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Actualités - CHRONOLOGIE

ENTREPRISES « Big is beautiful » : quand un groupe étranger veut recruter au Japon

Même dans une période de grave crise économique comme celle que traverse le Japon, un groupe étranger recrutera plus facilement s’il s’appelle Ford, Philips ou Carrefour que s’il est dynamique mais petit et actif dans un domaine peu «sexy». «Au Japon, bien plus qu’ailleurs, “big is beautiful” (ce qui est grand est beau). Nous apprécierions si les Japonais ne regardaient pas seulement la taille des compagnies», déplore Jérôme Partos, patron de SCETI, importateur français d’aliments biologiques, de remontées mécaniques et équipements médicaux, dont les effectifs ont doublé en cinq ans à 60 personnes. Son entreprise et une trentaine d’autres dont Pfizer, Costco, Ernst and Young, Manulife et des firmes nippones aux mains de capitaux étrangers comme Nissan et Shinsei Bank participeront le 2 mars à la foire internationale annuelle de l’emploi, organisée par les Chambres de commerce des principaux pays européens et l’American Chamber of Commerce. «Il y a plus de 500 groupes allemands au Japon et beaucoup sont leaders mondiaux dans leur domaine mais l’une de leurs difficultés est l’embauche quand le nom de la compagnie n’est pas connu», renchérit Norbert Schultes, vice-directeur exécutif de la Chambre de commerce allemande au Japon. Pourtant la situation du marché du travail est tout sauf rose : les colosses japonais y compris dans l’électronique ou les télécoms, très prisés des jeunes diplômés, suppriment des emplois en masse. À 5,6 %, le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé depuis 50 ans. À peine 70 % des 253 000 jeunes Japonais qui sortiront du lycée fin mars auront un travail alors qu’il y a quelques années, ils trouvaient un emploi avant d’avoir passé leurs examens. Inquiète, la ministre de l’Éducation, Atsuko Toyama, a lancé le 14 février un appel à l’association des dirigeants d’entreprise Keizai Doyukai pour «augmenter les chances d’embauche». La détérioration de l’économie a rendu les jeunes mais aussi les cadres en milieu de carrière moins réticents qu’autrefois face au grand saut vers la compagnie étrangère. «Il y a cinq ans, un bon candidat allait vers une société japonaise puis, s’il était refoulé, il cherchait un travail dans un groupe étranger. Ce n’est plus le cas», selon M. Partos. Lorsque le géant américain de la vente en gros Costco s’est lancé à l’assaut du marché japonais en 1999, en ouvrant un premier entrepôt à Fukuoka, Ken Theriault le patron de la filiale japonaise se souvient qu’il lui a été «très difficile de recruter parce que personne ne nous connaissait». Le groupe a ouvert fin 2000 un deuxième site à Makuhari près de Tokyo et en prévoit un autre à Machida toujours près de la capitale, en septembre 2002. «Nous recevons bien plus de CV qu’au début mais pas assez pour nos besoins. Nous avons 500 employés et nous allons multiplier ce chiffre par deux d’ici à la fin de l’année», a dit M. Theriault, en disant beaucoup compter sur la foire. Pour Nissan, la «job fair» a été un outil de recrutement très utile ces trois dernières années alors que le groupe était en pleine restructuration et que beaucoup d’esprits sceptiques doutaient de sa capacité à se redresser, ce qui pesait sur son image. «Les choses s’améliorent même si l’image n’est pas encore au top ni aussi bonne que celle de Toyota mais de toute façon l’automobile n’a pas une aura aussi positive que des groupes comme Hitachi ou Sony qui sont pourtant en train de délocaliser de plus en plus vers la Chine», a confié à l’AFP Bernard Long, vice-président du groupe en charge des relations humaines. Nissan, Costco ou SCETI ont en commun de tous chercher des gens motivés, facilement adaptables et avec une ouverture mondiale. Pour élargir son spectre, Nissan a été recruter de jeunes talents japonais passés par les universités américaines dans les foires du travail de Boston et de San Francisco.
Même dans une période de grave crise économique comme celle que traverse le Japon, un groupe étranger recrutera plus facilement s’il s’appelle Ford, Philips ou Carrefour que s’il est dynamique mais petit et actif dans un domaine peu «sexy». «Au Japon, bien plus qu’ailleurs, “big is beautiful” (ce qui est grand est beau). Nous apprécierions si les Japonais ne regardaient pas seulement la taille des compagnies», déplore Jérôme Partos, patron de SCETI, importateur français d’aliments biologiques, de remontées mécaniques et équipements médicaux, dont les effectifs ont doublé en cinq ans à 60 personnes. Son entreprise et une trentaine d’autres dont Pfizer, Costco, Ernst and Young, Manulife et des firmes nippones aux mains de capitaux étrangers comme Nissan et Shinsei Bank participeront le 2 mars à la foire...