Actualités - CHRONOLOGIE
Sommet de Stockholm - La famille politique de gauche ébranlée par la droite L’« internationale progressiste » fait le point (PHOTO)
le 25 février 2002 à 00h00
Le «sommet progressiste», qui a réuni, vendredi soir et samedi à Stockholm, onze chefs d’État et de gouvernement de centre-gauche, leur a permis de faire le point sur l’état du monde, mais aussi sur celui de leur propre famille politique, fortement menacée par les droites ces derniers mois. Dans la capitale suédoise, les onze dirigeants ont pu échanger leurs vues et «partager leurs expériences», dans un contexte d’affaiblissement des démocraties chrétiennes – leurs adversaires traditionnels – qui a favorisé à droite le succès croissant de courants populistes, voire xénophobes. Les «progressistes», ou «modernisateurs», s’intéressent ainsi particulièrement à trois sujets majeurs : l’éducation, l’intégration des immigrés et la modernisation de services publics qui doivent rester de qualité. «La plupart des gens qui gagnent des élections gagnent sur les sujets dont nous avons parlé», a reconnu le Premier ministre britannique Tony Blair. Effectivement, deux bastions historiques de la social-démocratie en Europe, la Norvège et le Danemark, sont tombés l’automne dernier sur ces problèmes, selon les politologues locaux. Ces échecs, précédés par le cas similaire de l’Autriche, et l’absence à Stockholm de deux des piliers des réunions précédentes – Florence (Italie) en novembre 1999 et Berlin en juin 2000 –, l’Américain Bill Clinton et l’Italien Massimo D’Alema, ont même pu peser sur la sérénité du sommet, d’autant que certains de ses acteurs, français, allemand, portugais ou suédois, pourraient ne plus être présents, pour cause d’élections cette année, à la prochaine édition, annoncée pour 2003 à Londres. Ces échecs sont une raison de plus pour renforcer l’internationale progressiste et se mettre au travail, selon un Tony Blair qui ne s’est pas privé de faire remarquer que lui avait été réélu, et bien réélu. Assez bizarrement, ce club de dirigeants se définit plus par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est. Quand le Premier ministre français, Lionel Jospin, évoque «la gauche ou le centre-gauche», son homologue canadien Jean Chrétien, tout comme Tony Blair, parle de centre et centre-gauche... Les «progressites ont tous marqué leur différence réelle avec la droite, avec les forces conservatrices dans leur pays», a noté M. Jospin. «Nous sommes des hommes politiques, nous croyons en la politique. Nous croyons que des gouvernements peuvent faire changer les choses», a résumé le Premier ministre suédois, Goeran Persson, l’hôte du sommet. Les onze responsables, se désignant volontiers comme «internationalistes», ont également profité du sommet de Stockholm pour faire le point sur les problèmes de la planète, notant que «la mondialisation a besoin d’être accompagnée d’actions politiques conjointes de la part des gouvernements pour s’attaquer aux problèmes pressants du développement, de la sécurité et de l’environnement». S’ils approuvent la «guerre contre le terrorisme» menée par les États-Unis suite aux attentats du 11 septembre, ils jugent qu’elle ne peut être que militaire et doit être accompagnée d’une lutte efficace contre ses causes. Les dirigeants ont notamment écrit au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et au président palestinien, Yasser Arafat, pour les inciter à reprendre le dialogue, et ils ont chargé Bill Clinton d’une mission sur le développement en Afrique. Le sommet de Stockholm réunissait également le président sud-africain, Thabo Mbeki (qui n’a assisté qu’au dîner d’ouverture vendredi soir), le chancelier allemand, Gerhard Schröder, le président brésilien, Fernando Cardoso, le président chilien, Ricardo Lagos, le Premier ministre néo-zélandais, Helen Clark, le président polonais, Aleksander Kwasniewski, et le Premier ministre portugais, Antonio Guterres.
Le «sommet progressiste», qui a réuni, vendredi soir et samedi à Stockholm, onze chefs d’État et de gouvernement de centre-gauche, leur a permis de faire le point sur l’état du monde, mais aussi sur celui de leur propre famille politique, fortement menacée par les droites ces derniers mois. Dans la capitale suédoise, les onze dirigeants ont pu échanger leurs vues et «partager leurs expériences», dans un contexte d’affaiblissement des démocraties chrétiennes – leurs adversaires traditionnels – qui a favorisé à droite le succès croissant de courants populistes, voire xénophobes. Les «progressistes», ou «modernisateurs», s’intéressent ainsi particulièrement à trois sujets majeurs : l’éducation, l’intégration des immigrés et la modernisation de services publics qui doivent rester de qualité. «La...