Actualités - CHRONOLOGIE
Terrorisme Dix tués au Pakistan dans une attaque sectaire contre une mosquée(PHOTO)
le 27 février 2002 à 00h00
Dix personnes ont été tuées et quinze blessées mardi dans une attaque contre une mosquée chiite à Rawalpindi, près d’Islamabad, la plus grave manifestation de violence sectaire au Pakistan depuis l’offensive du gouvernement en janvier contre l’extrémisme islamiste. Le secrétaire pakistanais à l’Intérieur, Tasneem Noorani, a déclaré qu’il s’agissait d’un acte de «violence sectaire». «Tout sera mis en œuvre pour éliminer ce terrorisme», a-t-il affirmé. Le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, qui, le 12 janvier, avait annoncé une offensive contre l’extrémisme islamiste en déclarant cinq groupes hors-la-loi, a «condamné avec force cet acte horrible» et «s’est déclaré profondément choqué et attristé». Selon la police, trois inconnus sont arrivés sur des motos vers 19h00 près de la mosquée Shah-Najaf, un petit bâtiment blanc situé dans le secteur de Pir Wadahi à Rawalpindi, une ville de trois millions d’habitants aux portes de la capitale, Islamabad. Deux d’entre eux ont pénétré dans la salle principale de la mosquée, une pièce rectangulaire où étaient rassemblés une trentaine de fidèles, selon la police, et ont commencé à tirer avec des armes automatiques. L’attaque a fait dix morts, a déclaré le chef de la police de la ville, Marwat Ali Shah. Quinze autres personnes ont été blessées, selon un responsable de l’hôpital de la Sainte-Famille, Nisar Cheema, où ont été transportées les victimes. Deux heures après l’attaque, quelques dizaines de policiers étaient regroupés aux abords de la mosquée et la police avait bouclé les principaux accès de Rawalpindi. Des groupes d’habitants étaient massés près de la mosquée et observaient la scène. Le sol de la salle où l’agression a eu lieu était couvert de sang, parsemé de débris, les murs et le sol troués d’impacts de balles. À l’hôpital, des dizaines de proches des victimes s’étaient rassemblés, attendant des nouvelles, certains en larmes, d’autres laissant éclater leur colère et demandant justice, accusant le gouvernement de ne pas agir assez fermement contre l’extrémisme. 20 % de chiites «Le gouvernement a échoué à nous protéger. Je veux que justice soit faite. Nous voulons vivre en paix mais notre patience est à bout», déclarait un homme de 59 ans, Gulzar Ahmed Kazmi, dont le fils de 22 ans venait de tomber sous les balles des agresseurs. L’homme, contenant ses pleurs, «interdits par ma religion», disait-il, n’hésitait pas à désigner ouvertement deux des groupes sunnites interdits ces derniers mois. «Les groupes terroristes Sipa-e-Sahaba et Lashkar-e-Jhangvi nous tuent depuis des années. Ils sont financés par des pays étrangers», assurait cet homme dont l’un des fils, âgé de 25 ans, a aussi été blessé. À quelques mètres de là, un groupe se forme. L’un des hommes, qui veut taire son nom, a déjà perdu son père, tué dans un meurtre sectaire il y a deux ans. «Les mots ne suffisent pas. Nous attendons que le gouvernement prenne des mesures», lance-t-il. Le secrétaire à l’Intérieur a assuré que le gouvernement «ferait tout ce qui est nécessaire pour prévenir de telles attaques et pour traduire les coupables devant la justice». «Nous sommes déterminés à éliminer ce terrorisme du Pakistan et nous continuerons à faire tous les efforts possibles» dans ce but, a promis M. Noorani. Le général Musharraf a ordonné aux autorités de la province du Punjab, où se trouve Rawalpindi, et au gouvernement fédéral «d’entreprendre rapidement une enquête conjointe et de fournir un rapport au plus tôt». L’attaque de Rawalpindi est l’agression sectaire la plus grave commise au Pakistan depuis que le général Musharraf a lancé le 12 janvier une campagne de répression contre les groupes extrémistes et sectaires. Plus de 2 000 personnes ont été tuées au Pakistan dans des actes de violence entre communautés religieuses au cours des dix dernières années. Le Pakistan est un pays majoritairement sunnite où les chiites constituent environ 20 % de la population.
Dix personnes ont été tuées et quinze blessées mardi dans une attaque contre une mosquée chiite à Rawalpindi, près d’Islamabad, la plus grave manifestation de violence sectaire au Pakistan depuis l’offensive du gouvernement en janvier contre l’extrémisme islamiste. Le secrétaire pakistanais à l’Intérieur, Tasneem Noorani, a déclaré qu’il s’agissait d’un acte de «violence sectaire». «Tout sera mis en œuvre pour éliminer ce terrorisme», a-t-il affirmé. Le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, qui, le 12 janvier, avait annoncé une offensive contre l’extrémisme islamiste en déclarant cinq groupes hors-la-loi, a «condamné avec force cet acte horrible» et «s’est déclaré profondément choqué et attristé». Selon la police, trois inconnus sont arrivés sur des motos vers 19h00...