Actualités - CHRONOLOGIE
Territoires occupés - Védrine regrette le soutien inconditionnel des États-Unis à Sharon Trois Palestiniens et deux Israéliens tués, l’initiative du prince Abdallah à l’honneur
le 26 février 2002 à 00h00
Trois Palestiniens et deux Israéliens ont été tués hier en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tandis que le président israélien Moshe Katsav a invité le prince héritier saoudien, Abdallah ben Abdel Aziz, à présenter son initiative de paix à Jérusalem. Les États-Unis ont bien accueilli la proposition saoudienne pour une normalisation israélo-arabe mais ont marqué leur préférence pour une reprise des réunions de sécurité israélo-palestiniennes. Pour sa part, l’Union européenne (UE) a critiqué la décision dimanche du gouvernement israélien de maintenir le siège autour du président palestinien Yasser Arafat à Ramallah, en Cisjordanie. En début de soirée, deux Palestiniens ont ouvert le feu sur des Israéliens à Jérusalem-Est, blessant trois policiers et trois civils, avant que l’un d’eux ne soit tué et l’autre ne prenne la fuite. Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, un groupe armé lié au mouvement de M. Arafat, le Fateh, ont revendiqué l’attaque, dans un quartier de colonisation du secteur oriental de la ville, occupé et annexé par Israël depuis 1967. Auparavant, ce groupe avait revendiqué une attaque près de Bethléem, en Cisjordanie, au cours de laquelle deux colons israéliens avaient été tués et deux femmes colons blessées. L’une d’entre elles, enceinte, a été grièvement atteinte et a mis au monde une fille à la suite d’une césarienne. Dans un communiqué, les Brigades affirment que «l’ennemi israélien ouvre le feu et assassine aux barrages, surtout lors du transport des malades et des femmes enceintes». Un Palestinien de 22 ans a été tué dans la matinée, et son père et son épouse enceinte ont été blessés par des tirs de soldats israéliens à un barrage alors qu’ils se rendaient à l’hôpital de Naplouse (Cisjordanie), où la jeune femme a accouché d’une fille. Dans la même région, près de la ville de Tulkarem, une Palestinienne a été tuée par des soldats à un barrage routier au moment où elle tentait de les agresser avec un poignard, selon la radio publique israélienne. Ces décès portent à 1 279 le nombre de tués depuis le début de l’intifada en septembre 2000, dont 978 Palestiniens et 278 Israéliens. Sur le plan diplomatique, le président israélien a invité publiquement le prince héritier saoudien à venir à Jérusalem pour y présenter son initiative de paix au gouvernement israélien et s’est lui-même déclaré prêt à aller le rencontrer à Ryad. De telles visites constitueraient une grande première, l’Arabie saoudite n’ayant jamais reconnu l’État hébreu, d’autant plus que le prince héritier, dont le pays est gardien des principaux lieux saints de l’islam, est connu pour ses positions intransigeantes sur Jérusalem. Dans une interview parue le 17 février, le prince Abdallah avait affirmé qu’il comptait prononcer au sommet arabe de Beyrouth fin mars un discours proposant une «pleine normalisation» avec Israël en échange d’un «retrait total de tous les territoires occupés, en accord avec les résolutions de l’Onu, y compris à Jérusalem». Il ajoutait avoir ensuite renoncé à son projet «quand (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon a porté les actes de violence et d’oppression (dans les territoires palestiniens) à un niveau sans précédent». La présidence américaine de son côté a «accueilli positivement» les intentions saoudiennes, tout en rappelant que Washington continuait d’accorder la priorité aux plans présentés l’an dernier par le directeur de la CIA George Tenet et l’ancien sénateur américain George Mitchell pour parvenir à un cessez-le-feu et revenir à des discussions de paix israélo-palestiniennes. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, a souligné que le président George W. Bush «continue de croire» que ces projets d’inspiration américaine «constituent le meilleur moyen de parvenir à la paix». George W. Bush a une fois de plus réaffirmé son souhait qu’Israël et l’Autorité palestinienne reprennent leurs discussions sur la sécurité dans l’espoir qu’elles puissent conduire à des négociations politiques. Le secrétaire d’État, Colin Powell, a indiqué qu’il s’était entretenu dimanche au téléphone avec le prince hériter saoudien Abdallah ben Abdel Aziz, dont il a qualifié les propositions de «pas important». Le chef de la diplomatie américaine a souhaité que l’initiative saoudienne «prenne une forme davantage détaillée dans les semaines qui viennent», à l’issue d’un entretien avec son homologue espagnol Josep Piqué, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne (UE). De son côté, le ministre français des Affaires étrangères a regretté le soutien inconditionnel des États-Unis au Premier ministre israélien Ariel Sharon dans le conflit du Proche-Orient et a estimé que cette attitude menait à une «impasse». Hubert Védrine a en outre mis l’accent sur la nécessité de rendre sa liberté au chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, bloqué par l’armée israélienne depuis début décembre dans son QG à Ramallah. «Ils (les États-Unis) le soutiennent (Ariel Sharon) toujours et je le regrette parce que je pense que c’est une politique qui conduit à une impasse», a déclaré Hubert Védrine sur LCI. Une adolescente palestinienne se jette sous les balles israéliennes Visiblement inspirée par la récente vague d’attentats-suicide contre les soldats et les colons israéliens, une