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Actualités - REPORTAGES

L’imam al-Ouzaï

L’imam Abdel-Rahman al-Ouzaï est né à Baalbeck (Liban) en l’an 707, sous le règne des Omeyyades. Dès son jeune âge, il se révéla très doué et porté vers les études et l’acquisition des connaissances et fut amené, dans ce but, à voyager beaucoup dans les diverses contrées arabes. Toutefois, c’est à Beyrouth qu’il s’est établi, y passant la plupart de son temps et y installant sa famille et ses enfants. Beyrouth jouissait à l’époque d’une grande renommée dans le domaine du droit, grâce à son école romaine qui, fondée au IIIe siècle, dura, plus que toute autre école romaine, jusqu’au milieu du VIe siècle, lorsqu’elle fut détruite par les séismes de l’époque, et qui lui valut le titre de Berytus mater et nutrix legum. La présence de l’imam al-Ouzaï allait redonner à Beyrouth sa gloire et sa splendeur culturelles, car sa maison, située dans le quartier connu jusqu’au 1975 sous le nom de souk Tawilé, devint rapidement un lieu d’enseignement et de culte, que les gens, venant des contrées proches et lointaines, allaient trouver pour satisfaire leur soif de connaissances, trouver réponse à leurs problèmes ou finalement demander justice en sollicitant de l’imam des lettres de recommandations aux responsables. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de la maison de l’imam al-Ouzaï, qui fut détruite au cours des années et remplacée par des boutiques. Toutefois, récemment, une grande chambre fut reconstruite au-dessus des boutiques où s’élevait naguère la maison, et fut affectée à la prière sous la désignation de mosquée al-Ouzaï. L’imam al-Ouzaï mourut en 774 et fut enterré dans la banlieue sud de Beyrouth, à laquelle il donna son nom ; une grande mosquée fut élevée à sa mémoire à cet emplacement. L’imam al-Ouzaï laissa une œuvre écrite considérable, mais qui, malheureusement, fut entièrement perdue au fil des années, de sorte que de nos jours aucun écrit original ne fut épargné ou retrouvé. Tout ce que nous savons actuellement de ses écrits et de son rite a dû être regroupé et reconstruit patiemment à partir de petites bribes retrouvées çà et là dans les anciens livres d’histoire et de doctrine musulmane. Il ne fait aucun doute que cette perte est largement due aux multiples incendies et destructions survenus lors des guerres et des invasions successives qui ont jalonné l’histoire de l’Orient et qui ont causé la destruction de nombreux bâtiments abritant des livres et des manuscrits, souvent uniques et inestimables. Fort heureusement, ce siècle a vu, après une longue période d’oubli, l’éclosion d’un vaste mouvement qui a commencé à s’intéresser à la vie et à l’œuvre de l’imam al-Ouzaï et à en rechercher les divers éléments. Au Liban même, on assiste actuellement à un vaste regain d’intérêt pour l’imam al-Ouzaï, qui se traduit par de nombreux écrits, conférences et cérémonies commémoratives. Puissent tous les Libanais prendre conscience de cet apport et puiser dans la vie et l’œuvre de cet imam qui, par sa tolérance, son courage, son sens de l’unité nationale, son souci de la justice, son respect de l’égalité et des libertés et son humanisme, ont, dès le VIIIe siècle, jeté les bases du Liban moderne et témoigne de la richesse culturelle de ce pays. Sobhi Mahmassani Le Livre et le Liban.
L’imam Abdel-Rahman al-Ouzaï est né à Baalbeck (Liban) en l’an 707, sous le règne des Omeyyades. Dès son jeune âge, il se révéla très doué et porté vers les études et l’acquisition des connaissances et fut amené, dans ce but, à voyager beaucoup dans les diverses contrées arabes. Toutefois, c’est à Beyrouth qu’il s’est établi, y passant la plupart de son temps et y...