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P-O - L’onde de violence se répand dans les Territoires : 6 Israéliens et 18 Palestiniens tués en 24 heures Sharon affirme ne pas vouloir la guerre, Arafat dit ne pas craindre Israël
le 21 février 2002 à 00h00
Une explosion de violence sans précédent depuis le début de l’intifada a tué six Israéliens et dix-huit Palestiniens depuis mardi soir, le Premier ministre israélien Ariel Sharon affirmant toutefois hier ne pas vouloir «conduire le pays à la guerre». Selon la radio publique israélienne, M. Sharon va expliquer aujourd’hui sa politique en matière de sécurité aux Israéliens. «Nous faisons face à un problème très compliqué (...). Nous devrons le régler sans conduire le pays à la guerre», a déclaré M. Sharon a l’issue d’une réunion du cabinet de sécurité israélien convoquée au lendemain de l’attaque meurtrière contre un barrage militaire à l’ouest de Ramallah dans laquelle six soldats ont été tués. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a toutefois déclaré hier soir à Jérusalem qu’il allait «rencontrer de nouveau et bientôt» les responsables palestiniens avec qui il s’était déjà entretenu le 30 janvier. Il faisait allusion à une rencontre qui avait eu lieu secrètement le 30 janvier dans ses bureaux, à Jérusalem, avec le président du Conseil législatif palestinien, Ahmed Qoreï (Abou Alaa), le numéro deux de l’OLP, Mahmoud Abbas, et le conseiller économique du président Yasser Arafat, Mohammed Rachid. De ses bureaux à Ramallah, où il est confiné depuis le 3 décembre par l’armée israélienne, le président palestinien Yasser Arafat a adopté un ton de défi, affirmant n’avoir pas peur des raids israéliens dont l’un a touché dans la nuit le dortoir de ses gardes du corps à Ramallah. À Gaza, les bâtiments de la sécurité de l’Autorité palestinienne, qui avaient déjà été plusieurs fois la cible de raids israéliens, sont désormais un champ de ruines après des tirs de missiles dans la nuit de mardi à mercredi qui ont achevé leur destruction. «Quel est le danger ? Personne ne peut faire peur au peuple palestinien. Vous pouvez aller le demander à Fares Odeh», a lancé M. Arafat dans une allusion au Palestinien de 13 ans tué par des tirs israéliens à Gaza au début de l’intifada et immortalisé par un photographe français alors qu’il affrontait un char israélien à coups de pierres. Raanan Gissin, porte-parole de M. Sharon, a expliqué que les autorités israéliennes comptaient adapter la tactique de l’armée israélienne à «la situation de terrorisme et de guérilla» à laquelle elle fait face, de manière à lui redonner l’initiative sur le terrain. «Nous sommes dans une confrontation totale, car l’entité palestinienne veut supplanter l’État juif et son chef, Yasser Arafat, cherche l’escalade en sachant qu’il ne peut nous vaincre», a affirmé hier à la radio publique israélienne Zalman Shoval, conseiller diplomatique de M. Sharon. De son côté, le chef du Fateh pour la Cisjordanie Marwan Barghouthi a estimé qu’Israël n’avait d’autre choix que de quitter les territoires palestiniens s’il voulait la fin des opérations armées palestiniennes. «Notre peuple poursuivra sa résistance jusqu’à la fin de l’occupation militaire et jusqu’au départ des colons (israéliens), afin d’assurer sa liberté et de réaliser son indépendance», a indiqué la direction palestinienne dans un communiqué après les bombardements israéliens qui ont tué quinze Palestiniens. Raids à Rafah et Jénine Deux autres Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza alors qu’ils s’apprêtaient à tirer des roquettes en direction du territoire israélien, selon l’armée israélienne. Un autre Palestinien a été tué près du camp de réfugiés de Balata, à Naplouse (Cisjordanie), où les affrontements ont repris dans la soirée. L’armée israélienne a mené des ripostes meurtrières par mer, air et terre dans la bande de Gaza, notamment, à Khan Younès, ses opérations touchant également des objectifs palestiniens à Ramallah et Naplouse, en Cisjordanie. Dans cette dernière ville du nord de la Cisjordanie, neuf Palestiniens ont été tués, dont sept policiers. Dans le même temps, l’armée israélienne a établi des barrages routiers sur les grands axes de Cisjordanie, interdisant toute circulation dans certains secteurs. Le principal axe routier longeant la bande de Gaza a également été tronçonné par trois barrages routiers. Dans la soirée, des avions israéliens F-16 ont bombardé une position de la sécurité palestinienne à Rafah (sud de la bande de Gaza), faisant huit blessés, tandis que des hélicoptères lançaient un autre raid à Jénine (nord de la Cisjordanie), ont indiqué des responsables palestiniens. À Rafah, c’est un bâtiment de la police et des services de sécurité situé en face du quartier général du gouverneur de la ville qui a été visé, ont ajouté les mêmes sources qui ont précisé que huit Palestiniens, dont deux policiers, avaient été blessés. À Jénine, un poste de police a été visé par les hélicoptères israéliens, selon des sources de sécurité, qui n’étaient pas capables de dresser un bilan de cette attaque. Dans le centre de la bande de Gaza, un Israélien a été blessé par des tirs palestiniens près du point de passage de Kissoufim et des soldats ont trouvé des grenades lors d’une opération de recherche dans ce secteur, selon une source militaire israélienne. Ces morts ont porté à 1 259 le nombre de personnes tuées depuis le début de l’intifada, en septembre 2000, dont 962 Palestiniens et 275 Israéliens.
Une explosion de violence sans précédent depuis le début de l’intifada a tué six Israéliens et dix-huit Palestiniens depuis mardi soir, le Premier ministre israélien Ariel Sharon affirmant toutefois hier ne pas vouloir «conduire le pays à la guerre». Selon la radio publique israélienne, M. Sharon va expliquer aujourd’hui sa politique en matière de sécurité aux Israéliens. «Nous...
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