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Actualités - CHRONOLOGIE

L’organisation d’un rendez-vous avec Poutine pourrait être la cause de l’incident diplomatique Le report de la visite de Kharazi à Moscou, un accroc dans les relations Iran-Russie

Le report sine die de la visite très attendue du chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharazi à Moscou constitue un accroc dans les relations entre la Russie et l’Iran, accusé de faire partie de «l’axe du mal» par Washington. «En raison du manque de coordination intervenu au sujet du programme des rencontres de M. Kharazi à Moscou, la visite a été reportée à une date ultérieure», a annoncé hier en fin de matinée un communiqué du ministère des Affaires étrangères, faisant ainsi endosser implicitement la responsabilité de cet incident à Moscou. L’organisation, peut-être la non-confirmation, du rendez-vous avec le président Vladimir Poutine pourrait être l’explication de cet incident diplomatique, selon les milieux politiques iraniens. Le ministère russe des Affaires étrangères s’est pour sa part contenté d’indiquer hier que le report de la visite était dû «à la nécessité de mise au point concernant certaines questions de coopération bilatérale». Interrogé par une radio publique russe, le porte-parole du ministère Alexandre Iakovenko n’a pas précisé de quelles questions il s’agissait. Cette visite très attendue, «préparée de longue date» selon le ministère des Affaires étrangères, entre deux pays qui ont des relations politiques et économiques anciennes et solides, survient au plus fort des accusations américaines contre l’Iran. Le 29 janvier, le président George W. Bush avait classé l’Iran, avec qui les États-Unis n’ont pas de relations diplomatiques, comme un pays de l’«axe du mal», avec l’Irak et la Corée du Nord, l’accusant de vouloir «exporter le terrorisme» et de se doter d’armes de destruction massives. Ces accusations, rejetées avec force par l’Iran, qui estime être ainsi pénalisé pour son soutien à l’intifada palestinienne, se sont multipliées depuis lors. Lundi, M. Kharazi a accusé en retour Washington de vouloir exercer une «dictature mondiale». Il a, à plusieurs reprises dans le passé, rejeté une autre accusation, celle de vouloir «déstabiliser» l’Afghanistan et de «protéger» des membres d’el-Qaëda. Mais les accusations américaines n’ont pas été approuvées par Moscou, dont le chef de la diplomatie Igor Ivanov a annoncé que la Russie continuerait d’entretenir des relations «normales» avec l’Iran. Les États-Unis et Israël ont également fait pression sur Moscou pour qu’elle cesse sa coopération avec l’Iran pour la construction de la centrale nucléaire de Bouchehr (sud). Tant Téhéran que Moscou insistent sur le fait que cette centrale est destinée à des «fins pacifiques» et est contrôlée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). «Nul ne sait encore pourquoi exactement la visite est reportée. Ce qui est sûr, c’est qu’elle était importante pour l’Iran, qui cherche à desserrer l’étau américain et veut développer ses relations avec la Russie, l’Union européenne et la Chine», explique un diplomate occidental. Dans un entretien hier avec le quotidien réformateur Iran News, l’influent député réformateur Mohammad Kianouch-Rad, membre de la commission des Affaires étrangères, soulignait que cette visite était «rendue encore plus cruciale» en raison «des accusations grandissantes» des États-Unis. «Le contenu des entretiens était très important, notamment la question de l’Afghanistan, où les deux pays ont soutenu ensemble l’Alliance du Nord, les relations bilatérales et les menaces américaines sur l’Irak et l’Iran, sujet sur lequel a priori les deux pays ont des positions communes», explique le politologue Iradj Rachti. «Les États-Unis n’aiment pas les ventes d’armes russes à l’Iran, la coopération nucléaire, et ils le font savoir», a-t-il ajouté. Le désaccord entre Moscou et Téhéran sur l’avenir juridique de la Caspienne et le partage des immenses richesses de cette mer fermée «ne peut être l’explication valable», a estimé M. Rachti.
Le report sine die de la visite très attendue du chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharazi à Moscou constitue un accroc dans les relations entre la Russie et l’Iran, accusé de faire partie de «l’axe du mal» par Washington. «En raison du manque de coordination intervenu au sujet du programme des rencontres de M. Kharazi à Moscou, la visite a été reportée à une date...