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Actualités - CHRONOLOGIE

Proche-Orient - Bush « a fait l’éloge des idées du prince héritier », affirme le porte-parole de la Maison-Blanche L’initiative de paix de Abdallah fait boule de neige

L’initiative de paix saoudienne pour le Proche-Orient continuait mardi de faire boule de neige en Israël et dans le monde, où elle a été saluée par le président américain George W. Bush. À Jérusalem, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Javier Solana a déclaré, après un entretien avec le Premier ministre Ariel Sharon, que celui-ci était prêt à rencontrer tout dirigeant d’Arabie saoudite pour discuter de l’initiative de paix. La position de M. Sharon «n’est pas surprenante», a dit son porte-parole Raanan Gissin. «Le Premier ministre a dit dans le passé qu’il était prêt à rencontrer tout dirigeant arabe prêt à faire avancer le processus de paix». Signe de l’intérêt porté à cette proposition, M. Solana a décidé d’écourter sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens pour se rendre aujourd’hui à Djeddah (Arabie saoudite) et y rencontrer le prince héritier Abdallah ben Abdel-Aziz, à l’origine de la proposition. «Je ne vais pas jouer les intermédiaires pour une telle rencontre» entre M. Sharon et un dirigeant saoudien, a ajouté M. Solana, tout en soulignant que le Premier ministre israélien «voulait avoir plus de détails sur la proposition» saoudienne. Cependant, le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres a indiqué avoir transmis un message au prince Abdallah par M. Solana, qu’il a vu lundi en Israël, et dans lequel il indique que l’État juif était «disposé à examiner tous les détails du plan saoudien». M. Peres, en visite à Paris, a de nouveau salué l’initiative saoudienne, insistant sur le fait que «pour la première fois, elle prévoit une reconnaissance d’Israël et une normalisation des relations» avec le monde arabe. Le président français Jacques Chirac a lui aussi qualifié de «fortes et courageuses» les idées saoudiennes. Après avoir initialement fait preuve de prudence, les États-Unis, par la voix de M. Bush, ont salué l’initiative saoudienne. «Le président a fait l’éloge des idées du prince héritier sur une normalisation complète des relations israélo-arabes une fois un accord de paix global conclu», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer. Un « retrait total » Vu l’impasse actuelle du sanglant conflit israélo-palestinien et l’impuissance des diplomaties américaine et européenne, l’initiative saoudienne, née le 17 février dans les colonnes du New York Times, semble avoir redonné vie à la diplomatie au Proche-Orient. Le prince Abdallah, qui dirige de facto le royaume saoudien, a indiqué au NY Times avoir envisagé de proposer au sommet arabe, prévu fin mars à Beyrouth, «un retrait total (d’Israël) de tous les territoires occupés, en accord avec les résolutions de l’Onu, y compris de Jérusalem, en échange d’une normalisation totale de nos relations». Il a indiqué avoir changé d’avis du fait de la «politique d’oppression» de M. Sharon contre les Palestiniens, sans toutefois exclure une relance de cette proposition. Le président israélien Moshé Katsav, dont le rôle est purement honorifique, a dès lundi lancé une invitation sans précédent au prince héritier saoudien à venir à Jérusalem pour y exposer son plan et s’est aussi déclaré prêt à se rendre à Ryad «s’il y était invité». L’Arabie saoudite, gardien des deux principaux lieux saints de l’islam, ne reconnaît pas l’État d’Israël. Le journal saoudien al-Watan, dont le point de vue est comme le reste de la presse saoudienne proche des autorités, a qualifié de «manœuvre» et de «vile surenchère» l’invitation de M. Katsav. Un échange de visites entre Saoudiens et Israéliens ne pourrait intervenir «que pour conforter des accords déjà conclus, et non au début d’une initiative sur laquelle les Israéliens ne se sont pas clairement prononcés», selon al-Watan. Dénoncée dans un premier temps dans l’entourage de M. Sharon comme une pure opération de relations publiques, l’initiative saoudienne est aujourd’hui déclarée digne d’intérêt par des ministres du Likoud, le parti de M. Sharon. Le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak, dont les deux pays ont signé la paix avec Israël, ont appelé le gouvernement Sharon à y «réagir positivement». M. Moubarak a évoqué au téléphone les idées saoudiennes avec le président syrien Bachar el-Assad. Le président palestinien Yasser Arafat avait favorablement accueilli cette initiative, de même que le Liban et les monarchies du Golfe. La presse israélienne a aussi appelé M. Sharon à lui «donner une chance».
L’initiative de paix saoudienne pour le Proche-Orient continuait mardi de faire boule de neige en Israël et dans le monde, où elle a été saluée par le président américain George W. Bush. À Jérusalem, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Javier Solana a déclaré, après un entretien avec le Premier ministre Ariel Sharon, que celui-ci était prêt à rencontrer...