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Actualités - CHRONOLOGIE

VOYAGES - Grâce au paquebot « The World », posséder une maison dans plus de cent pays Un « pied-à-terre » en mer (PHOTO)

Déambuler sur la croisette de Cannes au milieu des stars, chanter «O Sole Mio» du haut d’un mastodonte de 43 000 tonnes à Venise, puis passer le réveillon à Honolulu, c’est désormais possible sans quitter son domicile, moyennant quelques millions de dollars, le prix d’un appartement à bord du World, paquebot pour nantis du monde entier. «La grande différence entre ce bateau et les autres navires pour passagers, c’est que sur les autres bateaux, les gens sont en vacances», explique Ola Harsheim, affublé du titre très peu modeste de «capitaine du monde». «Sur ce bateau, ils sont appelés à vivre suivant un style de vie différent, fait sur mesure», poursuit l’officier. Plus lourd que le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle, le World, qui vient d’être présenté à la presse, abrite 110 appartements de luxe que les propriétaires pourront occuper selon leur bon vouloir, embarquant ou débarquant au gré des nombreuses escales que le navire effectuera lors de son périple continuel sur toutes les mers de la planète. Construit dans les chantiers navals norvégiens de Fosen, près de Trondheim, ce bateau de luxe mesure 194,7 mètres de longueur, 22 mètres de hauteur et près de 30 mètres de largeur. 20 000 dollars le mètre carré «Visitez le monde depuis chez vous», «Possédez une maison dans plus de cent pays» : ces slogans de l’armateur ResidenSea, à l’origine du projet qui a coûté au total 380 millions de dollars, vont donc devenir une réalité pour une poignée de multimillionnaires qui commenceront à prendre leurs quartiers le 6 mars. Puis, le navire mettra le cap sur Hambourg et Londres, avant d’entamer sa première traversée de l’Atlantique. Après, ce sera pêle-mêle Lisbonne, Dubrovnik, Cannes pour le festival, Monte-Carlo pour le Grand Prix de Formule 1, Bordeaux pour une visite des terres viticoles, les fjords norvégiens, Saint-Pétersbourg, Reykjavik, les Caraïbes, Acapulco... Mais le passeport coûte cher : vendus entre 2,2 et 7,5 millions de dollars, les appartements, d’une superficie comprise entre 102 et 301 mètres carrés, reviennent à pas moins de 20 000 dollars le mètre carré. Sans compter les coûts annuels d’entretien, qui représentent entre 5 et 6 % du prix d’achat. En retour, les nantis du World disposeront d’un «pied-à-terre» avec vue sur la mer, jacuzzi sur la terrasse privée, cuisine personnelle complètement équipée – c’est une première pour un navire pour passagers – et services de chambre. Armé par un équipage de 320 personnes – du simple matelot au médecin en passant par les masseuses, les pompiers, les agents de sécurité, les animateurs –, le navire compte 88 suites à louer pour accueillir ses invités, deux piscines, quatre restaurants, une épicerie fine, un court de tennis, une discothèque, une librairie, un mini-terrain de golf et une plate-forme pour hélicoptère. Identité tenue secrète En si bonne compagnie, pas question évidemment de se promener dans les corridors en short fluo. Un code de bonne conduite sera scrupuleusement appliqué par la copropriété. «On ne pourra pas étendre son linge sur le balcon. La façade du bateau ne doit pas ressembler à un immeuble de Hong Kong ou de Shanghai», souligne le capitaine Harsheim. Pour l’heure, seuls 80 appartements sur 110 ont été vendus, les attentats du 11 septembre et la déprime économique qui s’en est suivie ayant dissuadé certains acheteurs. La copropriété n’a accueilli en son sein aucun grand nom du sport ou du show business, à dessein, dit-on, car cela lui permet d’échapper aux yeux indiscrets des paparazzi. L’identité de ces millionnaires au pied marin est de toute façon tenue secrète. «Ce sont des entrepreneurs de la première génération qui ont réussi, qui savent ce que vaut un franc», note Frédy Dellis, directeur général de ResidenSea. «Ils ont environ 55 ans et certaines affinités avec la mer. Il s’agit d’une communauté très résidentielle et je dirai même familiale», précise-t-il. Leur origine géographique ? Ils sont à 40 % Américains, 50 % Européens et 10 % Asiatiques ou originaires du Moyen-Orient. Leur destination ? Le monde...
Déambuler sur la croisette de Cannes au milieu des stars, chanter «O Sole Mio» du haut d’un mastodonte de 43 000 tonnes à Venise, puis passer le réveillon à Honolulu, c’est désormais possible sans quitter son domicile, moyennant quelques millions de dollars, le prix d’un appartement à bord du World, paquebot pour nantis du monde entier. «La grande différence entre ce bateau et les autres navires pour passagers, c’est que sur les autres bateaux, les gens sont en vacances», explique Ola Harsheim, affublé du titre très peu modeste de «capitaine du monde». «Sur ce bateau, ils sont appelés à vivre suivant un style de vie différent, fait sur mesure», poursuit l’officier. Plus lourd que le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle, le World, qui vient d’être présenté à la presse, abrite 110...