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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL D’AL-BUSTAN L’Orchestre de chambre de Prague : élégant mélange et sève folklorique(photo)

La soirée d’ouverture de la neuvième édition du Festival d’al-Bustan était placée sous le signe de Prague. Avec un programme riche et battant pavillon des couleurs tchèques, les festivaliers s’étaient embarqués pour une délicieuse traversée sur les flots de la Vltava à l’ombre du château du Hradcany, «shloss» mythique qui a certainement marqué l’imagination féconde d’un Kafka... Au menu (révélant une certaine musique peu connue de notre auditoire et confirmant une autre appréciée déjà de notre public si prompt à applaudir même entre deux mouvements !) des partitions de différents compositeurs profondément tchèques ou profondément «enfants» de Prague. Aux pupitres donc des pages de Benda, Martinu, Kukal, Mozart et Dvorak. Premières mesures, très Siècle des Lumières, avec la Symphonie n°7 de Jiri Antonin Benda. Entre atmosphère de cour et rigueur classique, trois mouvements alternant vivacité, langueur et rêverie. Entre deux souffles, tendresse d’un violon et présence de deux flûtes aux contrastes de timbres remarquables. Élève de Roussel, Boshuslav Martinu prend le relais avec une sérénade (n°2) composée en 1932 et où deux violons et une viole offrent, par-delà toute expression classique, toute la tendresse d’un certain esprit folklorique tchèque. Et clôture de la première partie, un musicien contemporain, aux accents bien modernes : Ondrej Kukal. Discret morceau de bravoure pour ce «clarinettino», un concertino pour clarinette et cordes (op 11) où la musique du vent est domptée et restituée dans ses murmures et ses violences. Lyrisme d’abord mesuré puis rythmes accélérés pour cette œuvre aux préoccupations très actuelles dans ses angoisses et sa gravité, avant de reprendre le thème initial pour boucler la ronde. Après l’entracte, place aux «enfants» de Prague. Tout d’abord au plus célèbre et génial de tous, lui qu’affectionnait particulièrement le public de la capitale tchèque : Mozart. À quatorze ans, il avait déjà écrit cette œuvre magnifique. On parle de cette symphonie n°11 donnée ici et qu’on écoute comme transporté sur un nuage. Peu importe la controverse qui continue d’opposer les puristes d’une inspiration précoce, toujours est-il que pour une exceptionnelle élégance (le génie du maître de Salzbourg a pulvérisé la notion d’âge et de temps !), demeurent cette mélodie aimable et aisée, ces modulations spontanées, cette grâce aérienne. Sensation de plénitude et de joie, c’est déjà le «trademark» mozartien ! Pour terminer, du Dvorak. Homme de la terre, nationaliste, Dvorak s’est efforcé, à sa manière, d’imposer au monde la musique de son pays, mais plutôt traditionaliste et classique, il ne lui ouvrit pas la voie des formes nouvelles. On l’écoute ici dans cette Suite Tchèque composée en 1879, début de la période dite «slave» de celui qui allait s’imposer partout (et surtout à New York) avec sa Symphonie du Nouveau-Monde. Cinq mouvements (prélude, polka, menuet, romance, finale) pour dire toute la richesse insoupçonnée d’une musique de chambre dont les surprises n’ont d’égal que la découverte d’une œuvre en apparence mineure mais parcourue sans nul doute d’une sève folklorique enivrante… Salves d’applaudissements d’un public nombreux et conquis, généreusement gratifié d’un bis. Edgar DAVIDIAN
La soirée d’ouverture de la neuvième édition du Festival d’al-Bustan était placée sous le signe de Prague. Avec un programme riche et battant pavillon des couleurs tchèques, les festivaliers s’étaient embarqués pour une délicieuse traversée sur les flots de la Vltava à l’ombre du château du Hradcany, «shloss» mythique qui a certainement marqué l’imagination féconde d’un Kafka... Au menu (révélant une certaine musique peu connue de notre auditoire et confirmant une autre appréciée déjà de notre public si prompt à applaudir même entre deux mouvements !) des partitions de différents compositeurs profondément tchèques ou profondément «enfants» de Prague. Aux pupitres donc des pages de Benda, Martinu, Kukal, Mozart et Dvorak. Premières mesures, très Siècle des Lumières, avec la Symphonie n°7 de...