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Actualités - CHRONOLOGIE

Bush sonne le glas du « bureau de désinformation » du Pentagone

L’Administration américaine s’apprête à enterrer le Bureau de l’influence stratégique (OSI), un service méconnu du Pentagone qui avait envisagé des campagnes de désinformation dans la presse étrangère dans le cadre de la guerre antiterroriste. Le président George W. Bush a exprimé son mécontentement hier : «J’ai dit au secrétaire (à la Défense Donald) Rumsfeld – et cela reflète ses propres commentaires – que nous dirons la vérité au peuple américain». «Il a été aussi stupéfait que moi de lire des allégations selon lesquelles quelqu’un d’officiel ne dirait pas la vérité aux Américains» et M. Rumsfeld prendra les mesures appropriées, a déclaré le président à la presse. Hier, le Pentagone a du reste indiqué qu’il pensait sérieusement à supprimer ce bureau et ses projets éventuels de campagnes de fausses nouvelles vers des pays hostiles, mais également des nations alliées. L’annonce par des fuites la semaine dernière au New York Times qu’un tel service avait été créé après les attentats du 11 septembre et qu’il proposait de la désinformation avait provoqué un tollé à Washington quant à la menace pour «la crédibilité» du gouvernement des États-Unis. Sur la défensive, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a démenti à plusieurs reprises ces jours-ci. «Le Pentagone ne ment pas au peuple américain. Il ne ment pas aux publics étrangers. Il ne fait pas ce genre de choses», a expliqué le ministre dimanche à la télévision. «Je ne permettrai pas» que des fausses informations soient diffusées, a souligné M. Rumsfeld sur NBC. Dès le début de la riposte militaire après les attentats, M. Rumsfeld a plusieurs fois prévenu les journalistes qu’il ne dirait pas toute la vérité pour raisons de sécurité, en assurant qu’il leur ne mentirait pas. Selon le quotidien Washington Post, M. Bush s’est mis en colère lorsque cette affaire a explosé pendant sa tournée la semaine dernière en Extrême-Orient. D’après le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer, le président Bush ignorait tout de ce projet. Le projet – ou du moins le fait qu’il ait été rendu public – a été critiqué non seulement à l’étranger, mais par les milieux de tous bords aux États-Unis. Pour l’essayiste Nancy Snow, l’affaire confirme «le manque de crédibilité continu des États-Unis dans le monde, et pas seulement au Proche-Orient». Proche de la droite républicaine, le Washington Times a regretté «le fiasco de propagande créé par l’OSI». La désinformation est normalement associée aux services de renseignements comme la CIA ou l’ex-KGB soviétique, mais les militaires y ont recours au combat contre l’ennemi, rappelle Steve Aftergood, expert à la Fédération des savants américains (FAS). «Tromper l’ennemi, notamment sur le plan tactique, est un outil classique des militaires, de même que les opérations psychologiques», dit-il. Steve Aftergood souligne encore que, à l’époque de l’Internet et de la globalisation, il serait illusoire de chercher à mentir à des médias étrangers, notamment aux grandes agences de presse, sans que cela revienne aux États-Unis. L’OSI, dirigé par le général Simon Worden, avait été créé peu après le début de la campagne contre le terrorisme en Afghanistan pour contrer «les mensonges des talibans et d’el-Qaëda», a précisé lundi la porte-parole du Pentagone Victoria Clarke.
L’Administration américaine s’apprête à enterrer le Bureau de l’influence stratégique (OSI), un service méconnu du Pentagone qui avait envisagé des campagnes de désinformation dans la presse étrangère dans le cadre de la guerre antiterroriste. Le président George W. Bush a exprimé son mécontentement hier : «J’ai dit au secrétaire (à la Défense Donald) Rumsfeld – et cela reflète ses propres commentaires – que nous dirons la vérité au peuple américain». «Il a été aussi stupéfait que moi de lire des allégations selon lesquelles quelqu’un d’officiel ne dirait pas la vérité aux Américains» et M. Rumsfeld prendra les mesures appropriées, a déclaré le président à la presse. Hier, le Pentagone a du reste indiqué qu’il pensait sérieusement à supprimer ce bureau et ses projets éventuels de...