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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Sommet arabe - Un accord sur l’embargo n’est pas exclu en dernière minute - Le marchandage irako-koweïtien - relègue l’intifada au second plan - - Amman, de notre envoyé spécial Abdo CHAKHTOURA

«C’est foutu pour nous autres, éternels dindons d’une farce interminable !». Cette réflexion dépitée d’un membre de la délégation palestinienne résumait d’une manière lapidaire mais précise la situation qui prévalait, hier soir, à Amman à quelques heures de l’ouverture du sommet arabe. En effet, dans la capitale jordanienne quadrillée par des centaines de soldats, le dossier irakien continuait à voler la vedette à l’intifada qui était censée être le principal sujet de la réunion d’aujourd’hui. Au terme d’une longue journée d’intenses marchandages épuisants, les délégués irakiens, Tarek Aziz et Ezzat Ibrahim en tête, jouaient toujours les divas refusant le compromis déjà accepté par le Koweït, l’éternel rival. Fort de la vague de sympathie que lui manifeste l’opinion arabe et internationale hostile au maintien des sanctions, Bagdad, intransigeant, continue de réclamer de la part des pays arabes l’abrogation immédiate et unilatérale des sanctions ne se suffisant plus de l’appel contenu dans le projet de résolution réclamant à l’Onu l’arrêt de l’embargo. En cours d’après-midi, avec l’arrivée de la plupart des chefs d’État et autres émirs débarqués d’une incessante noria d’avions à l’aéroport de la reine Alia, les palabres et les réunions s’étaient accélérées, plusieurs dirigeants s’impliquant directement dans les tractations pour tenter d’amadouer les représentants de Bagdad. Mais en vain, malgré le ton optimiste du chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa qui s’attend, lui, à un accord «dans quelques heures». Il n’est, effectivement, pas exclu que l’Irak change d’attitude «en dernière minute» au cours du sommet, après avoir épuisé toutes les possibilités de nouveaux gains. En attendant le projet concocté par les médiateurs sur le dossier irako-koweïtien tient en quatre points : l’application de la charte de la Ligue arabe sur le respect de la sécurité régionale et de la souveraineté de chaque pays sur son territoire ; un appel au Conseil de sécurité de l’Onu à lever les sanctions imposées à l’Irak; l’examen de la question des prisonniers et des disparus koweïtiens et enfin la reprise des vols commerciaux entre l’Irak et les pays arabes. Le document ne contient aucune référence au sujet des zones d’exclusion aériennes au nord et au sud de l’Irak que Bagdad souhaite également inclure dans l’appel qui devrait être adressé aux Nations unies. « Un complot américain » Occultée par tant de différends – comme un fait exprès et à la demande des Américains, s’indignent des responsables qui tiennent à l’anonymat – la question de l’intifada et la situation dramatique qui en découle dans les Territoires n’a pas été abondamment discutée par les ministres des Affaires étrangères. Cependant dans leur projet de résolution, le présommet a donné satisfaction aux Palestiniens. Les pays arabes ont ainsi déjà demandé à leurs délégués à l’Onu de faire campagne au Conseil de sécurité pour faire aboutir le projet palestinien sur la force d’observateurs internationaux dans les Territoires. Ils ont également décidé d’accélérer le transfert de fonds à l’Autorité palestinienne, à raison de 40 millions de dollars par mois jusqu’au prochain sommet en mars 2002. Cette aide d’un milliard de dollars promise aux Palestiniens lors du sommet du Caire il y a cinq mois n’a pas encore été totalement versée en raison de divergences sur les mécanismes de paiement. Au sujet du processus de paix israélo-arabe, le sommet de Amman, qui se réunit vingt jours après l’investiture à la tête du gouvernement israélien d’Ariel Sharon, prévoit d’insister sur la nécessité de «la concomitance des volets libanais, syriens et palestiniens qui doivent être indissociables pour parvenir à une paix globale». À ce propos, une rencontre syro-palestinienne, la première depuis 1996, doit réunir aujourd’hui le président Bachar el-Assad et le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. Elle donnera l’occasion aux deux parties d’épurer le contentieux. Damas, à cet égard, reproche notamment à M. Arafat d’avoir signé séparément des accords de paix avec Israël et d’avoir affaibli la position des négociateurs arabes. Sur le plan économique, le sommet devrait adopter un document de travail encourageant l’intégration interarabe en favorisant l’émergence d’un bloc économique. Le projet prévoit également de réduire les barrières douanières et jeter les bases d’une zone de libre-échange. Le président égyptien Hosni Moubarak propose, à ce propos, d’accueillir un sommet économique en novembre au Caire.
«C’est foutu pour nous autres, éternels dindons d’une farce interminable !». Cette réflexion dépitée d’un membre de la délégation palestinienne résumait d’une manière lapidaire mais précise la situation qui prévalait, hier soir, à Amman à quelques heures de l’ouverture du sommet arabe. En effet, dans la capitale jordanienne quadrillée par des centaines de soldats, le...