comme une sorte de double féminin de «O». Même «bille», même candeur, même férocité. Les deux personnages, qui incarnent de façon archétypale le féminin et le masculin, comme au demeurant leurs noms le suggèrent, du moins à une oreille latine, se livrent à la lutte immémoriale des sexes. «A» décline, sans prononcer le moindre mot, si ce n’est son propre nom, tous les A possibles. «O» joue en retour toute l’indignation, la stupéfaction, la rage du O. «A noir, O bleu», chantait dans Les Voyelles Arthur Rimbaud, qui savait pertinemment que d’autres le verraient un jour plutôt jaune ou vert. «A» et «O», clowns candides, installent leur petit cirque pour faire leur numéro. Mais voilà qu’arrive «&». D’une histoire à deux, on passe à une histoire à trois. «&», c’est une petite boule rouge et lisse, résistante et docile, qui arrive de dessous le jupon de «A»... Miriam de Sela et Joël Colas nous proposent avec brio une succession de tours de passe-passe, de jonglerie et, en excellents comédiens, jouent avec humour et émotion cette histoire toute simple et universelle.