Actualités - CHRONOLOGIE
JO 2002 - Organisation sans faille et compétition de haut niveau pour le 19e rendez-vous olympique à Salt Lake City Beaux jeux, vilain scandale (PHOTO)
le 25 février 2002 à 00h00
L’organisation presque sans faille et les compétitions de haut niveau ont présidé aux 19es Jeux olympiques de Salt Lake City entachés toutefois par le scandale du patinage artistique. Les organisateurs américains, s’appuyant sur un budget (record) de 1,9 milliard de dollars, ont réussi des Jeux dépassant leurs espérances, à l’exemple de la billetterie qui a franchi pour la première fois de l’histoire des Jeux d’hiver la barre des 90 % ventes. Les craintes affichées dans des domaines comme le transport se sont rapidement dissipées, laissant place à un ballet de bus parfaitement orchestré. Les manifestations annoncées par diverses organisations n’ont en rien gêné le déroulement des Jeux. Même la météo fut particulièrement clémente. Hormis quelques rafales de vent à l’origine de deux reports (saut à skis et descente dames), sans grande incidence sur la quinzaine, Salt Lake City a vécu sous le ciel bleu et le soleil, les quelques flocons n’apportant qu’une plus belle touche au tableau. La sécurité, renforcée à coups de millions de dollars après le 11 septembre, fut aussi visible, stricte et pointilleuse qu’annoncée, sans jamais toutefois peser sur la patience des spectateurs. Même ceux venus à la cérémonie d’ouverture présidée par le président George W. Bush et à laquelle a été invitée la bannière étoilée ayant survécu aux attentats terroristes sur les ruines du World Trade Center. Les compétitions, organisées dans des patinoires et sur des sites parfaitement préparés pour l’occasion, ont couronné des champions d’exception, certains réussissant l’exploit d’enchaîner les succès durant la quinzaine. Quatu’or Trois d’entre eux ont quitté l’Utah couverts d’or : le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, quadruple lauréat du biathlon, le Finlandais Samppa Lajunen, trois fois sur la plus haute marche du podium du combiné nordique, et la Croate Janica Kostelic, quadruple médaillée de ski alpin, dont 3 pépites d’or. L’Espagnol Johann Muelhegg a longtemps figuré à leur côté avec trois victoires en ski de fond. Mais il a été pris pour dopage. Le premier cas détecté aux JO d’hiver depuis 14 ans. Les trouble-fêtes ont aussi apporté leur lot de surprises, sur la neige et la glace comme dans les airs. Le Suisse Ammann qui a volé plus loin que les favoris allemand et polonais pour réaliser le doublé en sauts à skis et faire découvrir au monde sa bouille à la Harry Potter. La Française Carole Montillet, elle, a damé le pion des spécialistes autrichiennes et italiennes de descente, apportant du baume au cœur à une équipe encore marquée par le décès de Régine Cavagnoud. L’Américaine Sarah Hughes, ballerine de la glace, a du haut de ses 16 ans ruiné les espoirs de sa compatriote Michelle Kwan et de la Russe Irina Slutskaya, ses aînées pourtant promises à mieux. Quant à l’Australien Steve Bradbury, spécialiste de short-track venu des Antipodes, il a apporté une note de fraîcheur en glissant paisiblement vers l’or du 1 000 m, alors que les favoris, empêtrés dans les chutes, rampaient vers les accessits. Le patineur russe Alexei Yagudin, pour sa part, a éclaboussé de son talent artistique et technique l’épreuve masculine, au point d’être le seul champion incontesté des épreuves de patinage artistique. « Skate-gate » Car c’est de la glace qu’est venu le scandale, mot qui était déjà collé à Salt Lake City depuis l’obtention des Jeux grâce à des pratiques douteuses auprès de membres du CIO, affaire révélée en 1998. Quatre ans plus tard, le scandale a fait sa réapparition dès le premier verdict du patinage artistique, cette épreuve de couples couronnant les Russes Berezhenaya-Sikharulidze aux dépens des Canadiens Salé-Pelletier. Le verdict très serré et une poignée de déclarations à chaud de la juge française Marie-Reine Le Gougne, laissant penser à un arrangement, ont mis le feu aux poudres. Usant de toute sa puissance, la presse nord-américaine a intimidé les hautes instances de l’olympisme qui, elle-même, a bousculé la direction du patinage mondial, jusqu’à offrir aux Canadiens une deuxième médaille d’or. Le remue-ménage généré par ce «skate-gate» n’aura cependant pas eu que des effets négatifs. Il a en effet accéléré le processus de réformes de la cotation qui doit apporter plus d’objectivité et réduire les possibilités de collusion. Mais, précédent historique, l’affaire des deux médailles d’or a ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés d’autres contestaires. À l’image de la Corée du Sud. Irrités par la disqualification de son vainqueur en short-track au profit d’un Américain et poussés par une réaction très virulente venue du pays du Matin Calme, les dirigeants sud-coréens ont réclamé justice et même laissé planer l’ombre d’un boycottage de la cérémonie d’ouverture, idée finalement abandonnée. C’est la Russie qui a jeté un vrai coup de froid en évoquant la possibilité d’un retrait des Jeux pour exprimer son mécontentement face à ce qu’elle considérait comme un traitement «subjectif» envers ses athlètes. La colère russe est montée d’un cran lorsque ses fondeuses furent privées du relais 4x5 km en raison d’un test sanguin anormal d’une des relayeuses. Trop c’est trop, semblaient dire les dirigeants russes, déçus par des résultats médiocres et réclamant plus de respect de la part de l’Amérique. Mais la guerre froide n’a pas eu lieu, laissant l’olympisme et son président, Jacques Rogge, fermer ce 19e chapitre et préparer le suivant, prévu en 2006, à Turin. 30 km classique : victoire de Lazutina La Russe Larissa Lazutina a remporté la médaille d’or du 30 km classique, hier, sur le site de Soldier Hollow, devant les Italiennes Gabriella Paruzzi et Stefania Belmondo. Lazutina, 36 ans, a mené de bout en bout la course disputée sous la neige. Elle a été en tête à chaque temps intermédiaire pour s’imposer dans le temps total de 1 heure 29 min et 9 sec devant Gabriella Paruzzi, 32 ans, à 1 min 48 sec 1/10. L’Italienne Stefania Belmondo, 32 ans, victorieuse de l’épreuve 15 km libre départ en ligne aux JO-2002, a pris la troisième place à 1 min 52 sec 6/10 de Lazutina, vice-championne olympique de la poursuite et du 15 km départ en ligne.
L’organisation presque sans faille et les compétitions de haut niveau ont présidé aux 19es Jeux olympiques de Salt Lake City entachés toutefois par le scandale du patinage artistique. Les organisateurs américains, s’appuyant sur un budget (record) de 1,9 milliard de dollars, ont réussi des Jeux dépassant leurs espérances, à l’exemple de la billetterie qui a franchi pour la première fois de l’histoire des Jeux d’hiver la barre des 90 % ventes. Les craintes affichées dans des domaines comme le transport se sont rapidement dissipées, laissant place à un ballet de bus parfaitement orchestré. Les manifestations annoncées par diverses organisations n’ont en rien gêné le déroulement des Jeux. Même la météo fut particulièrement clémente. Hormis quelques rafales de vent à l’origine de deux reports (saut à...