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SOCIAL - Et si le fameux « fossé des générations » passait par le Web L’Internet et les aînés (PHOTOS)

Discussion entre un père et son fils : «Papa, je vais installer l’Internet à la maison». «Oh non fiston, y a plus de place ici, y a le frigo, y a le lave-linge… y a plus de place, je te dis», rétorque le père. Le gosse hébété : «Mais papa, c’est juste un fil électrique, un fil relié à l’ordi…». Le père : «Mmm… ah ouais…». Voilà. C’est la discussion classique. Beaucoup de pères et de mères ont du mal à comprendre ce que représente de nos jours ce réseau galopant, cette infinie bibliothèque appelée Internet. Face à ce phénomène de société qui prend de plus en plus d’ampleur, comment réagissent nos aînés ? Comment perçoivent-ils les changements sociaux liés au Net ? À vrai dire, et d’après les personnes interrogées, ou bien nos vieux sont des pros, des vieux de la vieille, et le Net n’a plus de secret pour eux, ou au contraire ils ne connaissent rien et refusent d’apprendre. Entre ces deux extrêmes, il y a ceux qui ont une idée plus ou moins vague du phénomène et s’en servent de temps en temps pour «chéquer» leur mail par exemple, ou pour une petite recherche pas trop difficile. «L’Internet ? C’est simple. Au départ, mes enfants s’y intéressaient, ils m’en parlaient souvent, je ne voulais pas apprendre, peut-être par appréhension, précise Toufic, un père de famille. Par peur du progrès technologique en fait. Mais un beau jour, mon fils m’a expliqué ce que cela représentait réellement, le mail, le “chatting” et tout. En plus, au bureau on en parlait souvent, il fallait donc s’y mettre, vaincre cette appréhension et rattraper le retard». Et depuis ? «Pour moi, qui déteste tout ce qui relève de l’ordinateur, c’était la grande découverte en fait. Je ne quitte plus le Net». Le Net ? Vous êtes même familiarisé avec le vocabulaire ? ( rire) «Oui, oui, je surfe comme un pro, ajoute Toufic (C’est le langage de son fils). C’est très pratique ; plus besoin d’écrire des lettres et de tout envoyer par la poste, ni d’aller faire des recherches dans les bibliothèques, il y a tout sur le Net». Maintenant que vous avez comblé ce retard, que pensez-vous des changements sociaux qu’entraîne le Net ? «C’est vrai que cela peut paraître un peu mécanique. Même les cartes de Noël sont désormais de simples papiers que l’on tire de l’imprimante, mais que voulez-vous, c’est le progrès», précise-t-il. Vous savez ce que c’est «chatter» avec quelqu’un ? «C’est clair mon vieux. J’ai eu une période où je parlais avec le monde entier. Cela n’a servi à rien, mais c’était sympa. Je restais des heures, ce qui faisait rire mes gosses». Cela représente quoi, pour lui, ce phénomène de «chatting» ? «On a l’impression de rajeunir un peu, on apprend un nouveau vocabulaire, on parle avec des jeunes, on est branché. Au départ, c’est un truc étonnant que je ne comprenais pas. Comment peut-on s’écrire en direct comme ça et se répondre ? C’est fou ! On s’accroche assez vite à ce truc et le danger, c’est que ça devient à la longue comme une drogue. Tous les jours, il vous faut votre dose de “chatting”. C’est dangereux pour la famille. On est petit à petit déconnecté de la vie réelle, en fait». Vous soutenez donc que le «chatting» est une vie virtuelle ? «Oui, l’autre ne nous connaît pas, on n’a pas peur de parler, on peut mentir, ou dire la vérité…». Les rencontres et les mariages ? Il y a eu des cas réels quand même ? «C’est un peu l’usine, ça. Imagine la question : Vous vous êtes rencontrés où ? “Sur Internet”. Avoue que ça fait un peu léger. Disons que cela fait partie de l’évolution de notre monde», conclut Toufic M. Robert, lui, ne veut rien comprendre. Son fils, Riad, précise : «Mon père ne connaît rien à l’Internet, il sait à peine se servir d’un téléphone mobile». «L’Internet ? C’est quoi ce truc ? Les enfants ne pensent qu’à ça ; ça coûte cher en plus et ça fait mal aux yeux». Mais monsieur Robert… «Non, non, c’est n’importe quoi, en plus il y a des pages (des sites, il veut dire) pornographiques et tout. Le gosse, il peut tomber dessus, des trucs de terroristes». C’est vrai. C’est le problème d’ailleurs. C’est que sur le Net, il y a tout et n’importe quoi. Mais avouez que c’est pratique, un peu comme le portable ? «Quel portable ?», dit-il étonné. Euh, le cellulaire M. Robert… «Oh ça aussi j’appuie sur le bouton rouge au lieu du vert, je raccroche au nez du type, je ne comprends rien». Mais l’Internet c’est pratique pour les recherches ? «C’est le grand prétexte. Et les bibliothèques on en fait quoi ? Les livres ? Avant on n’avait pas l’Internet, cher ami». Vous savez que vous pouvez faire vos courses sur l’Internet ? «Pfff, comment ça ?» Bon, rejet total. Son fils avait raison. Rien à faire. Le progrès et M. Robert, c’est comme l’huile et l’eau, pas la peine d’insister. Quels sont les différents services que propose l’Internet et qui peuvent intéresser les seniors ? Sur l’Internet, les personnes âgées peuvent correspondre avec leurs petits-enfants à l’étranger à des prix réduits. Le «Net to Phone» est de plus en plus utilisé, surtout au Liban, étant donné qu’il y a beaucoup de Libanais dans le monde. La communication coûte moins cher que le téléphone normal. On peut imaginer que dans l’avenir, les services de courses à domicile commandées sur l’Internet se développeront et faciliteront la vie des personnes âgées. Dans certains pays, l’utilisation de l’Internet devient une nécessité puisque, de plus en plus, les formulaires, les dossiers d’inscriptions et les papiers administratifs se trouvent sur le Web. Les jeunes et les moins jeunes devront donc s’y mettre dans les prochaines années. Raji GABRIEL
Discussion entre un père et son fils : «Papa, je vais installer l’Internet à la maison». «Oh non fiston, y a plus de place ici, y a le frigo, y a le lave-linge… y a plus de place, je te dis», rétorque le père. Le gosse hébété : «Mais papa, c’est juste un fil électrique, un fil relié à l’ordi…». Le père : «Mmm… ah ouais…». Voilà. C’est la discussion classique....