Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

VENTE AUX ENCHERES - Quatre siècles d’histoire du mobilier - Une déferlante de meubles antiques et d’objets d’art fastueux

Johny Chartouny et Maha Sehnaoui signent la plus grande vente aux enchères jamais organisée au Liban. Trois mille cinq cents pièces déroulent, sur 1 200 m2, quatre siècles d’histoire du meuble et de l’objet. Elles sont réparties en 2 700 lots dont 500 auront comme «prix d’ouverture» un dollar (1$) ! Au programme, du mobilier français, flamand, vénitien et ottoman, allant du XVIIe au XXe siècle ; des peintures anciennes et modernes ; des tapis, des tapisseries et du cristal de Bohême ; des bijoux, dont une émeraude de 40 carats taillée en poire ; mais aussi des ouvrages, avec en vedette l’édition originale de The Holyland Egypt and Nubia, de David Roberts. Les trois volumes estimés par la maison Cohen, Paris, à 1 200 000 dollars, sont mis en vente à 100 000 dollars. Étudiées en fonction de la situation économique du pays, «les pièces seront adjugées 50 à 70 % moins chères qu’en Europe ou aux États-Unis. Nous souhaiterons qu’elles puissent rester au Liban», indique M. Chartouni, ancien président de l’Association brésilienne des antiquaires (1987 à 1990), organisme qui regroupe quelque 2 000 professionnels. Parmi les plus belles œuvres, figurent un paravent et une tapisserie, véritables ouvrages d’art de l’époque Louis XVI. Une porte du Rajastan en bois précieux incrusté de 14 000 pièces d’ivoire taillées en formes géométriques et réparties en une subtile mosaïque sur deux mètres de haut (début XIXe). Un paire de sellettes italiennes du XVIIIe. Une commode estampillée Krieger, estimée entre 150 et 180 000 FF et mise en vente aux enchères à 45 000 FF ! Deux exemples du raffinement atteint en Europe au XIX e: un rare et beau cabinet de curiosité présentant un mélange harmonieux de bois précieux, de marbre sculpté, de bronze doré et de fine peinture (en miniature). Le meuble aurait appartenu au seigneur de Solliès (Toulon). Mais aussi, un guéridon à trois pieds exécuté par Dasson, un des plus célèbres ébénistes du XIXe. Le meuble, évalué 20 000 dollars à Drouot, est mis en vente à partir de 10 000 dollars. Parmi les meubles vénitiens, on notera une paire de colonnes (XVIIe) de trois mètres de haut, dont «la similaire se trouve au Trianon», selon M. Chartouny ; une paire de tabernacles datant du XVIe; une paire de consoles décorées de petits amours ; un coffre octogonal (XVIIe) ; une paire de torchères (XVIIIe) et un cabinet du XVIIIe dont les incrustations de bronze sont à rapprocher du travail des orfèvres. Le clou du spectacle est toutefois la chambre ottomane datée de 1244 de l’Hégire. On est scotché devant un ensemble de boiseries peintes, sculptées, enrichies d’or et d’argent et comprenant plusieurs panneaux, dont un à arcades dit «Youk». Le plafond de forme carré à coupole inversée est en bois sculpté, ajouré, doré et décoré de miroirs. Les armes du sultan Abdel Hamid II estampillent un meuble en ébène, reposant sur quatre pieds incrustés de bronze doré. Il a été commandé en France à la suite de la visite du sultan à l’exposition universelle de Paris. On note également, une coupole de «minbar» en bois sculpté et doré à la feuille ; un Coran à enluminures dorées du XVIIIe ; et un exceptionnel brasero ou «mankal» en bronze massif, incrusté de pierres bleu turquoise et rouge rubis datant de la fin du XIXe. Trônant dans un coin, les cristaux de Bohême osent toutes les étincelles avec une paire de candélabres à plusieurs branches (2,75 mètres de hauteur). Mais la liste est longue... Signalons, toutefois, une pièce unique du magicien de Nancy, Émile Gallé : une céramique de 1890 qui illustre à la manière d’une bande dessinée l’aventure de «Zigzag» allant planter le drapeau français sur la ligne bleue des Vosges. Ou encore la sélection d’œuvres des écoles hollandaises et flamandes dont un triptyque relatant la vie de Jésus (XVIIe). Posée à côté, la boîte à musique du fils de Napoléon III. Son bois d’ébène abrite six abeilles en bronze ciselé butinant des sonnettes pour jouer la Mazurka, Old folk at Home, ou Dieu protège le tsar... Le mécanisme de Brémont, numéroté 11 725, reproduit 12 airs. Retour en force de Royère La vacation du 16 décembre propose également un gros lot de meubles et objets signés Jean Royère, un des ébénistes parisiens les plus productifs. Il a réalisé pendant près de trente ans des meubles qui ont eu un immense succès en Europe, aux USA, mais aussi en Iran, en Irak et en Égypte. Il a meublé le palais du roi Fayçal en Arabie séoudite et celui du roi Hussein à Amman. À Beyrouth, où il a ouvert une galerie et deux ateliers en 1947, il a signé le décor de plusieurs demeures libanaises mais aussi celui du Capitole et de l’hôtel Phoenicia. Royère est en vogue aujourd’hui. Plus d’une douzaine de marchands sillonnent actuellement le Liban pour s’arracher les objets et les meubles du célèbre designer. Signalons enfin qu’un lot de 500 pièces, dont 30 tapis et 250 tableaux de peintres libanais ou français «bénézittés», seront mises aux enchères à partir de 1 dollar (1$). Toutes les toiles ont été expertisées par rayon ultraviolet. Portes ouvertes donc à partir d’aujourd’hui, 17 heures, immeuble Sehnaoui, rue Riad el-Solh. L’exposition se poursuivra jusqu’au 15 décembre. Du 16 au 22 décembre, le marteau de Johny Sarkis adjugera... Aux plus offrants. Les marchands internationaux participeront à la vente via Internet (www.Jmauctions.com).
Johny Chartouny et Maha Sehnaoui signent la plus grande vente aux enchères jamais organisée au Liban. Trois mille cinq cents pièces déroulent, sur 1 200 m2, quatre siècles d’histoire du meuble et de l’objet. Elles sont réparties en 2 700 lots dont 500 auront comme «prix d’ouverture» un dollar (1$) ! Au programme, du mobilier français, flamand, vénitien et ottoman, allant du XVIIe...