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Le dynamisme des professionnels de l’image
Par MISSIR JOELLE, le 28 novembre 2001 à 00h00
Napoléon avait coutume de répéter qu’«un petit dessin vaut mieux qu’un petit discours». Il dirait peut-être qu’aujourd’hui une production audiovisuelle se vend bien mieux qu’un long plaidoyer. L’image animée a tellement gagné en puissance d’évocation, qu’elle exerce aujourd’hui un fort pouvoir d’attraction. Dans ce contexte, les sociétés libanaises de production n’ont pas hésité à offrir le meilleur de leur savoir-faire afin d’attirer l’ensemble des clients du Moyen-Orient. La production audiovisuelle comporte plusieurs secteurs. Au Liban, le plus dynamique est sans conteste celui du film publicitaire. Certaines maisons de production se lancent aussi dans les films institutionnels et d’entreprises, les courts-métrages, les documentaires et, plus rarement, les grosses productions cinématographiques. Comment réussir une production ? La phase de production comprend la préparation, le tournage et la post-production. La post-production regroupe les différentes prestations à dominante technique qui concourent au montage des images et des sons. À cet effet, le réalisateur visionne les images tournées et autres sources (images d’archives, logos, photos, dessins). Le mixage du son, qui consiste à composer la bande sonore et à la synchroniser aux images, est la dernière étape technique. Pour être efficace et maintenir l’attention du spectateur, toute communication audiovisuelle doit revêtir les caractéristiques suivantes : – Transmettre un message clair, bien construit, pour être bien compris et mémorisé. Il faut se garder de vouloir dire le maximum de choses en un minimum de temps. Plus le nombre de messages est limité, plus ils seront percutants. – Offrir un spectacle de qualité : pour que les futurs spectateurs adhèrent au spectacle qui leur est proposé, le film doit s’appuyer sur un scénario intéressant qui progresse bien et sur une mise en scène valorisante. – Revêtir un ton spécifique : la fiction est de plus en plus employée. Les modes de narration vont de l’imaginaire au suspense, en passant par le comique. «La production a un côté très artistique, qui fait finalement toute la différence. C’est l’œil du réalisateur, le plus beau cadrage et la mise en place de tous les bons ingrédients qui feront de la production une réussite», commente Rafic Tamba, directeur de VIP Films. Aussi, la réussite du produit fini dépend de la qualité du tandem client/équipe de réalisation. À cet effet, les producteurs ont le choix de faire appel soit à des professionnels libanais, soit à des étrangers. «Nos équipes et nos directeurs de production et de réalisation bénéficient d’une ouverture d’esprit et d’une compréhension parfaite des exigences de chaque client», précise Youssef Ayoub, directeur général de la société Intaj. Rafic Tamba met le doigt sur la relation entre les membres de l’équipe de production. «Une production est une harmonie parfaite entre le réalisateur, le chef opérateur et toute l’équipe. Le cercle autour du réalisateur doit lui offrir le meilleur et avoir la communication facile pour mener à bien le projet». Technologie v/s capital humain Les techniques audiovisuelles ont elles-mêmes progressé. Chaque support offre une multiplication de possibilités et les délais de réalisation baissent. Par ailleurs, les nouveaux procédés techniques ont certainement réduit les coûts et amélioré les prestations. Youssef Ayoub indique: «Notre mission consiste à suivre constamment les nouvelles technologies, l’éclairage dernier cri, les machines à la pointe de l’innovation, pour aider le client. Aujourd’hui, il faut offrir le service le plus rapidement donc être au courant des nouveautés, au meilleur prix». Pour Rafic Tamba, la production ce sont des machines, mais aussi et surtout des hommes qui, par leurs choix, apportent un savoir-faire. «La technologie est uniquement un support pour mieux faire, précise-t-il. C’est un confort en plus, qui rend la vie plus facile. Dans le temps, les montages de films fait à la main donnaient des effets tout aussi fabuleux. Une machine n’est valable que par celui qui l’utilise. La même machine entre les mains de Steven Spielberg réalise des effets différents, et ce n’est plus le même film. Aujourd’hui, la