Destruction d’un char Merkava grâce à une méthode fournie par le Hezbollah Les militants palestiniens songent à radicaliser leurs méthodes

Après avoir réussi récemment à détruire un char israélien sophistiqué, des activistes palestiniens affirment vouloir maintenant abattre un hélicoptère ou détruire un bunker israélien. Un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), présenté comme un stratège des opérations de ce groupe radical et identifié sous le seul nom de Rafiq, affirme que le FPLP expérimente la mise au point d’une arme capable de lancer dix obus ou roquettes à la fois. «Nous continuons nos efforts visant à détruire un bunker et un hélicoptère de l’armée», déclare Rafiq, qui dit être recherché par Israël. Il reconnaît que ces essais sont parfois ratés, lui-même ayant été blessé par un obus de mortier artisanal qui a explosé prématurément, dit-il. Des groupes palestiniens ont réussi début février à détruire un char de combat Merkava dans la bande de Gaza et ont tiré en Israël des roquettes de fabrication artisanale Qassam 2 d’une portée évaluée à environ 8 km. Mais les experts sont d’avis que ces opérations, pour spectaculaires qu’elles soient, demeurent limitées dans leur efficacité. L’analyste militaire israélien Zeev Schiff estime que les activistes palestiniens pourraient être en mesure de lancer des attaques d’envergure «çà et là», mais il met en doute leur impact stratégique et souligne qu’elles susciteraient des représailles importantes. L’analyste politique palestinien Ghassan Khatib fait valoir que la pression militaire israélienne conduit les militants radicaux palestiniens à trouver des «réponses créatives et nouvelles». Mais il doute de leur capacité de détruire en vol un hélicoptère israélien. Rafiq souligne que les organisations palestiniennes laïques et religieuses ont amélioré leur travail de renseignement et les échanges d’informations, mais que leur coopération laisse encore beaucoup à désirer du fait de l’absence de tout commandement unifié. L’explosif qui a détruit le char Merkava a été fabriqué à Gaza grâce à une méthode fournie par le Hezbollah libanais, confie Rafiq. Les contacts avec le Hezbollah se font par e-mail ou par l’intermédiaire de personnes qui voyagent dans les pays arabes, dit-il. Pour lui, les assassinats par Israël de militants radicaux palestiniens ou les pressions exercées sur le président Yasser Arafat pour mettre ces activistes sous les verrous augmentent les rangs de ceux qui souhaitent se joindre à la guérilla. Mais les militants des mouvements laïques et islamiques qu’il rencontre régulièrement se disent de plus en plus opposés aux attentats-suicide visant des civils israéliens, car ces opérations ne font qu’accroître les réactions négatives de la communauté internationale et renforcent le soutien des Israéliens à la politique musclée du Premier ministre Ariel Sharon.