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COMMÉMORATION - L’homme qui a marqué toutes les générations libanaises du XXe siècle L’enseignement et la culture selon Fouad E. Boustany
Par BOUSTANY Hareth, le 31 janvier 2002 à 00h00
Il y a huit ans disparaissait Fouad E. Boustany, l’homme qui a marqué par sa vaste érudition encyclopédique toutes les générations libanaises du XXe siècle. Tous ses amis, ses élèves du collège secondaire de l’Université Saint-Joseph et de l’École normale, ses étudiants et ses disciples de l’Institut des lettres orientales, de l’Université libanaise et de l’École des lettres gardent toujours le souvenir de son intégrité morale et intellectuelle, de sa vaste culture, de sa rigueur pédagogique et de son patriotisme libanais poussé à son paroxysme. Son Liban, comme celui de Gibran, n’a rien à voir avec le nôtre. Le Liban, pour lui, avait été créé pour l’éternité. Un pays ouvert et tolérant, appartenant à tous ses fils «également libres dans l’exercice de leur culte, également fiers de leur dignité humaine et également jaloux de leurs droits de citoyens à part entière dans la patrie commune». Son Liban est le pays du dialogue, le Liban de la culture et de la moralité. Or que voyons-nous aujourd’hui ?… Et que dire de l’honnêteté dans la fonction publique ? La concussion, les malversations, la vénalité, le trafic d’influence deviennent la règle. Tout se vend, tout se partage et tout se vole, le bien de tout le monde devient le bien du plus habile et du plus astucieux. L’antagonisme islamo-chrétien vide l’État de fonctionnaires capables et honnêtes. Sous prétexte d’équilibre confessionnel, on confie les postes les plus délicats à des «protégés» incapables. C’est partout le règne de la médiocrité, le nivellement par le bas gagne toute l’administration… «Et pendant ce temps, l’élite du pays – intellectuels, techniciens, agents de service, ouvriers spécialisés – prennd le chemin de l’émigration. Comment vivre dans un pays voué, par le fait de l’application du Pacte national, à la décadence et la faillite dans tous les domaines ?» De plus en plus aiguës, pressantes et éhontées, les réclamations confessionnelles gênent souverainement la marche de l’État. Le partage, pour moitié, des avantages et des prébendes devient le souci majeur des gouvernants…». Enfin, son Liban était le pays où l’on forge le savoir pour en faire profiter les autres, voisins prochains ou lointains. En effet, Fouad Boustany avait réussi, à travers ses «chefs-d’œuvre de la littérature arabe» (al-Rawaéh), à dispenser son enseignement à presque tous les élèves et les étudiants des pays arabes du Mashreq et du Maghreb arrivant à un tirage, jamais égalé dans le monde de l’édition arabe, de deux millions d’exemplaires. Nous avons retrouvé dans ses archives les textes d’une interview et de trois discours datant respectivement de 1941, 1945 et 1959. Nous avons cru bon, par ces temps de marasme culturel caractérisant les institutions d’enseignement public, de les publier. Hareth BOUSTANY
Il y a huit ans disparaissait Fouad E. Boustany, l’homme qui a marqué par sa vaste érudition encyclopédique toutes les générations libanaises du XXe siècle. Tous ses amis, ses élèves du collège secondaire de l’Université Saint-Joseph et de l’École normale, ses étudiants et ses disciples de l’Institut des lettres orientales, de l’Université libanaise et de l’École des...
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