Espagne - Un dirigeant socialiste basque grièvement blessé dans un attentat L’ETA durcit son action contre le PS (photo)

Un dirigeant des Jeunesses socialistes basques a été grièvement blessé mardi matin dans un attentat à l’explosif à Sestao, au Pays basque espagnol (nord), attribué par les autorités à l’organisation indépendantiste basque ETA. Eduardo Madina Munoz, 26 ans, a été grièvement blessé aux jambes et a été transporté conscient à l’hôpital de Cruces de Bilbao, proche du lieu de l’attentat, où les médecins devaient l’amputer de la jambe gauche à hauteur du genou. L’explosion d’une bombe ventouse placée sous le véhicule d’Eduardo Madina s’est produite à 08h20 heure locale, à proximité de l’hypermarché Carrefour et d’une station d’essence sur une route de la province basque de Biscaye. Alors que les premières informations policières faisaient état de la présence d’une autre personne à bord du véhicule, le jeune dirigeant socialiste circulait vraisemblablement seul et l’autre personne légèrement blessée dans cet attentat est un passant, selon les enquêteurs. Le leader des socialistes basques Ramon Jauregui a affirmé que l’ETA avait voulu «frapper fort» contre le Parti socialiste basque (PSE) «pour influencer» le débat interne en cours au sein de cette formation politique. La branche basque de l’opposition socialiste espagnole est en proie à une crise politique depuis plusieurs mois, entre partisans d’un rapprochement avec le Parti nationaliste basque (PNV, modéré, opposé à la violence) et ceux qui prônent une opposition au PNV, formation au pouvoir depuis 1980 au Pays basque espagnol. Depuis la rupture d’une trêve de 14 mois en décembre 1999, l’ETA a assassiné quatre hommes politiques socialistes au Pays basque et a tenté d’en tuer quatre autres. Cet attentat intervient alors que les membres du pacte antiterroriste, conclu entre le Parti populaire (PP, au pouvoir) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, opposition), se sont réunis à Madrid pour analyser une série de mesures que prépare le gouvernement pour lutter plus efficacement contre le terrorisme. Gel des avoirs du bras politique Parmi les mesures étudiées figure notamment le gel des avoirs et du financement public des formations politiques soutenant le terrorisme, visant particulièrement le bras politique de l’ETA, Batasuna. «Nous aussi, nous déplorons ce qui s’est passé», a déclaré la députée régionale basque de Batasuna Jone Goirizelaia, après l’attentat. Le président régional basque Juan Jose Ibarretxe s’est rendu au chevet de la victime de cet attentat et a «exigé» que l’ETA cesse ses actions terroristes. Le chef de l’opposition socialiste espagnole, Jose Luis Rodriguez Zapatero, devait également rendre visite en début d’après-midi à Eduardo Madina. Le dernier attentat attribué à l’ETA remonte au 12 janvier dernier, lorsqu’une voiture piégée avait explosé dans un quartier commerçant du centre de Bilbao (Pays basque espagnol, nord) un samedi en pleine période des soldes, faisant deux blessés légers parmi les passants et de gros dégâts matériels. L’explosion avait eu lieu alors que le quartier avait été presque entièrement évacué par la police, après deux appels téléphoniques aux services de secours et au quotidien séparatiste basque Gara avertissant de l’imminence de l’attentat au nom de l’ETA.