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JEUX - Pique noir, cœur rouge, trèfle vert et carreau orange La carte de bridge se relooke

Outre le pique noir et le cœur rouge, la carte de bridge se déclinera désormais en trèfle vert et carreau orange : l’innovation de la société lorraine France Cartes, leader européen des cartes à jouer, propose également un dessin parfaitement symétrique, pour éviter toute tricherie. Il aura fallu plus de deux ans pour concrétiser l’idée et la faire accepter par les fédérations, mais désormais le bridge se jouera en quatre couleurs, puisque la fédération mondiale de bridge a homologué la trouvaille de cette entreprise de 162 salariés, qui produit chaque jour 260 000 jeux de carte à Saint-Max, en Meurthe-et-Moselle. Yves Weisbuch, le PDG, a aussitôt fait breveter son nouveau bébé pour le monde entier, car avec 60 millions de joueurs de bridge dans le monde, dont 2 millions en France, il sait que son nouveau jeu peut rapporter gros. Sa première commande l’a rempli de fierté : 30 000 jeux ont été envoyés aux Jeux olympiques de Salt Lake City, où le bridge était en présentation. «C’est d’ailleurs la France qui a gagné», souligne l’heureux PDG. Pourquoi quatre couleurs, au lieu du traditionnel rouge et noir ? La réponse semble évidente : «Pour éviter de confondre les cartes et améliorer ainsi le confort du jeu», explique-t-il. «Les joueurs, et surtout les personnes âgées, avaient tendance à mélanger cœur et carreau, pique et trèfle. Il fallait donc les distinguer», ajoute-t-il. L’innovation paraît simple, mais il a fallu pourtant de nombreuses tentatives, car le joueur de cartes est «rempli d’habitudes et n’aime pas être choqué». Connivences ou tricheries ? «On a fait plusieurs tirages avec d’autres couleurs et on a essuyé quelques plâtres», reconnaît M. Weisbuch, qui se souvient notamment d’un carreau jaune vif rejeté sans appel. Aujourd’hui, le trèfle vert turquoise et le carreau orange semblent avoir conquis «les bridgeurs lambda», à défauts des grands professionnels, encore réticents, reconnaît-il. Pour ces derniers, qui souhaitaient quelque chose de moins visible, un autre jeu de cartes, avec un trèfle grisé et un carreau rouge pâle, a donc été proposé. «Pour changer les mentalités, il faut avancer par étape, proposer des palliatifs», reconnaît le PDG, dont le but reste cependant à plus ou moins long terme de ne proposer qu’un seul jeu. L’autre nouveauté, qui peut paraître dérisoire pour les non-initiés, est pourtant une petite révolution dans le monde du bridge : le dessin sur la carte est désormais parfaitement symétrique. Pour les cartes impaires, le sens dans lequel on les présentait pouvait donner lieu à des «connivences» entre joueurs, explique M. Weisbuch, qui répugne à parler de tricherie. «C’est difficile de dire à un joueur qu’il triche, mais il est vrai qu’on a pu remarquer depuis plusieurs années dans les compétitions des choses singulières, qui nécessitaient un changement», explique-t-il. Parmi les nouveautés de design, le trèfle central a désormais quatre feuilles, le cœur et le pique centraux sont coupés en deux. Ainsi, dans les compétitions, les joueurs, déjà cachés derrière des écrans pour ne pas se faire de signes, ne pourront plus passer de messages codés à travers les cartes. La solution a déjà séduit la fédération américaine de bridge, qui a commandé 700 000 jeux, ainsi que les fédérations belges et italiennes qui ont pris des contacts. Le jeu de bridge est vendu environ un euro aux fédérations, et le prix public tournera autour de 3,80 euros.
Outre le pique noir et le cœur rouge, la carte de bridge se déclinera désormais en trèfle vert et carreau orange : l’innovation de la société lorraine France Cartes, leader européen des cartes à jouer, propose également un dessin parfaitement symétrique, pour éviter toute tricherie. Il aura fallu plus de deux ans pour concrétiser l’idée et la faire accepter par les fédérations,...