technologie permet de faire plus facilement les choses compliquées mais pas impossible d’hier. Le mérite va essentiellement aux équipes. Ce sont les bonnes idées créatives combinées à la machine qui permettront d’atteindre les objectifs de qualité». Un produit, une idée peuvent-ils être mis en valeur grâce à une bonne réalisation ? Rafic Tamba pense que «tous les produits méritent un bon visuel. Cependant, les idées médiocres ne doivent se profiler au travers d’une production de qualité. Il est bien dommage de soumettre des créations moyennes en pensant que la réalisation fera des miracles». Un marché régional Afin de diversifier leurs activités et leurs sources de revenus, les sociétés libanaises de production travaillent à la fois pour des clients libanais d’un côté et arabes de l’autre. Le Liban a de très gros potentiels humain et technique dans le secteur de la production audiovisuelle et les Arabes du Golfe aiment travailler avec des Libanais pour leur côté créatif. Cet intérêt que porte la clientèle arabe pour la production libanaise est une évidence. «Depuis quelques mois, VIP Films produit une émission de jeu pour le Koweït, commente Rafic Tamba. Chaque mois, une équipe libanaise incluant scénariste, réalisateur, producteur, éclairagiste et assistants se rend sur place pour réaliser les prestations. On fait confiance aux talents libanais et on est conscient du professionnalisme et du niveau de qualité aux standards internationaux. Par contre, le secteur audiovisuel des chaînes de télévision locales est fermé au Liban, car celles-ci produisent elles-mêmes leurs émissions. Viendra un jour où elles feront appel, comme toutes les chaînes télévisées à l’étranger, aux maisons de production libanaises». Parmi les grands succès de VIP Films, on retiendra la dernière campagne mondiale «Escalade» (le 4x4 de Cadillac). «Cette production a été entièrement réalisée à Dubaï, précise Rafic Tamba. Les moyens techniques et les effets spéciaux réalisés sont d’un niveau international. D’ailleurs, suite à cette réalisation, le marché de Dubaï a vu son niveau de qualité de production audiovisuelle en hausse». La post-production s’installe au Liban Une fois le tournage terminé, la post-production commence avec le développement de films de 35 mm ou 16 mm qui se fait à l’étranger, car aucun laboratoire n’existe au Liban dans ce domaine. Un des moyens d’attirer les productions des pays arabes est de créer un «one stop shop» au Liban. «Les Jordaniens, les Égyptiens et les spécialistes de Dubaï viennent faire leurs castings à Beyrouth, assure Youssef Ayoub. Nos prestations sont moins chers et il serait utile d’attirer tous ces professionnels au Liban pour l’ensemble de leurs prestations. IMI (Integrated Media Industry) est la holding résultant de l’affiliation entre Intaj et le spécialiste de la post-production VTR, basée à Londres. Cette société libanaise offrira tous les outils nécessaires à la post-production, elle est unique en son genre au Moyen-Orient. Cela permettra aux maisons de production libanaises – qui sont encore obligées de voyager pour faire le travail de la post-production – de réduire leurs coûts relatifs aux déplacements et aux frais d’hôtel. Les prix seront certainement très compétitifs afin de permettre à cette industrie de se développer. Les machines disponibles seront à la pointe de la technologie : “Spirit”, “Inferno”, “Flame”, “Smoke”. Des spécialistes anglais viendront offrir leur savoir-faire, et les nouveaux étudiants libanais pourront bénéficier de stages à Londres».
Napoléon avait coutume de répéter qu’«un petit dessin vaut mieux qu’un petit discours». Il dirait peut-être qu’aujourd’hui une production audiovisuelle se vend bien mieux qu’un long plaidoyer. L’image animée a tellement gagné en puissance d’évocation, qu’elle exerce aujourd’hui un fort pouvoir d’attraction. Dans ce contexte, les sociétés libanaises de production n’ont pas hésité à offrir le meilleur de leur savoir-faire afin d’attirer l’ensemble des clients du Moyen-Orient. La production audiovisuelle comporte plusieurs secteurs. Au Liban, le plus dynamique est sans conteste celui du film publicitaire. Certaines maisons de production se lancent aussi dans les films institutionnels et d’entreprises, les courts-métrages, les documentaires et, plus rarement, les grosses productions...