SOCIÉTÉ - Production de films documentaires, organisation de conférences et publication de brochures - Lancement de la campagne nationale sur la santé reproductive

Le coup d’envoi de la campagne de sensibilisation à la santé reproductive a été donné hier au cours d’une conférence organisée au Holiday Inn, rue de Verdun. Cette campagne, qui vise principalement les jeunes à l’âge de la puberté et de l’adolescence (de 13 à 19 ans), comme leurs parents, est organisée par les ministères des Affaires sociales et de la Santé, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population, ainsi que de nombreuses associations mondiales, notamment l’association Marie Stopes International. Mme Neemat Kanaan, directrice générale du ministère des Affaires sociales, a exposé les objectifs de la campagne qui touchera la population des régions de Bezbina (Akkar–Liban-Nord), Ghbeiré, Mreijé, Borj Brajné et Haret Hreik (banlieue-sud) et Tebnine (Bint Jbeil – Liban-Sud). Elle a précisé que la campagne sera axée sur des sujets en rapport avec la physiologie du système reproductif chez la femme et l’homme, les changements biologiques et psychologiques qui surviennent à l’adolescence, les bases des relations humaines, telles que le respect, l’amitié, l’amour et la confiance, la relation des jeunes avec leurs parents, les maladies sexuellement transmissibles et le planning familial. Et de conclure qu’à cette fin, des films documentaires seront produits, des expositions et des conférences organisées et des brochures comprenant des bandes dessinées publiées. De son côté, M. Yves de San, coordinateur résident des Nations unies, a indiqué que les problèmes de l’adolescence et la santé reproductive occupent de plus en plus le devant de la scène depuis la tenue de la Conférence internationale de la population et du développement en 1994, au Caire. «Ces sujets ont été, et continuent à être, difficiles à traiter à cause des sensibilités qui entourent la sexualité, a-t-il ajouté. Nous remarquons aujourd’hui que les mythes et les malentendus ne sont pas tout à fait dissociés. Les droits des parents et leurs responsabilités envers les jeunes restent, quant à eux, des sujets controversés». M. de San, qui a noté que 85 % de la population jeune vivent dans les pays en voie de développement, a affirmé que «le défi à relever demeure celui de dépasser les attitudes stéréotypées, les préjugés et les superstitions du passé». Il faudrait, selon le coordinateur résident des Nations unies, apprendre à traiter avec les jeunes non en tant qu’enfants qui ont besoin d’être protégés ou en tant qu’adultes qui peuvent se prendre en charge, mais en tant que personnes entre deux âges apprenant à prendre des responsabilités, à gérer leur vie et à occuper leur place dans la société. Les principales réalisations du ministère de la Santé dans le cadre du Programme national sur la santé reproductive ont été au cœur de l’intervention du Dr Albert Joekhadar, représentant le ministre. Ces réalisations se résument par le réaménagement et l’équipement de plusieurs centres médicaux, la formation des effectifs travaillant dans ces centres, l’introduction d’un système d’informations sanitaires, la mise au point de protocoles du travail clinique et administratif en prélude à l’ère de l’accréditation et l’établissement d’une stratégie nationale sur la santé reproductive. Quant au ministre de l’Information, Ghazi Aridi, il a assuré que les moyens de communication et les médias ont contribué à vulgariser le sujet de la sexualité, ce qui a suscité une inquiétude chez les parents. Il a par ailleurs considéré que cette campagne est exemplaire et a assuré que son ministère est disposé à coopérer avec les ministères concernés et avec le secteur privé pour faire réussir cette campagne. Prenant la parole en dernier, le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, a insisté sur l’importance de cette campagne qui vise à éclairer les jeunes sur la santé reproductive, mettant en garde contre les pièges des idées préconçues. Étaient notamment présents à la conférence les députés Pierre Daccache et Marwan Farès, les anciens députés Hussein Yatim et Nouhad Souaïd, ainsi que des représentants de plusieurs ONG et des personnalités du monde social.