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Actualités - REPORTAGE

DÉVELOPPEMENT - Le Liban appelé à s’adapter aux transformations dans le monde L’Association des experts en hôtellerie et tourisme cherche à renouer avec le présent (PHOTOS)

Après une hibernation forcée, voici que renaît une association, celle des experts en hôtellerie et tourisme. Fondée en 1968, cette organisation a repris ses activités en l’an 2000 après une longue interruption due aux années de guerre. L’interruption fut longue, mais rien ne se perd en général dans le secteur tertiaire, véritable poumon de l’industrie touristique. Les experts en hôtellerie et tourisme, qui bénéficient d’une expérience aussi bien «technique» qu’«académique», s’efforcent dans ce cadre de renouer avec le présent de façon plus dynamique et plus concrète en se proposant de relancer «les rapports entre les experts opérant dans le secteur du tourisme, en développant leur coopération». Quelle vision ont ces experts pour donner un nouveau souffle à l’activité touristique dans le pays ? Le président de l’association des experts en hôtellerie et tourisme apporte quelques éléments de réponse à ce propos. M. Antoine Accaoui souligne d’abord que la création de l’association – autorisée par le ministère de l’Intérieur – fait suite à une évolution mondiale qui s’est manifestée dès la fin des années 60. Le secteur touristique a en effet été marqué à cette époque par de profondes transformations. D’une hôtellerie traditionnelle fondée sur une gestion familiale, on est passé aux grandes chaînes qui ont pris une ampleur sans cesse croissante. De son côté, le tourisme à petite échelle a cédé la place à un tourisme de masse. Le but de l’association est d’engager, au plan local, une réflexion sur une telle évolution. Pour M. Accaoui, l’hôtellerie reste «un fait urbain» qui dépend de la promotion touristique. C’est une industrie avec tout son appareillage et son volume d’affaires qu’elle met en jeu. «À ce titre, souligne-t-il, elle est confrontée aux problèmes de toute grande activité économique, notamment l’accès aux crédits, l’inflation, la hausse des prix, la fiscalité». Ces problèmes concernent aussi les autres secteurs en rapport avec le tourisme, tels que les compagnies d’aviation et les agences de voyages. Désormais, il faut aussi compter avec la TVA. Un séminaire est prévu en mars pour étudier les incidences d’une telle taxe. Les syndicats hôteliers et les propriétaires des restaurants seront associés au débat qui s’ouvrira à ce sujet. Parallèlement, une étude a été présentée au ministère du Tourisme sur la question du personnel qualifié. On ne peut en effet offrir aux touristes n’importe qui et n’importe quoi. Face à la concurrence, il est impératif d’entretenir une image de marque. Un séminaire sur le marketing du tourisme au Proche-Orient est, d’autre part, prévu pour permettre aux experts de réfléchir sur le dossier de la TVA et sur l’opportunité d’une adhésion aux chaînes internationales. En étant trop indépendant, on risquerait d’isoler le secteur hôtelier local, ce qui implique la nécessité de tendre la main aux grandes chaînes hôtelières. Une vaste rénovation s’impose pour le secteur hôtelier libanais, tant au niveau de l’équipement que de l’infrastructure ou du personnel qualifié. Le président de l’association souligne sur ce plan que «la conjoncture politique au Moyen-Orient n’a pas permis au tourisme international de se développer de la même manière que dans les autres régions du monde». «L’avenir du tourisme au Liban, précise-t-il, sera influencé par des facteurs intérieurs et régionaux du fait de la croissance démographique au Liban et dans le monde arabe, du rajeunissement de la population, du haut niveau de vie et des grandes potentialités économiques qui pèseront sur le développement du tourisme libanais. Le monde arabe devrait devenir la réserve naturelle touristique du Liban». Une étude sur la croissance du tourisme dans le monde, faite par l’Organisation mondiale du tourisme, prévoit 937 millions de touristes dans le monde en l’an 2010. La part du Moyen-Orient pour cette même année serait de 1,9 %, soit 18 millions. Que doit-on faire pour attirer cette clientèle et faire durer son séjour ? M. Accaoui lance à ce propos un slogan qui se résume en un seul mot : moderniser. «Il est nécessaire d’avoir dans le pays des centres touristiques attrayants et diversifiés», souligne-t-il. Au niveau de l’apport de l’État, M. Accaoui souligne que le gouvernement «devrait accorder aux entreprises du secteur touristique des exemptions fiscales pour une période de dix ans et plus, de même qu’il devrait se fixer pour objectif de créer un climat favorable à la libre entreprise». Dans ce contexte, l’association s’est fixé ainsi pour mission de promouvoir le secteur touristique en s’adaptant aux nouvelles technologies et en redéfinissant les professions et les emplois dans ce secteur. Cela suppose la tenue de conférences, de stages et de séminaires, sans compter la mise en place d’un centre spécialisé dans la recherche et la documentation. C’est alors que le Liban pourra suivre l’évolution rapide dans ce domaine au niveau international et régional. Les membres du comité de l’association – Président : Antoine Accaoui, expert en hôtellerie et tourisme (ministère du Tourisme) – Organisation mondiale du tourisme – membre de l’Association internationale des experts scientifiques du tourisme – Vioce-président : Émile Hajj, consultant – Secrétaire : Omar el-Eid, hôtelier – Trésorier : Michel Aramouny, restaurateur – Conseiller : Nadim Lababidy, expert transport et aviation, agent de voyage – Conseiller : Fouad Bahna, hôtelier – Conseiller : Saïd Ladiki, professeur, responsable du département hôtellerie, LAU. L’Association des experts de l’hôtellerie et du tourisme L’Association des experts de l’hôtellerie et du tourisme est une société privée à caractère technique et académique. Fondée en 1968 par un groupe d’experts, elle opère conformément à l’avis de constitution n° 491/AD délivré par le ministère de l’Intérieur en date du 24/10/1968. Les fondateurs se proposaient d’animer les rapports entre les experts opérant dans le secteur du tourisme et de développer leur coopération. Après une période d’arrêt due aux événements qui ont paralysé le pays, l’association a repris ses activités en l’an 2000. Ses objectifs sont entre autres d’étudier les mesures qui tendent à promouvoir le secteur du tourisme et de collaborer avec les secteurs public et privé, et les organismes compétents en vue de développer l’industrie du tourisme. Ragi GABRIEL
Après une hibernation forcée, voici que renaît une association, celle des experts en hôtellerie et tourisme. Fondée en 1968, cette organisation a repris ses activités en l’an 2000 après une longue interruption due aux années de guerre. L’interruption fut longue, mais rien ne se perd en général dans le secteur tertiaire, véritable poumon de l’industrie touristique. Les experts en...