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Le président US dénonce « les régimes les plus dangereux » du monde Bush met en garde Pyongyang, mais propose le dialogue(PHOTO)
le 21 février 2002 à 00h00
Posté sur la frontière la plus fortifiée du monde, le président George W. Bush a averti hier qu’il ne laisserait pas la Corée du Nord se doter d’armes pouvant menacer les États-Unis et leur allié sud-coréen. Mais il a aussi proposé au régime qualifié de «despotique» le dialogue plutôt que la confrontation pour résoudre le conflit sur son programme d’armement de destruction massive et ses exportations de missiles. Après un sommet de près de deux heures à Séoul et une conférence de presse commune, M. Bush et le président Kim Dae-Jung se sont symboliquement rendus sur la ligne coupant la péninsule pour réaffirmer l’alliance de leurs deux pays et une politique commune face au Nord. «Nous ne devons pas permettre aux régimes les plus dangereux de nous menacer avec les armes les plus dangereuses du monde», a averti M. Bush de la gare de Dorasan, à 500 m de la dernière frontière de la guerre froide, où les armées des deux Corées se font face. «Des enfants coréens ne devraient jamais avoir faim quand une armée massive est bien nourrie. Aucune nation ne devrait constituer une prison pour sa propre population», a-t-il ajouté depuis le dernier arrêt au sud du chemin de fer désaffecté reliant Séoul à Pyongyang. Au deuxième jour de sa visite en Corée du Sud, le président américain a déclaré qu’il soutenait la normalisation avec le Nord poursuivie par le président Kim, qu’il n’avait pas l’intention de déclarer la guerre à Pyongyang et souhaitait toujours une reprise des pourparlers avec les communistes. «Nous espérons un dialogue avec le Nord, en dépit de nos inquiétudes quant à son régime», a dit M. Bush. «L’offre est réelle et je la réitère aujourd’hui». Pyongyang a gelé la détente avec Washington et Séoul amorcée sous l’Administration Clinton depuis l’arrivée de M. Bush au pouvoir l’an dernier. Le président américain, qui a attaqué à plusieurs reprises le régime nord-coréen au cours des dernières semaines, a clarifié ses remarques sur l’«axe du mal» qui inclurait Pyongyang, Téhéran et Bagdad pour leur soutien au terrorisme et leur tentative de se doter d’armes de destruction massive. «Mes commentaires sur le mal étaient dirigés contre le régime, contre le gouvernement, pas contre le peuple nord-coréen», a-t-il dit. Ces propos ont irrité les dirigeants sud-coréens qui craignent qu’ils ne compromettent définitivement leurs efforts de réconciliation déjà paralysée par les tensions entre Washington et Pyongyang. Le président américain a toutefois accusé Pyongyang de tyranniser sa population et de menacer ses voisins. «Je ne changerai pas d’opinion à propos du régime de Kim Jong-Il tant qu’il n’aura pas libéré son peuple et accepté les propositions authentiques (de paix) de pays comme la Corée du Sud», a dit M. Bush. «La charge de la preuve est du côté du dirigeant nord-coréen pour démontrer qu’il se préoccupe véritablement de son peuple et qu’il ne va pas envahir ses voisins», a-t-il dit. Mais, a-t-il ajouté, «nous n’avons aucune intention d’envahir la Corée du Nord». «Nous désirons la paix» dans la péninsule, où aucun traité de paix officiel n’a été signé depuis la fin à la guerre de Corée en 1953 et où 37 000 soldats américains restent stationnés. Le dirigeant américain a assuré que les États-Unis continueraient à apporter une aide alimentaire importante au Nord car «tout peuple qui vit sous un régime despotique bénéficie de notre compassion». Le président Kim a de son coté minimisé les divergences entre Washington et Séoul. «Nous partageons l’opinion qu’il est urgent que les questions des armes de destruction massive et des missiles soient abordées par le biais d’un dialogue», a-t-il dit. De nouvelles manifestations antiaméricaines parfois violentes se sont déroulées à Séoul en dépit du déploiement massif de forces de l’ordre. Des centaines de policiers antiémeutes ont chargé des milliers de protestataires qui ont lancé des pierres et des bouteilles. Des manifestations de soutien au président Bush ont également eu lieu, réunissant quelque 3 000 anciens combattants de la guerre de Corée. M. Bush, qui venait du Japon, quitte la Corée jeudi pour Pékin, dernière étape de sa tournée en Extrême-Orient.
Posté sur la frontière la plus fortifiée du monde, le président George W. Bush a averti hier qu’il ne laisserait pas la Corée du Nord se doter d’armes pouvant menacer les États-Unis et leur allié sud-coréen. Mais il a aussi proposé au régime qualifié de «despotique» le dialogue plutôt que la confrontation pour résoudre le conflit sur son programme d’armement de destruction...
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