Prévention Aléas et risques des nouveaux traitements (photo)

La mise au point de nouveaux traitements susceptibles d’épargner des souffrances constitue sans nul doute un bienfait immense pour l’humanité. Il arrive toutefois, dans certains cas, que des effets négatifs viennent contrebalancer leur efficacité. Si les statines réussissent à combattre l’excès de cholestérol et les anti-inflammatoires à éviter souffrance et infirmités aux rhumatisants, on ne connaît pas avec précision leur éventuel impact sur d’autres domaines organiques. D’où le conseil de prudence et de vigilance lancé par certains cercles scientifiques. Les chercheurs reconnaissent qu’en matière de progrès scientifiques accomplis, nous manquons de recul pour juger à leur juste valeur certaines découvertes et avancées parfois spectaculaires. Quel a été l’impact des anti-inflammatoires sur les hémorragies digestives ? Combien d’infarctus ont été évités grâce aux statines ? Même dans les pays scientifiquement avancés, bon nombre de questions cruciales attendent une réponse précise qui serait pourtant capitale pour la juste évaluation des traitements. Ainsi, quatre ministres (ceux de l’Emploi, de la Solidarité, de l’Industrie, de l’Économie et celui de la Santé) viennent de présenter un projet concernant la mise en place d’un dispositif de surveillance afin de mesurer l’impact réel des nouveaux médicaments à fort potentiel de prescription sur la santé publique. Il faut le signaler qu’en France comme dans un certain nombre de pays européens, il n’existe pas de système d’information mesurant l’effet effectif produit sur la population par des produits pharmaceutiques donnés. En revanche, en Espagne, au Canada, en Grande-Bretagne, en Hollande et aux États-Unis des systèmes appropriés permettent de mesurer l’impact des médicaments sur la santé publique afin d’évaluer avec précision l’utilisation. Une mesure indispensable Cette surveillance constitue une mesure capitale pour tout pays, son absence entraînant des risques majeurs. Le manque de pareille indication sur le plan national, soulignent les spécialistes en pharmacologie, implique l’ignorance sur la réelle situation prévalant sur le terrain. Et cela à une époque où les données, reflétant la morbidité et la mortalité évitables grâce à des médicaments, constituent une des principales préoccupations de toute nation. La définition des critères concernant la population, cible bénéficiaire des remèdes actuels, est une mesure impérative, avertissent les pharmacologues, le potentiel des produits actuels étant sensiblement plus puissant que celui des médicaments du passé. L’existence d’indicateurs fiables constitue un élément de base de toute politique sanitaire digne du terme. Il reste, certes, la volonté de développer semblables attitudes et les instruments nécessaires à leur application. Les progrès scientifiques actuels sont tels que des mesures et la mise en place d’instruments de surveillance adaptés s’imposent avec urgence. Plus le retard s’accentue, avertissent les spécialistes, plus les risques et les conséquences s’aggravent. Face à des produits et des méthodes de traitement innovatrices, complexes et particulièrement puissantes, des précautions et des mesures adéquates sont un devoir national primordial. Surtout lorsqu’il s’agit de remèdes préventifs à éventail d’indications très large...