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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Sommet arabe - Beyrouth abritera en mars 2002 la prochaine réunion des chefs d’État - Assad et Arafat mettent fin à dix ans - de brouille syro-palestinienne

À l’hôtel Méridien de Amman, transformé en véritable citadelle, la première journée du sommet des chefs d’État des pays de la Ligue arabe a été marquée, chose inhabituelle, par deux faits concrets : la décision de tenir le prochain sommet à Beyrouth en mars 2002 et la réconciliation syro-palestinienne après dix ans de brouille. Cependant, les dirigeants arabes, dont le tiers manque à l’appel, continuaient en soirée, au terme de deux séances publiques, de discuter, à coups d’apartés, de la question palestinienne mais surtout du différend qui divise toujours Irakiens et Koweïtiens sur la résolution concernant la levée de l’embargo décrété par les Nations unies contre Bagdad. Aux premières heures de l’aube, des indiscrétions puisées à bonne source laissaient entrevoir des signes prometteurs d’un règlement lors de la séance finale aujourd’hui. C’est après une brève rencontre dans les coulisses de la séance matinale d’ouverture, que le président syrien Bachar el-Assad s’est entretenu en fin de journée avec le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. Au menu de ces retrouvailles, la reprise de la coordination entre les deux hommes en ce qui a trait au processus de paix. C’est d’ailleurs précisément cette question qui avait été à la source de leur désaccord, Damas reprochant au leader palestinien d’avoir signé des accords séparés avec Israël, affaiblissant ainsi la position des autres partenaires arabes toujours en conflit avec l’État hébreu. À ce propos, et à la demande de la Syrie, le sommet étudie un projet de résolution invitant les parties concernées à ne plus dissocier les volets syrien, libanais et palestinien «afin de pouvoir aboutir à une paix juste et durable». La réconciliation syro-palestinienne avait été indirectement évoquée, avant même les rencontres, par le président syrien dans le discours prononcé à l’ouverture du sommet, dans lequel il avait annoncé «l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations avec l’Autorité palestinienne». Auparavant, le chef de l’État libanais, le président Émile Lahoud, avait donné le ton dans son allocution devant ses pairs arabes, évoquant la nécessité d’une révision totale du processus de paix avec Israël, estimant que ce processus n’existait pas pour l’État juif qui, d’après lui, n’est soucieux que de sa propre sécurité. Ainsi, le chef de l’État a précisé que «pour Israël, il n’y a pas de processus de paix, mais un plan de sécurité parrainé par des parties internationales bien connues et qui se cache derrière le slogan de la paix, alors qu’il ne vise qu’à assurer la sécurité d’Israël, que ce soit au Liban, dans le Golan ou en Cisjordanie et à Gaza». Le président libanais a ensuite insisté sur la coordination entre les Arabes pour faire face à Israël. C’est dans cette optique, en fait, qu’aurait été décidée la tenue d’un sommet arabe à Beyrouth en mars 2002. La rencontre devait se dérouler initialement dans les Émirats. Le message de Saddam Outre ces développements, les chefs d’État et autres dirigeants arabes ont appelé lors de leurs interventions publiques à la levée de l’embargo imposé à l’Irak et au «soutien financier» des Palestiniens. «Il est clair, a indiqué à ce propos le président égyptien Hosni Moubarak, que les Palestiniens ne peuvent plus tenir sans un minimum d’aide». «C’est pourquoi, a-t-il dit, nous avons mené des contacts pour trouver le mécanisme approprié pour permettre l’envoi de cette aide sans tarder». Mais le président de l’Autorité, Yasser Arafat, bien que sans illusion à ce sujet, a réclamé «également un soutien arabe plus actif» notamment pour hâter l’envoi d’une force internationale dans les Territoires, accusant Israël de «tuer» le processus de paix et invitant quand même l’État hébreu à reprendre rapidement les négociations. Le dossier irakien, le différend entre Bagdad et Koweït ainsi que la levée de l’embargo, qui, sur le principe et non pas les modalités, fait l’unanimité des dirigeants arabes, ont également été évoqués lors de la séance matinale par le roi Abdallah, hôte du sommet, ainsi que par le Raïs égyptien. Le souverain hachémite a lancé, en effet, un appel clair à la levée des sanctions. «Les souffrances du peuple irakien ont trop duré et il est temps de mettre fin à cette situation et de lever l’embargo qui frappe ce pays frère», a-t-il dit. Il a aussi appelé à la réconciliation en souhaitant que les pays arabes «surmontent leurs divergences et ouvrent un nouveau chapitre» dans leurs relations. «Que notre sommet inaugure une nouvelle phase dans l’action arabe et marque un nouveau départ pour une véritable solidarité». Intervenant également devant le sommet, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, invité en qualité d’observateur, a pour sa part appelé l’Irak à coopérer avec la communauté internationale pour obtenir la levée de l’embargo. Saddam Hussein, il faut le rappeler, boycotte les réunions arabes, où d’ailleurs apparemment il est encore indésirable. Dans un discours prononcé en son nom par le numéro deux irakien, Ezzat Ibrahim, lors de la séance de l’après-midi, le président irakien a proposé à ses homologues arabes de mettre sur pied «une armée pour défaire les envahisseurs sionistes criminels», précisant qu’il n’acceptait «aucun marchandage sur la Palestine, toute la Palestine du Jourdain à la Méditerranée, y compris Jérusalem, sa couronne». Sans évoquer le conflit entre l’Irak et le Koweït, pourtant au centre des préoccupations du sommet. Il est à noter que le chef de la Jamahiriya libyenne, le colonel Moammar Kadhafi, qui estime que «l’avenir des Arabes réside dans une union avec l’Afrique», a demandé et obtenu de prononcer son discours à huis clos. «Je ne veux pas étaler en public l’état miséreux et sordide de la classe politique arabe», a-t-il quand même confié devant les caméras.
À l’hôtel Méridien de Amman, transformé en véritable citadelle, la première journée du sommet des chefs d’État des pays de la Ligue arabe a été marquée, chose inhabituelle, par deux faits concrets : la décision de tenir le prochain sommet à Beyrouth en mars 2002 et la réconciliation syro-palestinienne après dix ans de brouille. Cependant, les dirigeants arabes, dont le tiers...