Actualités - DOCUMENTS
JEUNES TALENTS - Rami Khalifé en concert demain au Centre Demerdjian - …À qui sait attendre
Par D.G, le 15 août 2001 à 00h00
Il a tout juste 20 ans et onze ans d’études de piano derrière lui. Mais Rami Khalifé, un des fils du oudiste Marcel Khalifé, n’a pas du tout le profil d’une bête de compétition comme on serait tenté de le penser : «Je n’aime pas me comparer aux autres», dit-il. «Je préfère me concentrer sur ma propre façon de jouer.» C’est dans la maison familiale que le jeune homme pose ses doigts sur son premier piano. Son père détecte aussitôt un talent particulier et en 1991, alors qu’ils sont installés à Paris, Rami reprend ses cours, commencés au Liban deux ans auparavant, au Conservatoire de Boulogne-Billancourt, un des plus performants de France. En 1998, il décroche le Prix de piano et décide de suivre deux ans supplémentaires de perfectionnement : «Mon emploi du temps était beaucoup plus libre, raconte-t-il. Mais l’année suivante, quand j’ai su que je me présentais au concours de la Julliard School de New York, le travail est redevenu très intense.» Cette institution américaine de prestige est convoitée par tous les apprentis musiciens du monde, qui espèrent, avec cette carte de visite, lancer leur carrière professionnelle. En février 2000, Rami Khalifé passe la première partie des épreuves avec 500 autres pianistes. Le jury n’en retiendra que 7 %, dont le jeune Libanais. Musiques contemporaines «J’ai choisi d’y suivre un cycle de quatre ans», explique-t-il. Une résolution sage d’un pianiste qui sait qu’il a encore «tout à apprendre». À commencer par la constitution d’un répertoire ; et là encore, il étonne par sa personnalité musicale : «J’ai un faible pour les impressionnistes français du XXe siècle», poursuit-il. «À côté de compositeurs comme Debussy, Fauré ou Ravel, j’aime aussi les fondateurs du minimalisme contemporain américain, comme Steve Reich ou Terry Riley.» Très sensible au jazz qu’il est fier d’avoir appris seul, Rami Khalifé s’intéresse de près à l’expérimental électronique et ne renie pas la techno, loin de là. En fait, ce qui fascine le pianiste, c’est la composition : «J’ai déjà écrit des partitions de jazz avec le groupe que j’ai formé en 1999 avec des amis du Conservatoire de Boulogne-Billancourt, “Spring Quartet”, confie-t-il. Nous avons un agent qui s’occupe de notre calendrier de concerts.» Les sept musiciens ne manquent pas de talent : un mois après la création de leur groupe, ils ont joué dans des salles de concert parisiennes comme le Sunset, le Baiser Salé ou le Cithéa. Quant aux autres compositions, Rami Khalifé en parle à peine : «Je ne me sens pas encore prêt. J’ai besoin de solitude et de concentration pour ce travail que je considère comme très personnel.» Le pianiste donnera demain, au centre Demerdjian, à 20h30, son premier concert solo de l’année durant lequel le public aura l’occasion d’entendre une de ses compositions. Avant qu’il ne reparte pour New York reprendre ses études, il se produira le 25 septembre prochain à Paris, à l’Unesco, en compagnie de son père et de son frère Bachar, percussionniste, à l’occasion du sommet de la francophonie.
Il a tout juste 20 ans et onze ans d’études de piano derrière lui. Mais Rami Khalifé, un des fils du oudiste Marcel Khalifé, n’a pas du tout le profil d’une bête de compétition comme on serait tenté de le penser : «Je n’aime pas me comparer aux autres», dit-il. «Je préfère me concentrer sur ma propre façon de jouer.» C’est dans la maison familiale que le jeune homme pose ses doigts sur son premier piano. Son père détecte aussitôt un talent particulier et en 1991, alors qu’ils sont installés à Paris, Rami reprend ses cours, commencés au Liban deux ans auparavant, au Conservatoire de Boulogne-Billancourt, un des plus performants de France. En 1998, il décroche le Prix de piano et décide de suivre deux ans supplémentaires de perfectionnement : «Mon emploi du temps était beaucoup plus libre, raconte-t-il....
Les plus commentés
Aoun depuis le Caire : Le Liban veut revenir à une situation de « non-guerre » avec Israël
Dans les prisons israéliennes, la torture généralisée des détenus palestiniens
Municipales : le grand bond en arrière