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Actualités - CHRONOLOGIE

Zimbabwe - La violence préélectorale s’intensifie Les Quinze imposent des « sanctions ciblées » sur Mugabe

L’Union européenne a décidé lundi d’imposer des sanctions contre le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe et de rappeler ses observateurs à la présidentielle des 9 et 10 mars, au moment où la violence préélectorale s’intensifie dans le pays, y compris à Harare. Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé d’imposer des «sanctions ciblées» contre M. Mugabe et 19 de ses proches qui ne pourront plus voyager sur le territoire de l’Union où leurs avoirs seront en outre gelés. Parmi les personnalités visées par ces mesures, figurent les poids lourds du gouvernement: le ministre des Affaires étrangères Stan Mudenge, le ministre de l’Intérieur John NKomo, le ministre de la Justice Patrick Chinamasa et le ministre de l’Information Jonathan Moyo. Les Quinze ont en outre décidé de rappeler leurs 30 observateurs arrivés il y a une semaine à Harare et qui devaient surveiller la campagne et le scrutin qui mettra face à face Robert Mugabe, au pouvoir depuis 22 ans, et Morgan Tsvangirai, leader du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Ces observateurs devraient quitter Harare pour Johannesburg dès mardi, indique-t-on de source diplomatique européenne à Harare, où l’on craint une réaction dure du gouvernement zimbabwéen qui pourrait aller jusqu’à l’expulsion de certains diplomates européens en poste dans la capitale. L’imposition de sanctions ciblées planait sur le régime du président Mugabe depuis la fin janvier, l’UE l’accusant de dérive autoritaire et d’atteintes répétées aux droits de l’homme, tant à l’égard de ses opposants qu’à l’égard des fermiers blancs dont il a entamé la redistribution des terres. L’expulsion samedi du chef des observateurs de l’UE, le Suédois Pierre Schori, 6 jours après son arrivée, a précipité les événements et c’est sur la base de son rapport que les ministres ont pris leur décision. «Il est clair» que, d’après ce rapport, «il ne sera pas possible aux observateurs européens de remplir leur mission», selon le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, qui a ajouté : «Nous avons fait beaucoup d’accommodements avec le gouvernement du Zimbabwe, maintenant c’est terminé». Les locaux de l’opposition attaqués M. Schori était ressortissant de l’un des six pays accusés par le gouvernement de soutenir l’opposition, dont il avait clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas qu’il envoie des observateurs à l’élection. Outre la Suède, ces pays sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et le Danemark. En revanche, le gouvernement avait officiellement invité les ressortissants des 9 autres pays de l’Union qui composaient la délégation des premiers observateurs de l’UE et devaient travailler conjointement avec ceux des pays d’Afrique, des Caraïbes, du Pacifique (ACP), comme l’avait exigé le président Mugabe. Contrairement à l’avis des pays voisins du Zimbabwe rassemblés au sein de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), dont l’Afrique du Sud, puissance régionale, l’UE a choisi de sanctionner le président Mugabe et de renoncer à surveiller une élection cruciale, qui est le plus grand défi auquel ait jamais été confronté le président Mugabe depuis l’indépendance en 1980. Il lui sera donc difficile de porter un jugement sur la manière dont la campagne et le scrutin se dérouleront. Une campagne électorale qui est en train de prendre une tournure de plus en plus violente. Lundi, des centaines d’anciens combattants de la guerre d’indépendance et de militants du parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), sont descendus dans les rues du centre d’Harare. Armés de pierres, de bâtons, de pioches et de pelles, ils ont terrorisé pendant environ 3 heures les passants, dont plusieurs ont été agressés, et ont attaqué à coups de pierres des locaux du MDC. Ils ont également envahi la mairie d’Harare où les candidats du parti d’opposition étaient venus déposer leur candidature pour les élections municipales dans la capitale, qui auront lieu en même temps que la présidentielle. Depuis le 24 décembre, 19 personnes, en majorité des opposants, ont été tuées dans des violences politiques. Le MDC affirme de son côté que depuis deux ans, au moins 90 de ses militants ont été assassinés.
L’Union européenne a décidé lundi d’imposer des sanctions contre le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe et de rappeler ses observateurs à la présidentielle des 9 et 10 mars, au moment où la violence préélectorale s’intensifie dans le pays, y compris à Harare. Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé d’imposer des «sanctions ciblées» contre M. Mugabe et 19 de ses proches qui ne pourront plus voyager sur le territoire de l’Union où leurs avoirs seront en outre gelés. Parmi les personnalités visées par ces mesures, figurent les poids lourds du gouvernement: le ministre des Affaires étrangères Stan Mudenge, le ministre de l’Intérieur John NKomo, le ministre de la Justice Patrick Chinamasa et le ministre de l’Information Jonathan Moyo. Les Quinze ont en...