Actualités - CHRONOLOGIE
Faillite - General Electric s’est engagée à donner plus de détails financiers sur ses secteurs d’activités « L’Enronite » oblige les entreprises les plus prestigieuses à plus de transparence
le 21 février 2002 à 00h00
La faillite spectaculaire d’Enron, qui a jeté le doute sur les pratiques comptables aux États-Unis, oblige désormais les entreprises les plus prestigieuses comme IBM et General Electric à ouvrir plus grands leurs livres de comptes. Depuis la mise en redressement judiciaire du courtier en énergie Enron en décembre, après la découverte de manipulations comptables qui ont pris tout le monde par surprise, la suspicion règne en maître. General Electric a beau être l’entreprise la plus admirée des États-Unis selon le magazine Fortune, elle est soumise à la pression comme les autres. Le groupe s’est engagé hier à donner plus de détails financiers sur ses 26 secteurs d’activités, tout en affirmant qu’il avait fait le choix d’une plus grande transparence avant que l’«Enronite» n’infecte la vie des affaires. «Si notre rapport annuel ou trimestriel doit faire le poids de l’annuaire téléphonique de New York, c’est la vie», a plaisanté son PDG Jeffrey Immelt dans le Wall Street Journal. GE est un groupe complexe qui fabrique des ampoules, construit des centrales électriques, des moteurs d’avions et des scanners. Mais c’est surtout GE Capital, le bras financier du groupe (location-vente d’avions, prêts immobiliers, cartes de crédit), que les analystes veulent plus transparent. Les investisseurs, dans le doute, se débarrassent désormais des actions et posent les questions après. Le fait qu’Arthur Andersen, le cabinet d’audit d’Enron, n’ait rien vu ou rien dit des turpitudes du groupe de Houston n’a pas arrangé les choses. Le conglomérat industriel Tyco en a déjà fait les frais. Quelques maladresses et des soupçons – que rien n’est venu fonder pour l’instant – ont suffi à précipiter la société dans la crise. L’action a sombré et la méfiance va coûter au groupe des dizaines de millions de dollars en frais financiers supplémentaires. IBM a également préféré agir. John Joyce, le directeur financier, a indiqué que son groupe donnerait plus de détails sur les revenus tirés de la propriété intellectuelle ou l’impact des investissements dans d’autres entreprises. L’action IBM avait chuté vendredi à Wall Street après un article du New York Times affirmant que le groupe avait utilisé une astuce comptable pour gonfler ses résultats. IBM a démenti. L’«Enronite» n’est pas seule en cause. L’explosion de la bulle Internet et les milliards de dollars partis en fumée à la Bourse ont également attisé la méfiance des investisseurs, endormie un temps par la hausse vertigineuse des actions. Les entreprises de haute technologie ont souvent fait preuve d’une très grande créativité comptable, avec la complicité des analystes de Wall Street, durant l’âge d’or de la bulle Internet, pour compenser l’absence de rentrées d’argent sonnant et trébuchant. Les autorités commencent à réagir. Le 16 janvier, le groupe de casinos du roi de l’immobilier Donald Trump a été le premier condamné par le gendarme américain de la Bourse (SEC) pour utilisation abusive de la comptabilité pro forma. Le pro forma est devenu une sorte de fourre-tout, qui permet aux entreprises d’exclure certaines charges et de se présenter ainsi sous le meilleur jour possible. Ce n’est que dans les documents envoyés à la SEC qu’elles sont obligées de présenter des chiffres plus rigoureux.
La faillite spectaculaire d’Enron, qui a jeté le doute sur les pratiques comptables aux États-Unis, oblige désormais les entreprises les plus prestigieuses comme IBM et General Electric à ouvrir plus grands leurs livres de comptes. Depuis la mise en redressement judiciaire du courtier en énergie Enron en décembre, après la découverte de manipulations comptables qui ont pris tout le...
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