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Actualités - CHRONOLOGIES

Les éditorialistes israéliens pessimistes - « Diplomatie du désespoir » pour prévenir une « guerre qui arrive »

Le quotidien israélien The Jerusalem Post a adopté hier un ton particulièrement belliqueux en publiant quatre articles appelant à la guerre. L’éditorial intitulé «À bout de patience» critique la «retenue» d’Ariel Sharon en la comparant à la stratégie de Ehud Barak qui tirait sur des bâtiments désaffectés en guise de représailles aux attentats palestiniens. L’éditorialiste rappelle à ce sujet que les tactiques de l’ancien Premier ministre ont non seulement échoué à stopper la «terreur» palestinienne, mais ont entraîné l’échec électoral d’Ehud Barak aussi. The Jerusalem Post avertit ainsi «le fin tacticien et politicien expérimenté» Ariel Sharon que le même sort l’attend s’il ne prenait pas acte du précédent Barak. Le journal israélien considère en fait, qu’hormis le raid de Bethléem de mardi, Ariel Sharon suivait une politique de retenue. «La guerre arrive» est le titre de la tribune signée par Michael Freund, directeur-adjoint du bureau du Premier ministre de 1996 à 1999. «C’est une idée troublante et pourtant inévitable… Quelques jours ou quelques semaines nous séparent de la guerre, mais les dés sont jetés, indubitablement… Le rapport Mitchell et le cessez-le-feu obtenu par Tenet n’auront été qu’un simple entracte avant l’acte final tant redouté», avertit M. Freund. «Le signe précurseur du déclenchement imminent des hostilités est la «diplomatie du désespoir». La rencontre inopinée entre Shimon Peres et Yasser Arafat dimanche passé, quelques jours seulement après la visite secrète d’Omri Sharon au chef de l’Autorité palestinienne, ressemble étrangement aux efforts de dernière minute de l’ancienne Administration Bush Senior pour contenir les évènements menant à la Guerre du Golfe en 1991», explique Michael Freund. L’ex-responsable du bureau du Premier ministre conclut sa tribune par un discours mobilisateur : «… La détermination du peuple juif est intacte. L’erreur la plus grave de Arafat serait de sous-estimer la ténacité de ce peuple… Seul face à son ennemi, Israël vaincra…». La deuxième tribune du Jerusalem Post est signée par Daniel Pipes, directeur du Middle East Forum à Philadelphie. M. Pipes juge que la crise actuelle résulte de la «bonté d’Oslo» qui consiste à «fermer l’œil sur la violence, soutenir l’économie palestinienne, retirer l’armée des Territoires et reconnaître un État palestinien». Selon lui, les Arabes et les Iraniens qui ont vu les Israéliens échanger «la terre contre un torchon de papier» sont à présent convaincus que l’État hébreu n’est qu’un «géant de papier, «plus faible qu’une toile d’araignée» pour reprendre la métaphore évocatrice du chef du Hezbollah». «Pour combattre cette perception», Daniel Pipes propose de «geler les avoirs financiers de Yasser Arafat, de l’OLP et de l’Autorité palestinienne, exiler les responsables palestiniens, interdire complètement les mouvements de personnes et de marchandises, et couper l’eau, l’électricité et le téléphone». M. Pipes prône également «l’instauration de la peine de mort, la réoccupation des zones qui sont le théâtre de tirs palestiniens, la destruction de la représentation palestinienne à Jérusalem ainsi que les villages en rébellion». Le directeur du Middle East Forum finit par appeler à «la destruction de l’Autorité palestinienne et la conclusion d’accords séparés avec les différents villages». Paradoxalement, la tribune de Daniel Pipes est intitulée «Éviter la guerre : les options d’Israël». Enfin, Saul Singer, chroniqueur de la rubrique «Temps intéressants» du Jerusalem Post, compare dans son article intitulé «Diplomatie du siège arrière» les tractations dans la région aux rapports entre les membres d’une famille qui part en vacances en voiture. L’Autorité palestinienne est le petit frère qui taquine sans cesse son aîné, Israël, tous deux assis sur le siège arrière d’une voiture, tandis que les parents – les États-Unis et l’Europe – assistent passivement à la scène sur les sièges avant, jugeant que le cadet se calmera tôt au tard. Mais le cadet agace son frère et deux scénarios s’imposent alors : soit l’aîné finit par se défendre violemment, s’attirant les foudres de ses parents qui le punissent, soit il se retient pourvu que les parents dissuadent le petit fauteur de troubles. Moralité de l’histoire, «l’actuel degré élevé de retenue n’est justifiée que si la communauté internationale met fin aux attaques palestiniennes contre Israël», selon le chroniqueur. «Si la communauté internationale exerce par contre une pression sur Israël, non seulement la retenue n’est plus justifiée, mais une réaction s’impose», conclut Saul Finger.
Le quotidien israélien The Jerusalem Post a adopté hier un ton particulièrement belliqueux en publiant quatre articles appelant à la guerre. L’éditorial intitulé «À bout de patience» critique la «retenue» d’Ariel Sharon en la comparant à la stratégie de Ehud Barak qui tirait sur des bâtiments désaffectés en guise de représailles aux attentats palestiniens. L’éditorialiste...