Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

OPÉRA - La mythologie grecque vue par Liebermann Médée aime Jason qui aime Créon

Le compositeur suisse Rolf Liebermann (1910-1999) a bousculé quelque peu la mythologie avec sa Medea dont la création en France de la version définitive, avec un Jason bisexuel, est programmée par l’Opéra de Paris (six représentations du 12 février au 1er mars à l’Opéra-Bastille). La magicienne colchidienne, héroïne de son dernier opéra, est confrontée à un Jason qui, après un grand amour avec Médée qui l’aide à s’emparer de la Toison d’or, est attiré par Créon, devenu fils de roi et jeune prêtre d’Apollon. Dans la mythologie, Jason de retour dans sa patrie, la Grèce, s’attache à la fille du roi Créon, ce qui provoque l’ire de Médée et sa fameuse vengeance, le cadeau de sa robe de mariage empoisonnée. L’œuvre de Liebermann qui conserve cette vengeance de la magicienne, laquelle retrouve ainsi son identité, fut d’abord conçue comme un oratorio Medea-Monolog, créé en concert à Hambourg en 1990, puis comme un opéra en deux actes, créé par l’Opéra de Hambourg en 1995, avant de trouver son titre et sa forme définitifs, Medea en trois actes. Le compositeur a travaillé en étroite collaboration avec sa librettiste, l’écrivain allemande Ursula Haas, dont le roman Non-lieu pour Médée a été son point de départ. L’idée d’un amour masculin de Jason est de Liebermann. «Portant moi-même un regard d’aujourd’hui sur le mythe, dont je n’oublie pas pour autant les racines traditionnelles et m’attachant à sa charge psychologique, j’ai jugé cette idée plus actuelle et plus séduisante (...) correspondant à une situation désormais fréquente dans nos sociétés», explique Ursula Haas. «Rebaptisé pour la troisième version “Medea”, poursuit-elle, cet opéra s’inscrit dans la grande ligne des “Médée” antérieures, tout en proposant une interprétation moderne du vieux thème véhiculé par la tradition». Elle ajoute : «Le mythe de Médée met à nu les conflits profonds entre homme et femme, de même qu’entre cultures, et l’opéra dépouille le mythe de ses attributs pour le maintenir vivant dans le présent». Le Franco-Argentin Jorge Lavelli, que Liebermann engagea souvent lorsqu’il était «patron» de l’Opéra de Paris de 1973 à 1980, signe la mise en scène de Medea en allemand, avec au pupitre le Suisse Daniel Klajner. La distribution réunit notamment la soprano Jeanne-Michèle Chardonnet (Medea), la basse Petri Lindross (Jason) et le contre-ténor Lawrence Zazzo (Créon).
Le compositeur suisse Rolf Liebermann (1910-1999) a bousculé quelque peu la mythologie avec sa Medea dont la création en France de la version définitive, avec un Jason bisexuel, est programmée par l’Opéra de Paris (six représentations du 12 février au 1er mars à l’Opéra-Bastille). La magicienne colchidienne, héroïne de son dernier opéra, est confrontée à un Jason qui, après un grand amour avec Médée qui l’aide à s’emparer de la Toison d’or, est attiré par Créon, devenu fils de roi et jeune prêtre d’Apollon. Dans la mythologie, Jason de retour dans sa patrie, la Grèce, s’attache à la fille du roi Créon, ce qui provoque l’ire de Médée et sa fameuse vengeance, le cadeau de sa robe de mariage empoisonnée. L’œuvre de Liebermann qui conserve cette vengeance de la magicienne, laquelle retrouve ainsi...