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Actualités - CHRONOLOGIE

TPI - L’ex-président yougoslave se plaint d’être limité dans sa défense Milosevic accuse le procureur de manipuler les témoins

Slobodan Milosevic a de nouveau attaqué vivement hier le Tribunal pénal international (TPI), reprochant aux juges de le limiter dans sa défense et à l’accusation de manipuler les témoins. «Le procureur manipule les témoins», s’est insurgé l’ancien président yougoslave visiblement insatisfait des réponses faites à ses questions par le septième témoin de l’accusation, une veuve âgée de 32 ans, Ajmane Behramaj. Cette Albanaise du Kosovo venait de raconter aux juges la destruction complète de son village par les forces serbes puis son long voyage forcé avec 3 000 femmes et enfants vers l’Albanie. Une fuite au cours de laquelle elle perdit son bébé de six mois après un bombardement de l’armée yougoslave. Agacé qu’Ajmane Behramaj affirme ne rien savoir des incidents armés qu’il imputait à l’Armée de libération du Kosovo (UCK), M. Milosevic s’est lancé dans une tirade acerbe contre l’accusation qui lui «attribue des crimes sans savoir qui les a perpétrés». L’ancien homme fort de Belgrade, visiblement d’humeur combative au dixième jour de son procès pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, s’en était auparavant pris au juge britannique Richard May accusé de limiter sa défense. «Je ne comprends pas pourquoi vous me limitez», s’était exclamé M. Milosevic alors que le juge lui demandait d’écourter un contre-interrogatoire de plus de deux heures et demie. Le ton est encore monté d’un cran entre les deux hommes au sujet de la nature et des limites du contre-interrogatoire, contraignant le juge May à couper le son du micro de l’ancien président, comme lors de ses premières comparutions houleuses devant le TPI. Cet incident a montré l’exercice d’équilibriste auquel doivent se soumettre les juges pour à la fois canaliser les débats tout en laissant suffisamment de latitude à M. Milosevic pour mener sa défense. L’ancien président s’est aussi plaint hier de devoir assurer tout seul sa défense, alors que, selon lui, l’accusation dispose d’immenses ressources pour prouver sa culpabilité dans les conflits en Croatie, en Bosnie et au Kosovo. «Le seul moyen dont je dispose est un téléphone, et même ce téléphone ne marche pas», a-t-il dit en se référant au téléphone public de sa prison de Scheveningen. Bien qu’il ait choisi d’assurer sa défense tout seul, M. Milosevic est cependant loin d’être sans moyens puisqu’il dispose de conseillers juridiques qui l’aident à rassembler des documents et à préparer ses arguments. Les escarmouches d’hier ont par ailleurs une nouvelle fois mis en relief les divergences d’interprétation entre Slobodan Milosevic et l’accusation sur les événements au Kosovo. Le procureur accuse Slobodan Milosevic d’être responsable de l’expulsion de 800 000 Albanais du Kosovo et du meurtre d’au moins 900 d’entre eux. Dans cette première partie du procès, grâce notamment aux témoignages de victimes albanaises, l’accusation entend montrer l’échelle et le caractère systématique des expulsions opérées par les forces serbes au Kosovo en mars 1999. M. Milosevic n’a cessé, quant à lui, de soutenir que ces expulsions massives étaient le fait de l’UCK et des bombardements de l’Otan, s’indignant au passage que ceux-ci soient considérés comme une «question secondaire» par l’accusation. Les cinq victimes des forces serbes interrogées par l’accusation ont toutes démenti cette thèse affirmant que la brutalité et les massacres des forces serbes les avaient jetées sur la route de l’exil.
Slobodan Milosevic a de nouveau attaqué vivement hier le Tribunal pénal international (TPI), reprochant aux juges de le limiter dans sa défense et à l’accusation de manipuler les témoins. «Le procureur manipule les témoins», s’est insurgé l’ancien président yougoslave visiblement insatisfait des réponses faites à ses questions par le septième témoin de l’accusation, une veuve âgée de 32 ans, Ajmane Behramaj. Cette Albanaise du Kosovo venait de raconter aux juges la destruction complète de son village par les forces serbes puis son long voyage forcé avec 3 000 femmes et enfants vers l’Albanie. Une fuite au cours de laquelle elle perdit son bébé de six mois après un bombardement de l’armée yougoslave. Agacé qu’Ajmane Behramaj affirme ne rien savoir des incidents armés qu’il imputait à l’Armée de...