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Actualités - REPORTAGE

LOISIRS - Visite guidée sur le haut lieu d’un sport noble En joue, feu ! À Baabda, une arène pour les fanatiques du tir au pistolet (PHOTOS)

Le tir au pistolet est un sport noble qui demande beaucoup de calme et de précision. Se concentrer, faire le vide dans sa tête, c’est primordial pour bien cibler. Au Liban, un seul club homologué est ouvert au public : le Magnum Club, dirigé par un ancien officier supérieur des Forces de sécurité intérieure, le général Antoine Nasr. Visite guidée dans cette arène du tir, située près de Baabda. Inauguré en 1995, le Magnum Club est le seul club de tir au pistolet au Liban. Affilié à la Fédération libanaise de tir et de chasse, créée en 1950, le club projette de former de futurs champions qui pourront participer aux championnats internationaux de tir. «Au départ, ouvrir un club de ce genre à Beyrouth, après une quinzaine d’années de guerre, n’était pas une tâche facile. Nous avions peur des gens, du type de fréquentation», explique le général Nasr. «Cela exigeait à l’époque (et toujours maintenant d’ailleurs) des mesures de sécurité optimales», ajoute-t-il. La sécurité est d’ailleurs le mot d’ordre au Magnum Club. «Lorsque vous dirigez un club de ce genre, vous êtes obligé de respecter des règles très strictes de sécurité qui répondent aux exigences internationales». C’est ainsi que l’équipement ultramoderne du club est conforme aux spécifications établies par l’Union internationale de tir et aux directives de l’Association nationale américaine de tir. Une brochure est d’ailleurs distribuée à l’entrée du club et stipule que «tout tireur est invité à lire les consignes attentivement et à s’y conformer impérativement, sous peine de radiation du club, en vertu de l’article 5 du règlement intérieur». Avant chaque séance de tir, le tireur doit avoir posé sur sa tablette ses munitions, son pistolet, le chargeur, les lunettes et le casque spécial de protection. Voilà qui est clair. Pour obtenir le droit d’ouvrir un club de tir au Liban, quelles sont les démarches administratives requises ? Cela ne doit pas être une partie de plaisir. «C’est sûr. À l’époque (comme maintenant d’ailleurs), on est passé par les ministères de l’Intérieur et des Sports avant tout. La licence, nous l’avons dûment obtenue après une approbation du Conseil des ministres. Et à chaque fois qu’on veut importer des armes à feu et des munitions, on est obligé de s’adresser au ministère de la Défense. Quant au vendeur, et par souci de légalité, on doit lui présenter notre licence à l’achat», explique le général Antoine Nasr. «Une fois, on avait commandé à la Belgique 8 ou 9 pistolets 9 mm “Browning” avec toutes les démarches administratives nécessaires. Malheureusement, le gouvernement belge a rejeté notre demande, parce qu’à l’époque, il y avait une loi chez eux qui interdisait la vente d’armes à feu aux pays du Moyen-Orient». Comment faire pour s’inscrire chez vous ? «Au départ, c’était un club assez fermé qui se limitait aux actionnaires. Mais du fait que ce club n’offre après tout qu’une seule activité, le tir au pistolet, nos actionnaires ne bénéficiant donc pas d’un autre type de sport, nous avons arrêté cette formule parce que ce n’était pas bénéfique pour le client. Désormais, n’importe quelle personne, âgée de plus de 10 ans, peut entrer et louer le matériel». Il y a quand même des formules d’abonnements, non ? «C’est sûr, mais le nombre d’abonnements est limité aux jeunes (garçons, filles et juniors) ayant entre 10 et 18 ans et qui aimeraient acquérir et développer les techniques du tir. Les juniors, ayant de 10 à 16 ans, doivent être accompagnés par un adulte. Le club est fréquenté par beaucoup de jeunes ayant 25-26 ans, mais aussi par des pères de famille venus se relaxer», affirme le général Nasr. Maintenant que le club est ouvert à tous les publics, sans obligation d’être actionnaire, quels sont les prix proposés ? «Il y a deux genres de prix : ils se rapportent à la location du couloir et du pistolet, à l’instructeur, à la protection, à la cible et aux munitions. Le prix du couloir et du matériel est de 6 dollars tous les quarts d’heure. Le prix des munitions, lui, varie en fonction de l’arme et du calibre. Ainsi, une boîte de cartouches 6 mm est à 6 dollars. Celle du pistolet de calibre 9 mm Parabellum est à 12 dollars et celle du 357 magnum est à 35 dollars», indique le général Nasr. «Attention, nous ne sommes pas un magasin. (Certaines personnes viennent dans le but d’acheter des munitions pour leur pistolet). On loue seulement le matériel qui doit circuler à l’intérieur du club et seulement dans les salles de tir et pas ailleurs», assure-t-il. Pour une demi-heure de tir au 9 mm (ce qui est largement suffisant), on doit compter dans les 24 dollars. Si vous avez votre propre arme et vos munitions, c’est encore moins cher. Ce n’est quand même pas à faire tous les jours c’est sûr, sinon c’est la ruine assurée. Parlons un petit peu de pistolets et de revolvers. Que proposez-vous au Magnum Club ? «Nous avons toute une panoplie d’armes à feu. Les CZ 6 et 9 mm tchèques, le fameux Beretta, le Glock, le Sig Sauer, le Smith & Wesson et des revolvers de différents calibres», explique le général Antoine Nasr. «Notre équipe sportive, celle qui participe aux différentes compétitions, utilise le Sig Sauer Hammerli. C’est une arme d’une grande précision, spécialement conçue pour les compétitions», ajoute-t-il. Les installations de tir s’étalent sur trois salles aménagées à l’intérieur du club. Elles correspondent à une surface de 2 100 mètres carrés, répartie sur trois étages. La salle olympique principale comprend 6 couloirs longs de 25 mètres, distance maximale reconnue internationalement pour les compétitions de tir dans des espaces couverts. Cette salle est entourée de gradins surélevés et protégés. Les spectateurs peuvent ainsi assister en toute sécurité aux compétitions et aux entraînements. Raji GABRIEL
Le tir au pistolet est un sport noble qui demande beaucoup de calme et de précision. Se concentrer, faire le vide dans sa tête, c’est primordial pour bien cibler. Au Liban, un seul club homologué est ouvert au public : le Magnum Club, dirigé par un ancien officier supérieur des Forces de sécurité intérieure, le général Antoine Nasr. Visite guidée dans cette arène du tir, située...