Le président de la Chambre de commerce libano-brésilienne (LBCC), Alfredo Cotait, quitte aujourd’hui Beyrouth. Si quelques membres de sa délégation restent encore au Liban, sa tournée prend fin officiellement aujourd’hui. «Nous avons senti une véritable volonté de favoriser les échanges entre le Liban et le Brésil de la part des responsables libanais», a dit M. Cotait dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. Selon M. Cotait, la priorité est d’améliorer les échanges entre les deux pays. «Tout le monde est tombé d’accord sur la question d’augmenter le flux de marchandises entre les deux pays», a-t-il dit. Et d’annoncer : «Nous avons mis sur pied un plan d’action qui devrait quadrupler le volume des échanges d’ici à deux ans». Du 12 au 19 mai, la délégation brésilienne présidée par Alfredo Cotait a pu rencontrer la plupart des responsables gouvernementaux du pays. Hier encore le président de la LBCC a rencontré le président de la République Émile Lahoud. Et la question des mauvais chiffres de l’échange commercial entre les deux pays n’a cessé d’être au centre des discussions. Que ce soit avec le Premier ministre, Rafic Hariri, ou le ministre de l’Économie, Bassel Fleyhane, le principal objectif est resté de trouver un moyen de développer les échanges entre les deux pays. «Concrètement nous avons signé un contrat de coopération entre le ministère du Tourisme libanais et la LBCC, pour la création d’un centre d’accueil au Brésil (São Paolo) pour les produits en provenance du Liban. Parallèlement, un centre commercial brésilien verra le jour à Beyrouth», a précisé M. Cotait. «Une autre question a été réglée. Elle concerne la signature d’un accord bilatéral entre les deux Chambres, afin de faciliter les transactions et les contacts entre hommes d’affaires des deux pays», a ajouté M. Cotait. Cet accord de coopération a été signé hier à la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth. Le président de la CCIB, Adnane Kassar, a déclaré à l’issue de la signature du contrat que cet accord «favorisera l’exportation et rapprochera les deux communautés». Cet accord est né des différentes rencontres que la délégation libano-brésilienne a effectuées avec les chefs d’entreprise libanais. Au cours de ces entrevues, la délégation en provenance de São Paolo a pu se faire une idée de la nature des entraves qui nuisent aux échanges. «Nous vendons plus de produits alimentaires d’origine libanaise en Hollande ou en Norvège qu’au Brésil, alors que la population d’origine libanaise y est estimée à près de sept millions de personnes», s’était plaint un homme d’affaires libanais lors de la rencontre qui a eu lieu avant- hier entre la délégation de la LBCC et les membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth (CCIB). Compte tenu de la nature des exportations brésiliennes au Liban – les trois quarts de la viande libanaise importée est brésilienne, mais le Liban importe également du café, des graines et un bon nombre d’autres produits alimentaires –, une foire de produits agricoles brésiliens se tiendra au Liban, a également annoncé M. Cotait. Questionné sur les problèmes financiers que connaissait le Liban, le président de la LBCC n’a pas voulu faire de commentaire. Avec un service de la dette excédant de 7 % le total des recettes, un ratio dette / PIB de 150 %, le Liban a de plus en plus de mal a convaincre les investisseurs. M. Cotait apportera néanmoins une petite nuance à ce qu’il avait affirmé quelques jours plus tôt à la CCIB. Le président de la délégation libano-brésilienne avait alors dit : «En tant qu’homme d’affaires, je peux dire que c’est un bon moment pour investir au Liban», qu’il corrigera cette fois par : «C’est un bon moment pour l’étude des possibilités d’investissements». M. Cotait n’ira pas plus loin : «Nous n’avons pas une évaluation précise de la situation socio-économique du Liban», a-t-il dit.