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CORRESPONDANCE - Révolution érotique à travers le surréalisme Une fabuleuse exposition au Met (PHOTOS)
Par ZEHIL Sylviane, le 27 février 2002 à 00h00
New York, de Sylviane ZEHIL Le surréalisme, un des plus importants mouvements littéraires, artistiques et intellectuels du XXe siècle, fait l’objet d’une grande exposition qui se tient au Metropolitan Museum of Art (Met) sous le thème : «Surréalisme : désir démesuré». L’exposition démarre avec le dadaïsme de Giorgio De Chirico et finit avec la grande exposition internationale sur le surréalisme organisée par André Breton et Marcel Duchamp en 1959. À travers plus de 300 peintures, sculptures, photographies, films, poèmes, manuscrits et livres, cette exposition, la première du genre à New York, traite ouvertement de l’amour, du désir et des différents aspects de la sexualité. Né en France au lendemain de la Première Guerre mondiale, le mouvement surréaliste se dresse contre toutes les formes d’ordre et de conventions logiques, morales, sociales leur opposant les valeurs du rêve, de l’instinct, du désir et de la révolte, dans l’expression du «fonctionnement réel de la pensée». L’art et les «objets surréalistes» donnent forme à un fantasme de déconstruction du corps humain en même temps qu’ils s’attaquent aux certitudes confortables de l’art classique. Le surréalisme, annoncé par Apollinaire dans L’Esprit nouveau en 1917 et défini par André Breton dans son Manifeste du Surréalisme en 1924, prolonge le mouvement dada. Il voit des précurseurs en Lautréamont, Rimbaud, Jarry, sans oublier en art, les symbolistes, Henri Rousseau, De Chirico, Marcel Duchamp, et se réclame de la psychanalyse de Freud et de la philosophie de Hegel. Son influence majeure entre les deux guerres mondiales se fait sentir encore aujourd’hui sur les formes artistiques. Le surréalisme évoque aussitôt une myriade de poètes, écrivains, penseurs et artistes célèbres vivant à Paris. En littérature, ils ont pour nom André Breton, appelé le «pape du surréalisme», Louis Aragon, Philippe Soupault et Paul Eluard. Démarrant comme un mouvement littéraire, le surréalisme sera vite embrassé par l’art visuel et artistique. Les plus connus des artistes surréalistes, qui se sont exprimés par l’automatisme et par une sorte de fantastique onirique, traduits dans des images minutieusement figuratives, dans des collages, dans des assemblages dits «objets surréalistes», sont Ernst, Masson, Miró, Tanguy, Magritte, Dali, Giacometti, Bellmer, Matta, Picabia, Man Ray et Marcel Duchamp. Impact du surréalisme français aux États-Unis «Cette exposition rassemble à la fois des œuvres d’artistes surréalistes illustres et d’autres moins connus. Encore plus intéressant est le thème central, cette grande force, qu’est le désir, qui a inspiré l’art vibrant jusqu’aux frontières», affirme William S. Lieberman, président de l’Art moderne du Met. Le surréalisme semble aujourd’hui une succession d’images violentes : Le pain anthropomorphique de Dali, mi- scatologique, mi-sexuel, La femme à la gorge coupée de Giacometti, l’œuvre artistique de Hans Bellmer représentant des mannequins disloqués, femmes détroussées et masquées. Tout cela inspire plutôt la révulsion. Une partie de l’exposition met en évidence l’impact du surréalisme aux États-Unis pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. De nombreux artistes surréalistes quittent Paris pour se réfugier à New York. À ces réfugiés de France, tels Dali, Ernst, Masson, Soupault et Tanguy, viennent s’ajouter l’Anglais Stanley William Hayter, le Cubain Wilfredo Lam et le Chilien Roberto Matta. Malheureux à New York et refusant d’apprendre l’anglais, le poète et penseur André Breton ne tarde pas à mettre les voiles. Quant à Marcel Duchamp, qui semble être à l’aise aussi bien à New York qu’à Paris, il rédige des textes en anglais pendant les années 1940, faisant de l’érotisme le thème central de son œuvre. Précurseurs du surréalisme, Man Ray, Picabia et Duchamp représentent le dadaïsme new-yorkais. L’attrait des surréalistes pour l’érotisme et le sexe les a rendus irrésistibles auprès du grand public. Peggy Guggenheim, la collectionneuse américaine et mécène devenue la femme de Max Ernst, ouvre en 1941 sa nouvelle galerie «Art of this Century». Elle jouera un rôle proéminent dans la promotion de jeunes artistes américains d’avant-garde incluant Arshile Gorky et Jackson Pollock. Présentée sous sa forme originale en automne dernier à la Tate Modern de Londres, l’exposition a été réduite pour s’adapter au Met. Philippe de Montebello, directeur du Met, pense que la vision surréaliste est «guidée par une croyance que l’amour, le désir et la liberté de l’imagination étaient le salut de l’humanité». Cette vision est «l’expression d’œuvres d’art les plus provocantes du XXe siècle». L’exposition qui se tient jusqu’au 12 mai ravit le visiteur par «la richesse et la franchise de ses images». L’intensité de l’engagement surréaliste d’une vision de la nature humaine plus large et sans limite a aidé à définir le mouvement dès son conception en 1920 jusqu’à sa fin en 1959.
New York, de Sylviane ZEHIL Le surréalisme, un des plus importants mouvements littéraires, artistiques et intellectuels du XXe siècle, fait l’objet d’une grande exposition qui se tient au Metropolitan Museum of Art (Met) sous le thème : «Surréalisme : désir démesuré». L’exposition démarre avec le dadaïsme de Giorgio De Chirico et finit avec la grande exposition internationale sur le surréalisme organisée par André Breton et Marcel Duchamp en 1959. À travers plus de 300 peintures, sculptures, photographies, films, poèmes, manuscrits et livres, cette exposition, la première du genre à New York, traite ouvertement de l’amour, du désir et des différents aspects de la sexualité. Né en France au lendemain de la Première Guerre mondiale, le mouvement surréaliste se dresse contre toutes les formes d’ordre et...
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