Le prince héritier avait proposé « un retrait total contre une pleine normalisation » Peres qualifie « d’intéressante et positive » la déclaration de Abdallah

Le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres a qualifié mardi «d’intéressante et positive» l’initiative de paix sous condition de Ryad, dans une interview à la télévision saoudienne, a indiqué son ministère dans un communiqué. «Le ministre des Affaires étrangères a déclaré aujourd’hui (mardi) dans une interview à la télévision saoudienne que la déclaration du prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel Aziz est une déclaration intéressante et positive reflétant une volonté de progresser vers la paix et une solution du conflit dans la région», indique le communiqué. «La plus grande menace pesant sur la paix est le terrorisme, et l’arrêt de toutes les actions terroristes est la base de toute avancée vers la paix», a ajouté M. Peres. Le chef de l’opposition israélienne, Yossi Sarid (gauche), a qualifié pour sa part «d’initiative audacieuse» la déclaration du prince héritier saoudien et a exhorté Israël à y répondre officiellement, a rapporté, par ailleurs, la radio publique israélienne. L’initiative, révélée par le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel Aziz dimanche dans le New York Times, préconise «un retrait total» israélien des territoires occupés contre «une pleine normalisation» arabe avec l’État hébreu. Dans ses propos cités par le New York Times, le prince héritier saoudien a indiqué qu’il devait soumettre sa proposition, fondée sur les résolutions de l’Onu, au sommet arabe, fin mars à Beyrouth, mais il avait «changé d’avis (...) quand (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon a porté les actes de violence et d’oppression (dans les territoires occupés) à un niveau sans précédent». Paris satisfait Ces propos ont été également favorablement accueillis à Paris. «Les déclarations prêtées par le New York Times au prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite montrent que les esprits peuvent évoluer positivement dans le cadre d’une démarche politique destinée à mettre fin au conflit israélo-palestinien», a déclaré mardi Bernard Valero, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay. Pour Paris, ces déclarations marquent une progression des idées françaises et européennes formulées une nouvelle fois lundi à Bruxelles au Conseil Affaires générales. La France propose la reconnaissance d’un État palestinien et l’organisation d’élections générales dans les territoires pour faciliter une reprise du dialogue. L’Allemagne préférerait un référendum. L’Italie, elle, suggère la convocation d’une conférence internationale. À la lumière des derniers affrontements, la France a redit mardi que la «réponse militaire» à la crise n’était pas une solution. «Les événements de ces dernières heures montrent qu’une réponse militaire n’est pas adaptée et que la stratégie d’affaiblissement de l’Autorité palestinienne est erronée et contre-productive», a dit Bernard Valero. Les USA prudents Les États-Unis ont quant à eux qualifié mardi de «significative et positive» l’ouverture que serait prête à faire l’Arabie saoudite pour normaliser ses relations avec Israël, mais sont toutefois restés prudents. «Il est certain que si l’Arabie saoudite veut entrer en contact avec Israël pour discuter de la paix et de la normalisation des relations, ce serait un pas significatif et positif», a estimé le porte-parole du département d’État, Richard Boucher. «Ces informations soulignent l’importance de ne pas perdre espoir dans une paix entre les Arabes et Israël, ainsi que le besoin critique de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour tenter de mettre fin au conflit israélo-palestinien», a dit M. Boucher. «Le premier pas crucial (à cette fin) reste, pour le président (Yasser) Arafat et l’Autorité palestinienne de faire tous les efforts possibles pour arrêter les terroristes et démanteler les organisations terroristes qui continuent à mener des actions contre Israël», a ajouté le porte-parole.