À l’occasion de la visite au Liban du président de la Fédération mondiale des publicitaires, l’International Advertising Association a organisé une conférence-débat sur le thème des enjeux de la publicité au Liban. Les discussions ont porté également sur la préparation du congrès international qui aura lieu à Beyrouth au printemps. En présence de nombreuses personnalités du monde des médias et de la publicité, M. Jean-Claude Boulos, président de l’IAA, a inauguré la session et annoncé que les interventions allaient être axées sur le triptyque publicitaire-agence-média et les relations avec les annonceurs, à l’ère de la globalisation. M. Boulos a souligné l’importance de la visite de M. Grotzis, qui confirme la place de notre pays dans le monde de la communication. Le représentant des agences libanaises a aussi mis en évidence la difficile question de la suppression des droits d’agence exclusive au Liban, arguant que ce qui est bon ailleurs ne l’est pas forcément au pays du cèdre. MM. Boulos et Grotzis et, en écho, les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de réviser la loi devant réguler le secteur de la publicité. L’objectif serait de mieux protéger cette profession et ses utilisateurs, avant d’affronter la globalisation et une libre concurrence sauvage. Par ailleurs, M. Boulos a, pour l’occasion, annoncé la tenue du congrès au mois de mai, annonçant la présence de personnalités tels MM. Carlos Ghosn, Hernando de Soto, Luciano Benetton, Richard Brenson. Tables rondes en avant-première En guise de préparation à la réunion internationale, deux tables rondes ont été organisées hier à l’hôtel Metropolitan. Pour répondre aux interrogations soulevées à cette occasion, MM. Walid Assaf, responsable de Pepsi-Cola, Roy Haddad, publicitaire-TMI, Ramsay Najjar, président de Saatchi&Saatchi-Liban et Edmond Saab, directeur d’an-Nahar sont intervenus tour à tour, de même que MM. Grotzis, Boulos et Atef Idriss, président du WFA libanais. Dans son intervention, M. Grotzis s’est dit confiant dans l’évolution du marché de la pub au Liban, comme centre régional de créativité et de production. Il a aussi insisté sur le partenariat qui doit exister entre l’agence de publicité et l’annonceur qui lui confie son budget. Pour sa part, M. Walid Assaf a dressé un véritable bilan des relations annonceur-agence de pub, et insisté sur le peu de transparence des professionnels. Selon l’industriel, cela handicape l’énorme potentiel et les avantages comparatifs du secteur publicitaire libanais. Celui-ci devrait, selon M. Assaf, rayonner dans l’ensemble du monde arabe. Le dirigeant de Pepsi-Cola au Liban a énuméré dix points qui doivent être améliorés, dont le manque de transparence sur le coût des réalisations, une évaluation plus juste des retombées, surtout en matière de sponsoring, l’indépendance des agences libanaises dans la recherche et la créativité, par rapport aux firmes internationales dont elles dépendent, une meilleure gestion des programmes saisonniers et une régulation, notamment au niveau de la densité des passages de repères. Parmi les réponses, celle de M. Haddad, qui a indiqué qu’un meilleur ciblage de l’audience permettrait un autre dialogue entre annonceurs et agences, mais que, pour cela, il fallait que le secteur publicitaire libanais ait les moyens de son indépendance. Ce qui signifie notamment un tarif étudié et régulé par une loi cadre. Les moyens financiers, est-ce là la seule composante de la liberté en matière de publicité ? Tel a été l’objet de l’un des débats qui ont suivi. Gérard DE HAUTEVILLE