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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Coopération - Le 19e congrès de l’Union de la presse catholique a clôturé ses travaux à Fribourg - Un Brésilien de l’Université de São Paulo - élu président de l’UCIP - -

Le candidat de la délégation brésilienne au congrès de l’Union catholique internationale de la presse, Ismar De Oliveira Soares, de l’Université de São Paulo, a été élu président de l’UCIP, succédant ainsi à Mme Theresa Ee-Chooi (Philippines). Le congrès de l’UCIP – qui avait pour thème «les médias (et plus particulièrement les médias catholiques) et la mondialisation» – s’est tenu la semaine dernière à Fribourg (Suisse), en présence de 431 congressistes. Il a clôturé ses travaux le week-end dernier. Le Liban était représenté par une délégation d’une quarantaine de journalistes et de photographes de presse. La délégation libanaise a présenté aux congressistes deux notes, portant sur la conjoncture générale au Liban et sur la situation des médias libanais. Les travaux du congrès ont été principalement marqués par l’intervention de M. Jean Marie Messier, président de Vivendi International, l’un des plus grands groupes de communication au monde. M. Messier a notamment plaidé, devant les représentants de la presse catholique internationale, en faveur de la tolérance et du dialogue, «seules voies capables de sortir le monde de cette folie meurtrière qui semble vouloir s’installer dans les esprits et dans les actes, à travers une infinité d’actions et de réactions». Dans son allocution, le président de Vivendi International a d’abord indiqué vouloir intervenir «en tant qu’individu, en tant que chrétien, en tant qu’homme profondément bouleversé par les événements récents». Il a précisé sur ce plan qu’au moment où «nous tentons d’apporter modestement notre contribution à la construction d’un monde meilleur, voici que nous sommes confrontés à des événements annonciateurs d’un monde pire». Et d’ajouter : «Nous rêvons tous de paix, et voici qu’on parle de guerre. Nous plaidons tous pour la tolérance, et voici que resurgit la dénonciation de boucs émissaires. Nous apprenons tous à nos enfants un monde d’amour, et voici que déferlent des assauts de haine». M. Messier a rappelé dans ce contexte la teneur du livre de Samuel Huntington sur le choc des civilisations. Publié aux États-Unis puis en France en 1996, cet ouvrage distingue huit civilisations, prédisant que l’affrontement se fera entre l’Occident chrétien et l’islam, «chacun des deux étant désormais la principale menace pour l’autre». M. Messier a parlé de «cette thèse en apparence prémonitoire, mais dont on voit bien la perversité dès lors qu’elle a créé délibérément un amalgame dangereux – et surtout faux, terriblement faux – entre l’extrémisme terroriste des fondamentalistes et la religion islamique elle-même, dont nous savons bien que les fondamentalistes la dévoient épouvantablement». S’adressant à une salle comble dans l’enceinte de l’Université catholique de Fribourg, le président de Vivendi International a lancé un fervent appel en faveur de la tolérance raciale et religieuse, contre toute thèse qui «considérerait comme inévitable une rivalité croissante, une haine de plus en plus forte entre ces différentes civilisations» et qui « préconise comme seule issue un isolement de chacun dans sa propre culture, un cloisonnement du monde entre ses diverses composantes culturelles». Premier bilan Concernant le premier bilan que l’on peut faire de ce séminaire, force est de relever que les congressistes pouvaient être divisés en deux principaux groupes, si l’on envisage les principales préoccupations exprimées ici et là : d’un côté les journalistes travaillant dans des organes de presse occidentaux, et les autres, tous les autres . Les journalistes occidentaux, représentant la presse catholique dans leurs pays respectifs, ont presque tous exprimé leur inquiétude face à une sécularisation de plus en plus profonde qui vient saper les bases mêmes de la foi, ce qui fait perdre de plus en plus à leurs journaux et à leurs radios une importante tranche de lecteurs et d’auditeurs. Ils ont expliqué ce phénomène par, notamment, une indifférence alimentée par la surconsommation, elle-même attisée par la publicité et les médias de masse. Cela a amené l’ensemble des journalistes occidentaux à se poser des questions sur le devenir de leurs publications religieuses. C’est une question qui sera à l’ordre du jour permanent de toute la presse catholique qui se doit de se remettre en question en permanence pour répondre aux exigences et aux réalités changeantes d’un monde de plus en plus insaisissable. Pour les autres, journalistes d’Afrique et d’Asie, le problème est autre : ils s’inquiètent notamment d’éventuels chocs de religions qui risquent de rendre le dialogue difficile. Ils ont parlé aussi de la rencontre des cultures dont certaines sont écrasées par les médias transnationaux, assimilés à une nouvelle forme de colonialisme, ce qui, d’après les intervenants, rend encore le dialogue plus difficile. À la lumière de la situation nouvelle créée par les attentats terroristes qui ont frappé New York et Washington le 11 septembre dernier, le débat qui a été relancé sur ce plan à Fribourg acquiert sans nul doute une importance et une portée particulières.
Le candidat de la délégation brésilienne au congrès de l’Union catholique internationale de la presse, Ismar De Oliveira Soares, de l’Université de São Paulo, a été élu président de l’UCIP, succédant ainsi à Mme Theresa Ee-Chooi (Philippines). Le congrès de l’UCIP – qui avait pour thème «les médias (et plus particulièrement les médias catholiques) et la...