Quatre Marocains préparaient une attaque au cyanure dans la capitale italienne Démantèlement à Rome d’un groupe de terroristes proches de Ben Laden(PHOTO)

L’arrestation à Rome de quatre Marocains soupçonnés d’être liés à el-Qaëda, l’organisation d’Oussama Ben Laden, et de préparer une attaque au cyanure dans la capitale italienne confirme la menace de nouveaux attentats dans le monde. Les quatre hommes ont été arrêtés à la suite d’une filature qui a duré plusieurs jours, lorsque les forces de l’ordre ont eu la certitude que les terroristes présumés étaient en possession de quatre kilos d’un produit à base de cyanure. Les Marocains avaient des plans de Rome. L’un soulignait l’emplacement de l’ambassade américaine dans la capitale italienne, l’autre reproduisait dans le détail le schéma du réseau de distribution d’eau. Les quatre kilos de cyanure en leur possession auraient pu provoquer «un massacre», selon la presse italienne. Les quatre Marocains, âgés de 30 à 40 ans, ont été arrêtés mardi à l’aube dans un appartement du sud de la ville par des hommes du ROS, une unité d’élite des carabiniers qui, il y a quelques années, ont arrêté, entre autres, Toto Riina, le chef suprême de la Mafia. Cette arrestation est intervenue après celle de trois autres Marocains, interpellés eux aussi à Rome il y a plusieurs jours dans le cadre d’une enquête de la police antiterroriste et des services de renseignements italiens sur les milieux de la capitale proches des «formations islamistes extrémistes». Ces trois hommes avaient été trouvés en possession de tampons permettant de falsifier des documents et de plans de la capitale italienne contenant des indications précises sur des sites qualifiés de «sensibles» par la police. Selon la presse, il s’agissait en fait de l’ambassade britannique à Rome. Les fuites sur l’arrestation des quatre Marocains et sur leurs projets présumés ont provoqué l’«exaspération» des magistrats et des enquêteurs chargés de cette affaires, accréditant la thèse d’un coup de filet important. L’annonce, probablement involontaire, a été faite en réalité mardi par le ministre de l’Intérieur Claudio Scajola, qui présentait les résultats obtenus par les forces de l’ordre dans la lutte contre les différentes formes de criminalité et le terrorisme. M. Scajola a annoncé que «20 personnes liées aux organisations fondamentalistes islamiques» avaient été arrêtées en Italie depuis le 11 septembre et le gel de 82 comptes bancaires sur lesquels étaient déposés environ 345 millions d’euros, alors que le précédent chiffre concernant les terroristes présumés arrêtés était de 12. Au moins un des quatre Marocains arrêtés mardi avait des liens avec les autres terroristes présumés arrêtés au cours des mois précédents dans le nord de l’Italie, dans la région de Milan, et dont les procès sont en cours. Le tribunal de Milan doit rendre son verdict vendredi dans le procès de quatre Tunisiens soupçonnés d’appartenir à la branche italienne d’el-Qaëda, contre lesquels ont été requises des peines de 4 ans et demi à 6 ans de prison. Les autorités italiennes ont renforcé depuis l’attentat du 11 septembre la surveillance des sites sensibles, nombreux en Italie, et notamment autour des diverses représentations diplomatiques et consulaires américaines ainsi que des bases militaires des États-Unis et de l’Otan. Plus de 4 000 militaires ont été déployés, outre la police et les carabiniers, pour assurer cette surveillance. M. Scajola affirmait ainsi fin janvier que l’Italie maintenait «la garde haute» dans la lutte contre le terrorisme, tout en assurant ne pas croire à un risque particulier pour l’Italie. Il y a 13 mois, en janvier 2001, l’ambassade américaine avait été fermée et évacuée à la suite d’une information sur un risque d’attentat transmise par les services de renseignements militaires italiens à la CIA (services de renseignements américains). Hier, rien de tel ne s’est produit à la représentation diplomatique.