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Actualités - CHRONOLOGIE

Une « commission vérité » retracera la désintégration de l’ex-Yougoslavie de « manière scientifique » Kostunica en lutte contre la «partialité» de La Haye

Le procès de Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international (TPI) met en relief aux yeux de l’actuel président yougoslave Vojislav Kostunica l’urgence d’un renforcement de la mobilisation nationale contre la «partialité» de la juridiction de La Haye. Pour M. Kostunica, la Yougoslavie (Serbie et Monténégro) ne peut demeurer inactive face à ce qu’il a appelé «l’hypocrisie» du TPI qui se livre, selon lui, à une écriture «approximative et superficielle» de l’histoire de son pays. Devant ce constat, M. Kostunica a insisté lundi, au cours d’une conférence de presse, sur l’importance de la «commission pour la vérité et la réconciliation» qui se met en place à Belgrade et dont l’objectif est de cerner au mieux «la réalité des faits» auxquels a été confrontée la Yougoslavie lors de la dernière décennie. Le dirigeant a par ailleurs réaffirmé la nécessité d’introduire une législation adéquate pour formaliser la coopération Belgrade-TPI et favoriser, au sein de la classe politique et de l’opinion intérieure, un maximum de consensus sur cette épineuse question. Créée en mars 2001 par Kostunica, la «commission vérité», qui vient de prendre possession de ses locaux à Belgrade, s’est attelée à une vaste tâche : reprendre par le début, et «de manière scientifique», le fil des événements les plus douloureux vécus par cette région des Balkans. Une vingtaine d’intellectuels de tout bord Une vingtaine d’intellectuels – écrivains, historiens, juristes, spécialistes de la communication, représentants des communautés religieuses, etc – constitue le noyau du nouvel organe d’investigation. Six groupes de travail ont été formés et les trois grands chapitres de leur activité ont été définis : la désintégration en 1992 de l’ex-Yougoslavie de Tito, les guerres et les atteintes répétées aux droits de l’homme. «Rien ne devra être éludé», a souligné l’un des membres de la commission, l’historien serbe Ljubodrag Dimic, avant d’évoquer, pêle-mêle, «l’émergence des dictatures dans cette partie du monde, les nettoyages ethniques, les camps de réfugiés ou la criminalisation générale de la société». La commission, nommée pour trois ans, veut très vite se doter d’un centre de documentation «accessible à tous», avec notamment le concours d’éditeurs étrangers et de la bibliothèque nationale. Par ailleurs, selon Dimic, la nouvelle structure entend «rendre compte mois par mois de l’avancée de ses travaux». «Indépendance et transparence devront toujours prévaloir», a-t-il assuré. «Un peuple qui ne connaît pas la vérité sur son passé n’a pas d’avenir», dit Dimic. Pour M. Kostunica, «la réconciliation nationale» va de pair avec «l’établissement de la vérité». Or, cette vérité, pour la première fois «décortiquée» sur la scène internationale, est, dans l’esprit de Kostunica, totalement «biaisée» depuis le début du procès de son prédécesseur devant le TPI. Sur bien des points, le président yougoslave rejoint Milosevic dans son approche des événements passés en Croatie, en Bosnie et au Kosovo, allant jusqu’à considérer que les inculpations du TPI contre l’ancien dirigeant ont été «conçues de manière précipitée». Kostunica, qui a toujours fustigé la façon dont Milosevic a été transféré à La Haye – sur ordre du seul gouvernement de Serbie et contre l’avis de la Cour constitutionnelle – rechigne à coopérer avec le TPI sans l’adoption d’une loi spécifique par les parlements yougoslave et serbe. Le départ de Belgrade de Milosevic a suscité de graves divisions au plus haut sommet de l’État et dans l’opinion serbe. Pour M. Kostunica, la priorité est de les gommer et, dans cette perspective, il n’est pas question de donner un blanc-seing au TPI qui, à ses yeux, est loin de détenir le monopole de la vérité.
Le procès de Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international (TPI) met en relief aux yeux de l’actuel président yougoslave Vojislav Kostunica l’urgence d’un renforcement de la mobilisation nationale contre la «partialité» de la juridiction de La Haye. Pour M. Kostunica, la Yougoslavie (Serbie et Monténégro) ne peut demeurer inactive face à ce qu’il a appelé «l’hypocrisie» du TPI qui se livre, selon lui, à une écriture «approximative et superficielle» de l’histoire de son pays. Devant ce constat, M. Kostunica a insisté lundi, au cours d’une conférence de presse, sur l’importance de la «commission pour la vérité et la réconciliation» qui se met en place à Belgrade et dont l’objectif est de cerner au mieux «la réalité des faits» auxquels a été confrontée la Yougoslavie lors de la...