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OPINION - Le Phénix, figure de proue : - une esquisse ordinaire
Par HARFOUCHE François, le 05 juin 2001 à 00h00
Évidemment le mauvais goût est à l’ordre du jour pour accueillir le IXe Sommet de la francophonie. Après l’affiche contestée du ministère de la Culture, cette fois-ci c’est Solidere qui commet l’impair. Pourtant la société qui gère l’espace merveilleux du centre-ville est méritoire sur plus d’un point. C’est pour dire que le dessin-maquette du monumental navire à tête de cheval qui va prendre place sur la nouvelle digue de la baie de Saint-Georges est pour le moins d’une banalité déconcertante. Intitulé «Le Phénix, figure de proue», il n’évoque ni une galère dite phénicienne ni une quelconque figure de proue y relative. Nous avons là un corps balourd de canard sur l’eau à tête de cheval d’une simplicité écolière. Il ne dégage aucun art ni aucune esthétique hors du commun. Pourtant la documentation archéologique d’époque ne manque pas. Un sarcophage de Saïda, pour l’exemple (déposé au Musée national de Beyrouth), reproduit sur sa face latérale un navire marchand du IIe siècle avant notre ère sculpté en bas-relief, stylisé d’une finesse plastique remarquable. C’est à travers ce modèle ancien qu’il faut créer du nouveau. Un rendu élégant de la proue en volute à tête d’oiseau de proie aurait été préférable. Un mât géométrique, gonflé de vent, donnerait l’impression d’un voilier en partance sur la mer schématisée en une série de lignes ondulantes superposées. Une suggestion également toute gratuite : la queue du navire du plus mauvais effet et superflue peut être remplacée par l’ancre épurée à deux niveaux. Quant à la figure de proue, élégance et tradition obligent, elle aura du mal à se plier à une tête de cheval au cou en spirale. La rencontre de l’art, de l’antique et de la modernité pourrait ainsi être assurée plus symboliquement. Pourquoi n’avoir pas organisé un concours ouvert à tous les vrais créateurs de chez nous et d’ailleurs, ce qui aurait permis de renoncer à l’amas de fils de fer de Renonciat, l’auteur du projet critiqué. Critique et historien d’art
Évidemment le mauvais goût est à l’ordre du jour pour accueillir le IXe Sommet de la francophonie. Après l’affiche contestée du ministère de la Culture, cette fois-ci c’est Solidere qui commet l’impair. Pourtant la société qui gère l’espace merveilleux du centre-ville est méritoire sur plus d’un point. C’est pour dire que le dessin-maquette du monumental navire à tête de cheval qui va prendre place sur la nouvelle digue de la baie de Saint-Georges est pour le moins d’une banalité déconcertante. Intitulé «Le Phénix, figure de proue», il n’évoque ni une galère dite phénicienne ni une quelconque figure de proue y relative. Nous avons là un corps balourd de canard sur l’eau à tête de cheval d’une simplicité écolière. Il ne dégage aucun art ni aucune esthétique hors du commun. Pourtant la...
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