Actualités - CHRONOLOGIE
Guerre antiterroriste, crise au P-O, relations avec la Chine et l’UE… Les dossiers chauds s’accumulent pour la diplomatie américaine
le 25 février 2002 à 00h00
Treize mois après son arrivée au pouvoir, le président George W. Bush est aux prises avec un nombre croissant de dossiers internationaux brûlants, mais la polémique sur «l’axe du mal» et les critiques des Européens montrent que son langage souvent abrupt a du mal à passer à l’étranger, même chez les plus proches alliés de Washington. Élu avec la réputation d’être peu versé dans les affaires du monde, M. Bush, qui revient d’une tournée en Asie avant de se rendre le mois prochain en Amérique du Sud puis en mai à Moscou, ne passe aujourd’hui pratiquement plus une journée sans faire une intervention à caractère international. «Cette Administration s’est mise en place, en particulier la Maison-Blanche, avec pour slogan “Ne rien faire comme du temps de Bill Clinton”», jugé trop internationaliste, relève Lee Feinstein, spécialiste de politique étrangère à la fondation Carnegie. Toutefois, «la réalité commence à s’imposer, et l’Administration prend conscience qu’elle doit s’engager davantage. On commence à le voir pour la Chine, il faut espérer que cela sera aussi vrai pour le Proche-Orient», relève-t-il. Les mois à venir s’annoncent chargés pour M. Bush et son secrétaire d’État Colin Powell, qui vont devoir continuer de retrousser leurs manches pour affronter un nombre exceptionnel de crises régionales et de négociations internationales. La poursuite de la guerre contre le terrorisme à travers le monde reste la priorité affichée, mais les négociations de désarmement avec la Russie, la consolidation du rapprochement avec la Chine ou encore l’élargissement de l’Otan ont également des implications capitales pour l’équilibre mondial. L’effondrement des processus de paix au Proche-Orient, en Colombie et au Soudan, des régions explosives où Washington détient un rôle-clé, posent également des défis majeurs pour la diplomatie américaine sur trois continents différents. Le meurtre du journaliste américain Daniel Pearl au Pakistan est brutalement venu rappeler aux Américains que les extrémistes islamistes n’avaient pas dit leur dernier mot, malgré l’offensive planétaire contre leurs réseaux dirigée par les États-Unis. En Afghanistan, la fragilité du gouvernement intérimaire de Hamid Karzaï face aux seigneurs de la guerre locaux pose également problème aux États-Unis, loin d’avoir achevé leur traque des responsables des attentats du 11 septembre dans ce pays toujours instable. Washington doit également préciser sa stratégie vis-à-vis de l’Irak, après avoir affirmé que «toutes les options» étaient à l’étude pour amener Saddam Hussein à accepter un retour des inspecteurs internationaux chargés de vérifier son désarmement. L’accumulation de ces dossiers se double toutefois d’une difficulté manifeste à trouver le ton juste vis-à-vis du reste du monde, relèvent des analystes américains et des diplomates à Washington. Les propos de M. Bush contre «l’axe du mal» Irak-Iran-Corée du Nord ont rallumé les inquiétudes, en particulier chez les Européens, face à la politique trop «unilatérale» des États-Unis, mal éteintes depuis la virulente polémique l’an dernier sur le rejet par Washington du protocole de Kyoto sur le réchauffement planétaire. Le discours fracassant de M. Bush, «prononcé sur un ton agressif, a choqué les opinions européennes. Il y a une crainte que les États-Unis se laissent entraîner dans une aventure militaire après l’Afghanistan, sans que leurs alliés ne soient écoutés», relève un diplomate européen. «Certaines critiques initiales contre l’Administration étaient quelque peu exagérées, mais je pense que beaucoup de ses instincts fondamentaux restent inchangés», relève pour sa part Michael O’Hanlon, spécialiste de politique internationale à l’Institut Brookings.
Treize mois après son arrivée au pouvoir, le président George W. Bush est aux prises avec un nombre croissant de dossiers internationaux brûlants, mais la polémique sur «l’axe du mal» et les critiques des Européens montrent que son langage souvent abrupt a du mal à passer à l’étranger, même chez les plus proches alliés de Washington. Élu avec la réputation d’être peu versé dans les affaires du monde, M. Bush, qui revient d’une tournée en Asie avant de se rendre le mois prochain en Amérique du Sud puis en mai à Moscou, ne passe aujourd’hui pratiquement plus une journée sans faire une intervention à caractère international. «Cette Administration s’est mise en place, en particulier la Maison-Blanche, avec pour slogan “Ne rien faire comme du temps de Bill Clinton”», jugé trop internationaliste,...