Les Pays-Bas, l’Irlande et la France ont anticipé la fin de leur monnaie

Dans l’indifférence ou avec un peu d’émotion, trois pays – les Pays-Bas, l’Irlande et la France – ont anticipé la date butoir du 28 février et ont déjà abandonné leur monnaie nationale. Ils ont ainsi précédé leurs neuf partenaires qui mettront fin, jeudi à minuit, à la double circulation entre monnaies nationales et euro. Il s’agit de la Belgique, du Luxembourg, de l’Autriche, de l’Italie, de la Finlande, de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et de l’Allemagne. L’Allemagne avait officiellement opté pour un «big-bang», c’est-à-dire que le deutschemark n’a officiellement plus cours légal depuis le 1er janvier, jour de l’introduction des pièces et des billets en euros. Mais les commerçants ont continué de l’accepter et avaient prévenu qu’ils le feraient jusqu’au 28 février. Les Pays-Bas avaient été les premiers à achever leur basculement à l’euro, le 27 janvier à minuit. La presse avait elle-même remarqué que l’adieu à la monnaie, le florin, frappé pour la première fois en 1329, n’avait suscité «ni émotion ni larmes chez les Néerlandais». Moins ancienne, puisque née en 1927, mais symbole de l’indépendance du pays, la livre ou punt irlandaise a tiré sa révérence le 9 février, dans des circonstances similaires : peu d’émotion, presque de l’indifférence. La France, enfin, a enterré le franc le 17 février. En donnant un peu de retentissement à l’événement, les dirigeants et la presse ont donné l’impression de ressentir une pointe de nostalgie. Le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, a confessé une «très grande émotion», tandis que le Premier ministre Lionel Jospin et le ministre des Finances Laurent Fabius ont participé à une petite cérémonie d’adieux.