Actualités - REPORTAGE
FESTIVAL AL-BUSTAN - Le Théâtre national de Ballet de Prague « Cendrillon » de Prokofiev : grâce et féerie (PHOTO)
Par DAVIDIAN Edgar, le 27 février 2002 à 00h00
Après la musique, place à la danse ! Triple magie avec «Cendrillon» pour lever de rideau en deuxième semaine du Festival d’al-Bustan. Triple magie non seulement à cause des trois soirs consécutifs où se donne ce féerique (le jeu de mots est ici de rigueur !) et scintillant spectacle de ballet mais à cause d’un conte merveilleux, d’une musique envoûtante et d’une danse aérienne. Présenté par le Théâtre national de Ballet de Prague, Cendrillon, d’après le célèbre conte de Charles Perrault, à la fois cruel et tendre et sur une partition aux stridences bien modernes de Serge Prokofiev, est un petit enchantement. Dans une atmosphère de romantisme absolu, Cendrillon (campée par Tereza Podarilova) a séduit le public avec ses pirouettes, ses chaussons satinés et blancs (et non ses pantoufles de vair !), ses pointes, ses entrechats, ses petits écarts (car il n’y eut guère de la vraie bravoure !) et ses mains aux gestes fluides et fuyants comme des colombes à l’envol… Placée sous le signe de la grâce, du rêve et de l’évanescence, Cendrillon, mythe de l’amour indéfectible, continue d’émouvoir… Insaisissable dans ses robes en tulle et dentelle blanches, gracieuse même dans ses haillons et son tablier sagement noué autour de sa taille fine, cette orpheline malmenée par une marâtre aussi cruelle que ses deux laiderons de filles, odieuses et ridicules, Cendrillon est sauvée par sa marrraine la fée... Des lézards qui deviennent laquais, une citrouille qui se transforme en carrosse, un rat qui devient le plus adroit des cochers et surtout ces pantoufles de vair qui vont semer l’émoi dans un royauume ne font pas partie des images dansées suggérées, mais l’essentiel de cette magie est toutefois subtilement rapporté… Tout cela, hélas, sera sous l’épée de Damoclès du temps : à minuit, le rêve s’évanouit et tout ce beau désordre disparaît. Mais on n’éveille pas impunément les beaux sentiments... Un prince a les battements de cœur tenaces et c’est en faisant le tour du monde qu’il retrouvera sa belle enfuie avant d’être rattrapée par le temps… C’est en vain qu’on s’arrache le chausson égaré. Il finira par glisser comme sous la force d’une baguette magique au seul pied de Cendrillon, palpitante de joie et toute en battements de cils. Dans un décor désuet et simple, avec des costumes un peu ternes, et au pas d’une danse bien sagement classique évoluant sur une scène relativement petite pour une grande pompe royale, cette Cendrillon, toujours reine des chaumières où pleure Margot, toute en douceur et soumission, face au couple caricatural d’une mère arrogante et de ses gourdes et pestes de filles – couple mettant une pointe d’humour et de burlesque dans un ensemble très eau de rose –, a toutefois touché le cœur des spectateurs par sa candeur et son innocence. Termes traduits bien évidemment en éloquentes circonvolutions dansées. Edgar DAVIDIAN
Après la musique, place à la danse ! Triple magie avec «Cendrillon» pour lever de rideau en deuxième semaine du Festival d’al-Bustan. Triple magie non seulement à cause des trois soirs consécutifs où se donne ce féerique (le jeu de mots est ici de rigueur !) et scintillant spectacle de ballet mais à cause d’un conte merveilleux, d’une musique envoûtante et d’une danse...
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