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Conférences - Réunion annuelle du forum économique L’ « après-11 septembre » sera-t-il un tremplin pour le développement durable du monde arabe ?
Par DE HAUTEVILLE Gérard, le 31 janvier 2002 à 00h00
Réunis hier au Sheraton-Coral Beach, les membres du forum économique ont tenu une série de conférences sur le thème de l’économie libanaise. Cette année, les différents intervenants ont insisté sur les aspects de la globalisation, mais à partir du nouveau contexte mondial, né après ce qu’il est convenu d’appeler les évènements du 11 septembre. Parmi les conférenciers, l’ancien Premier ministre, M. Sélim Hoss, et son ministre des Finances, M. Georges Corm, ont nettement pris position pour une plus grande indépendance du monde arabe vis-à-vis de l’Occident et ce par le biais d’un développement économique de la région et un renforcement du marché unique interarabe. M. Maan Barazy, organisateur de cette conférence, a réuni un panel de spécialistes libanais de divers horizons. Ainsi, ont participé aux exposés et aux débats, entre autres, MM. Adnan el-Hage, journaliste, Georges Dib, conseiller économique, Michel Chalhoub, responsable d’Isis Groupe, Youssef Maroun, spécialiste de l’Islamic Banking, et Marwan Barakat, conseiller de la Banque Audi. La déclaration de M. Hoss est restée très générale et a été surtout axée sur les volets économique et sécuritaire, restés longtemps, l’apanage des États-Unis. L’ex-Premier ministre a souligné la nécessité d’un rapprochement interarabe et, pour le Liban, de poursuivre son chemin, indépendant depuis la fin des années 40. Pour M. Corm, les effets négatifs du tournant du 11 septembre sont contrebalancés par d’autres effets positifs comme la relance du tourisme interarabe et le retour dans la région de capitaux placés aux USA. Pour l’économiste, le véritable problème qui subsiste est donc celui posé par l’attitude d’Israël. «Pour le reste, a déclaré M. Corm, j’espère que ce choc va permettre une plus grande prise de conscience, par le monde arabe, de ses possibilités de développement». «Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, la région en est réduite à fournir de l’énergie au monde entier, alors que les populations restent pauvres, et les pays sans devenir économique réel. Les quelques essais de développement sont encore trop rares et souvent déséquilibrés. Je souhaite que le 11 septembre serve de tremplin à une véritable union du monde arabe, prêt à vivre indépendamment de l’Occident de manière à compter comme un pôle à part entière dans la globalisation des marchés et aussi en termes de sécurité», a conclu l’ancien ministre. Israël, un frein au développement économique de la région Ensuite, le schéma directeur des différentes conférences a porté sur les conséquences de la crise actuelle. Avec une baisse d’environ 17 % de la plupart des indices du monde industriel et la volatilité du marché énergétique, sont nés des mouvements importants de capitaux et la suppression d’aides occidentales (pour plusieurs centaines de millions de dollars). Ceci devrait contribuer à l’accélération de l’abaissement des contraintes physiques qui bloquent encore la libre circulation des biens et des personnes à travers l’ensemble du monde arabe. Dans ce contexte, le problème israélien reste un frein, mais n’est peut-être être pas, malheureusement, le seul à une véritable union arabe. Le développement durable de la région pâtit de cette situation de crise, y compris au Liban. Alors que le pays aurait besoin de privatiser un certain nombre de secteurs, ceux-ci ne soulèvent toujours pas l’intérêt des capitaux arabes, et les investisseurs occidentaux se montrent, maintenant, plutôt désintéressés. Sur un plan plus large, les conférenciers ont insisté sur la nécessité, pour la région et pour le Liban, de trouver une place au sein de la globalisation. Pour cela, une levée des contraintes à l’ouverture des frontières est capitale. Les moyens de parvenir, ensuite, à une meilleure intégration, tiennent dans une législation mieux adaptée et la mise en place de régulateurs économiques. La création d’un environnement propice à l’investissement est possible grâce à la formation et à l’utilisation des NTIC ; le respect environnemental doit, selon les conférenciers, jouer un rôle important. Sortir la région de ses contraintes et achever la construction du monde économique arabe, tel est le challenge suscité par le forum économique libanais. Gérard DE HAUTEVILLE
Réunis hier au Sheraton-Coral Beach, les membres du forum économique ont tenu une série de conférences sur le thème de l’économie libanaise. Cette année, les différents intervenants ont insisté sur les aspects de la globalisation, mais à partir du nouveau contexte mondial, né après ce qu’il est convenu d’appeler les évènements du 11 septembre. Parmi les conférenciers, l’ancien Premier ministre, M. Sélim Hoss, et son ministre des Finances, M. Georges Corm, ont nettement pris position pour une plus grande indépendance du monde arabe vis-à-vis de l’Occident et ce par le biais d’un développement économique de la région et un renforcement du marché unique interarabe. M. Maan Barazy, organisateur de cette conférence, a réuni un panel de spécialistes libanais de divers horizons. Ainsi, ont participé aux...
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