Javier Solana, ancien secrétaire général de l’Otan et actuel porte-parole de la politique étrangère européenne, a invité hier les Quinze à mettre en sourdine leurs critiques de la nouvelle diplomatie américaine dans le monde. «La relation entre les États-Unis et l’Union européenne est cruciale et il ne faut pas que nous jouions avec cette relation, pas plus d’ailleurs que les États-Unis», a déclaré l’ex-ministre des Affaires étrangères espagnol. «Il faut faire le maximum (...) pour conserver en public un ton modéré (...) Il faut se dire la vérité entre amis, mais nous ne sommes pas obligés de le dire avec un mégaphone», a-t-il fait valoir, critiquant de façon à peine voilée le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine. Le récent discours de George Bush sur l’état de l’Union, lors duquel celui-ci a fait état d’un «axe du mal», et les mises en gardes à Bagdad et à Téhéran qui ont suivi avaient suscité de sérieuses réserves de la part de Védrine, mais aussi d’autres responsables européens, tous rabroués par Bush et son entourage. Le chef de la diplomatie française a dénoncé le «simplisme» américain dans les relations internationales ; son homologue allemand Joschka Fischer a souligné que les alliés n’étaient pas des satellites et le commissaire européen au Affaires extérieures, le Britannique Chris Patten, a stigmatisé le zèle «unilatéraliste» de Washington. «Il ne faut pas s’accrocher à la terminologie. Il faut que nous soyons un peu plus subtils. Je ne crois pas que les États-Unis soient simplistes. Ce sont des gens raffinés. Ils ont beaucoup réfléchi à tout cela», a estimé Solana hier matin lors d’une intervention devant le Centre pour la réforme européenne. Selon Solana, il est exact que l’Europe et les États-Unis ont une perception différence de la menace terroriste après les attentats du 11 septembre, mais le Vieux Continent devrait faire un effort pour mieux comprendre le traumatisme causé par ceux-ci à l’Amérique.
Javier Solana, ancien secrétaire général de l’Otan et actuel porte-parole de la politique étrangère européenne, a invité hier les Quinze à mettre en sourdine leurs critiques de la nouvelle diplomatie américaine dans le monde. «La relation entre les États-Unis et l’Union européenne est cruciale et il ne faut pas que nous jouions avec cette relation, pas plus d’ailleurs que les...
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