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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Derrière l’humour du Quatuor, une rigueur extrême « Il pleut des cordes » a fait un malheur à Paris(photo)

Derrière l’humour, une rigueur extrême. Le Quatuor, qui a fait un véritable malheur à Paris avec Il pleut des cordes, son avant-dernier spectacle (entre 1996 et 1998, 302 représentations au théâtre du Palais-Royal à guichet fermé) et dans pas mal de villes du monde, a les moyens de son ambition. L’expérience d’abord : la formation existe depuis 22 ans et est en constante évolution. La «pâte humaine» tout de suite après : Laurent Vercambre (violon) et Pierre Ganem (alto), à l’origine du Quatuor, Jean-Claude Camors (violon), qui les a rejoints en 1992, et Jean-Yves Lacombe (violoncelle), de la bande depuis janvier 2001. Les rencontres enfin : l’apport chorégraphique et musical classique de Camors, le travail du metteur en scène Alain Sachs dès 1993 ainsi que les qualités lyriques de Lacombe. L’histoire extraordinaire du Quatuor (il faut le voir pour le croire) commence avec Laurent Vercambre et Pierre Ganem, deux loustics qui sont tombés, vers 20 ans, dans la soupe du «folk» français. «C’était une période où tout était permis en matière de musique», racontent-ils. «Chacun de nous a tâté du violon par l’intermédiaire des airs traditionnels». Entre 1978 et 1980, La Confrérie des Fous, première mouture de la formation, se crée ; elle voulait du grand spectacle en mêlant toutes les formes artistiques : musique, chant, théâtre, humour… Un projet surhumain. Laurent Vercambre et Pierre Ganem, sans lâcher d’un pouce cette ambition, fondent le Quatuor en 1980 : «Le quatuor est la forme parfaite», expliquent-ils. «En plus, une petite structure nous permettait de nous attaquer à tout ce qu’on voulait». Tout ? Avec le Quatuor, ce n’est jamais assez, semble-t-il. Les deux fondateurs, sans formation classique, sont de vrais aspirateurs musicaux et se paient le luxe d’arranger et d’interpréter au violon de la musique folk, bien sûr, mais aussi les Beatles, Jimi Hendrix, la chanson française, des standards de jazz, des airs d’opéra, etc. Enfants de la décennie psychédélique Entre 1980 et 1987, le Quatuor passe doucement «du concert au spectacle», jusqu’à Violons dingues, qui tient l’affiche du Tristan-Bernard avec un franc succès. Même s’ils reconnaissent malicieusement être «plutôt bavards», les membres de l’ensemble sont assez réticents à qualifier leur travail : «Nos spectacles ressemblent à une pièce de théâtre dont le texte est la musique. Tout est sur le mode de l’évocation, le public est libre de voir et d’entendre ce qu’il veut». Liberté d’accord, mais jusqu’à un certain point : si l’intervention des musiciens-comédiens-chanteurs est de mise, la trame, elle, est réglée comme du papier à musique. En 1992, ils créent Il pleut des cordes avec la collaboration d’Alain Sachs, qui assure la mise en scène, principalement axée sur l’éclairage, admirable. «C’est un champion du monde de la faisabilité, assurent-ils. C’est lui qui, d’une certaine manière, a amplifié l’ensemble et qui y a fait entrer et accepter l’idée de comédie musicale». Alors, le Quatuor, qu’est-ce que c’est au juste ? Le tandem gigote sur ses sièges : il n’aime pas beaucoup être enfermé dans des définitions. Enfants de la décennie psychédélique, ils tiennent mordicus à leur liberté et n’acceptent que le carcan du travail de scène. «Quatre musiciens, quatre violons, quatre chaises» (ils viennent avec les leurs pour être sûrs de leur solidité) est une définition en forme de boutade qui leur ressemble : à partir d’un noyau essentiel, place à la création sans aucune limite. Il est donc presque impossible d’évoquer Il pleut des cordes : une heure et demie de spectacle sans entracte, ce soir à 20h30, au Bustan, avec des fous furieux géniaux sur une scène qu’ils ne lâchent pas. Tantôt drôles, tantôt mélancoliques, tantôt virtuoses, tantôt clowns jouant à quatre archets sur un même instrument, les membres du Quatuor bousculent le spectateur, qui en redemande. Un spectacle en représentation unique à ne pas manquer. D.G.
Derrière l’humour, une rigueur extrême. Le Quatuor, qui a fait un véritable malheur à Paris avec Il pleut des cordes, son avant-dernier spectacle (entre 1996 et 1998, 302 représentations au théâtre du Palais-Royal à guichet fermé) et dans pas mal de villes du monde, a les moyens de son ambition. L’expérience d’abord : la formation existe depuis 22 ans et est en constante évolution. La «pâte humaine» tout de suite après : Laurent Vercambre (violon) et Pierre Ganem (alto), à l’origine du Quatuor, Jean-Claude Camors (violon), qui les a rejoints en 1992, et Jean-Yves Lacombe (violoncelle), de la bande depuis janvier 2001. Les rencontres enfin : l’apport chorégraphique et musical classique de Camors, le travail du metteur en scène Alain Sachs dès 1993 ainsi que les qualités lyriques de Lacombe. L’histoire...