Palestinienne de 15 ans s’est délibérément sacrifiée sous les balles de l’armée israélienne. Armée d’un couteau et d’une aspiration au martyre, Noura Chalhoub s’est précipitée vers un point de contrôle israélien, près de Tulkarem, ignorant cris et coups de semonce des soldats, avant d’être fauchée par une volée de balles. Son père Djamal, un vétérinaire, a retrouvé un message qui ne laisse aucun doute sur la volonté de sacrifice de l’adolescente, l’aînée de ses cinq enfants. «Par mon action, j’ai décidé de faire comprendre aux occupants qu’il n’y a pas de sécurité pour les juifs sur notre sol», a-t-elle écrit, signant «Noura Chalhoub, martyre vivante». Cette première kamikaze de si jeune âge a également laissé une note adressée à ses amies de collège les invitant à élever leurs enfants «dans l’amour de la guerre sainte» et disant prier pour que Dieu reconnaisse son sacrifice. Djamal Chalhoub s’est déclaré fier du sacrifice de sa fille : «C’est une martyre du peuple palestinien. Elle s’est sacrifiée au nom de la Palestine». Mais sa femme, précisent les voisins, est inconsolable devant la perte de sa fille. Dix organisations réclament la libération des assassins présumés de Zeevi Dix organisations palestiniennes basées à Damas, dont le mouvement radical Hamas, ont appelé l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat à libérer les trois membres du FPLP arrêtés dans le cadre d’une enquête sur l’assassinat d’un ministre israélien. «Nous demandons la libération immédiate de tous les résistants et détenus politiques incarcérés par l’Autorité palestinienne, notamment Ahmed Abou Gholma, Hamdi Qoraan et Bassel al-Asmar», les deux derniers étant accusés par Israël d’avoir tué le 17 octobre 2001 le ministre israélien du Tourisme Rehavam Zeevi, affirme un communiqué. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche radicale) avait annoncé jeudi l’arrestation, par la sécurité palestinienne à Naplouse (Cisjordanie), de trois de ses membres. Le communiqué dénonce «le rôle irresponsable et répressif des services de sécurité de l’Autorité palestinienne qui poursuit une politique absurde, nuisant à l’intérêt de la patrie et offrant des services gratuits à Ariel Sharon». Les dix mouvements, dont le Jihad islamique en Palestine, le FPLP, le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP de Nayef Hawatmeh) et le FPLP-Commandement général d’Ahmad Jibril, réaffirment leur «engagement à poursuivre la résistance et l’intifada» contre Israël. Paris réaffirme son soutien au plan Peres-Abou Alaa La France a réaffirmé hier son soutien au plan de paix élaboré par le président du Parlement palestinien, Abou Alaa, et le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, avant l’arrivée à Paris de ce dernier pour une visite de travail. «Le plan Peres-Abou Alaa, dont on sait qu’il repose notamment sur une perspective de reconnaissance mutuelle des deux États de Palestine et d’Israël comme point de départ d’une reprise des négociations, mérite d’être soutenu», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, François Rivasseau. Ce document n’a pas été approuvé par le gouvernement israélien d’Ariel Sharon. Selon le porte-parole français, les idées contenues dans ce plan «devraient faire l’objet d’un échange de vues approfondi». Arrivé hier soir à Paris, M. Peres doit s’entretenir aujourd’hui avec le président Jacques Chirac, le Premier ministre Lionel Jospin et son homologue Hubert Védrine. La visite de M. Peres intervient alors que l’Union européenne et la France s’efforcent sans succès depuis quelques semaines d’avancer des idées permettant de dépasser les préoccupations actuelles exclusivement sécuritaires du gouvernement israélien pour ouvrir des perspectives politiques. Des missiles Patriot pour défendre le centre d’Israël Une batterie de missiles antimissile Patriot doit être déployée pour abattre d’éventuels appareils suspects, y compris des avions de ligne, survolant le centre d’Israël, ont indiqué lundi les médias israéliens. Cette décision a été prise à la suite des attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis, selon ces médias. «Nous voulons protéger la population israélienne contre le danger d’attaques similaires (...). L’un des moyens pour y parvenir est de déployer à cet effet une batterie de Patriot dans le centre d’Israël», a indiqué aux médias le colonel Yaïr Dori, commandant des unités de l’artillerie antiaérienne. Jusqu’à présent, les missiles Patriot avaient pour vocation d’intercepter des missiles balistiques, mais les responsables de l’armée israélienne ont décidé de tenir compte des risques posés par le terrorisme international. Toujours de même source, des essais de simulation ont déjà été conduits au cours desquels les radars des batteries de Patriot ont réussi à repérer des F-16 de l’armée israélienne supposés figurer des avions de ligne détournés par des pirates de l’air. Israël dispose actuellement de quatre batteries de missiles Patriot de conception américaine. Dans leur version améliorée, elles ont une portée de 20 km et peuvent atteindre une cible jusqu’à une altitude de 15 km.
Trois Palestiniens et deux Israéliens ont été tués hier en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tandis que le président israélien Moshe Katsav a invité le prince héritier saoudien, Abdallah ben Abdel Aziz, à présenter son initiative de paix à Jérusalem. Les États-Unis ont bien accueilli la proposition saoudienne pour une normalisation israélo-arabe mais ont marqué leur préférence...
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