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Actualités - CHRONOLOGIES

Sociologie - Huit étudiants en médecine exposent leurs projets - au cours d’une visioconférence - Beyrouth, une mosaïque d’appartenances humaine, sociale et communautaire

Apprendre à mieux se connaître et à connaître son entourage, c’est dans cette optique que les étudiants de la faculté de médecine à l’Université Saint-Joseph ont élaboré des projets de recherche sur leurs origines familiales, sur celles de la cité dans laquelle ils vivent, ainsi que sur certaines de ses habitudes notamment dans les souks. Ces projets qui avaient pour thème global «Origines-identité : la cité» ont été présentés, jeudi soir, au siège de la faculté, lors d’une visioconférence entre les étudiants et l’école d’été de prospective territoriale située à la Corderie royale de Rochefort. Ils s’inscrivent dans le cadre du cours de sociologie que suivent les étudiants en première année et qui étaient dirigés par M. Jacques Beauchard, directeur du département des sciences sociales à l’Université Paris XII. Tamina Élias, coordinatrice du projet, a parlé de la cité perçue comme une mosaïque d’appartenances humaine, sociale et communautaire. «Beyrouth, capitale du Liban, regroupe dans son agglomération plus du tiers de la population des dix-huit communautés libanaises», a-t-elle expliqué. Les origines de cette mosaïque communautaire remontent à 2300 av. J-C, époque à laquelle les Cananéens sont arrivés au Liban. En ce qui concerne le pluriculturisme de cette mosaïque, il résulte d’un mélange entre les différentes civilisations qui sont passées par le Liban et qui a coïncidé avec l’apparition des différentes religions dans le pays depuis 395. Tamina a également insisté sur la langue, «facteur d’identité et outil de communication». «Les Libanais deviennent de plus en plus trilingues pour faire face à la mondialisation», a-t-elle indiqué. Huit étudiants ont, par la suite, exposé leur projet. Nicole Chémaly est allée à la recherche de son identité familiale. Ainsi, elle a découvert que son père était originaire du Nord, comme l’indique d’ailleurs son nom. L’un de leurs ancêtres, qui était prêtre, s’est déplacé pour s’installer à Daroun, dans le Kesrouan, où il a construit une église puis une maison. La famille s’est élargie depuis et plusieurs générations y vivent actuellement. Nicole a avoué, par ailleurs, que les recherches de ses origines du côté maternel étaient plus difficiles, mais qu’il est probable que les ancêtres de sa mère soient également originaires du Liban-Nord. Le souk el-ahad ou le marché du dimanche de Sin el-Fil a constitué le projet de Marita Rizk. Un marché où la nourriture se confond avec les vêtements, les ustensiles de cuisine, les chaussures, les sacs, les bijoux, les parfums, la lingerie, les jouets, etc. C’est un lieu de rencontre populaire où les gens se côtoient quelle que soit leur classe sociale ou leur nationalité. Clément Khoury, qui a parlé lui aussi du souk el-ahad de Tripoli, s’est intéressé à Riad, un marchand ambulant, qui rêve d’agrandir son commerce et de s’installer à Beyrouth, mais malheureusement ses «petits moyens» ne lui permettent pas de le faire. Nancy Maalouf, quant à elle, a axé ses recherches sur la relation de ma’alem Élias avec sa clientèle. Surnommé Élias le naturel, ce sexagénaire se consacre à l’agriculture biologique. Ses clients appartiennent à toutes les classes sociales et il leur fait confiance. «Il ne pèse jamais la marchandise après qu’ils l’aient fait», a affirmé Nancy. Natacha Esber a raconté «la ville de Beyrouth au fil des ans». «Une ville commerciale, qui ne dormait jamais, et qui attirait les touristes», a-t-elle précisé. Natacha s’est beaucoup attardée, dans son exposé, sur le tramway qui transportait les citoyens, toutes catégories confondues, dans ses compartiments «primo» ou «secundo». Elle a également évoqué la vie nocturne à Beyrouth, notamment à la place des Canons, qui grouillait de vie avec ses salles de cinéma, ses cafés, ses restaurants, ses hôtels et ses marchands. L’escalier Saint-Nicolas, le plus long et le plus large de la ville, constitue, selon Siba Kallab, l’un des lieux de mémoire de la ville de Beyrouth puisqu’il garde encore les traces de la guerre et «abrite les confidences des centaines de Beyrouthins». Avec ses 202 marches et 23 terrasses, cet escalier, long d’un kilomètre, accueille parfois cinq mille personnes à la fois notamment au cours des manifestations artistiques qui s’y déroulent, d’où l’appellation que lui donnent les habitants de la région : l’escalier des arts. Salam Zeineddine a, pour sa part, évoqué le conflit des territoires dans la ville de Beyrouth. Il y a d’une part le territoire intérieur qui n’est autre que l’ancien espace beyrouthin, tourné vers le passé et régi par les traditions. D’autre part, émerge le territoire du futur, qui est moderne, qui s’ouvre à l’extérieur et est dirigé par des logiques de marché international. Exposant son projet de recherche en dernier, Marie-Thérèse Abi Wardé a parlé de la rue Fakhreddine, plus connue sous le nom de Borj el-Murr, du Saint-Georges ou de la rue Phoenicia. Cette rue est un exemple vivant du contraste qui existe entre l’ancien et le moderne, ainsi que des conflits qui opposent les jeunes qui cherchent le modernisme aux plus âgés qui demeurent fidèles à leur territoire et à leurs traditions. La visioconférence a été clôturée par un mot du doyen de la faculté des sciences médicales de l’USJ, le Dr Pierre Farah, qui a souligné que cet événement est d’une grande importance notamment sur le plan académique, «car il est du devoir des éducateurs d’aider les étudiants à se développer, a-t-il indiqué. Il est de leur devoir aussi de les sensibiliser à ce qui les entoure pour mieux connaître la cité à laquelle ils appartiennent».
Apprendre à mieux se connaître et à connaître son entourage, c’est dans cette optique que les étudiants de la faculté de médecine à l’Université Saint-Joseph ont élaboré des projets de recherche sur leurs origines familiales, sur celles de la cité dans laquelle ils vivent, ainsi que sur certaines de ses habitudes notamment dans les souks. Ces projets qui avaient pour thème global...